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Channel: Ma Récréation - le blog de Lili Barbery-Coulon
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Un parfum d'immortelle

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Si vous avez déjà eu la chance de poser un pied en Corse, ces photographies devraient vous mettre le maquis au bout du nez. Pourtant, depuis l'été 1990, la fleur d'immortelle m'évoque une toute autre destination : Belle-Ile en mer. Car cette petite fleur des dunes qui aime les sols secs et rocailleux pousse aussi dans le Morbihan (ainsi que dans bien d'autres régions françaises d'ailleurs). Elle m'évoque illico la plage de Donnant. Cet été-là, il y a vingt-six ans, mon amoureux de l'époque qui n'avait pas d'argent pour m'offrir un cadeau d'anniversaire est allé cueillir un gros bouquet d'immortelles. Ces fleurs sèches ont vieilli sur mon piano pendant des années, absorbant la poussière, les riffs de Thurston Moore (guitariste des Sonic Youth) et la fumée des cigarettes que j'aspirais en douce dans ma chambre d'adolescente. Pendant quatre ans, elles ont inlassablement diffusé leurs vapeurs sèches et épicées, sans perdre leurs pétales jaunes ni leur splendeur originelle. Je ne connaissais alors rien à la parfumerie – en dehors d'une collection phénoménale d'échantillons et d'un goût prononcé pour les notes boisées. J'aurais été incapable de décrire la senteur de ces fleurs si on me l'avait demandé. Mais leur parfum a imprégné mon adolescence autant que les chansons des Pixies, de Morrissey ou de Rage Against The Machine.




Photographies Ma Récréation


Il y a deux semaines, je suis partie en Corse à l'occasion du lancement presse d'une nouvelle ligne de soins L'Occitane qui sortira à la fin du mois d'août. Une gamme luxueuse composée à base d'une récolte particulière d'immortelles et d'une algue qu'on trouve dans la baie de Calvi. Le soir de notre arrivée, on nous a proposé d'aller visiter un champ d'immortelles. Il était 18h30. On avait oublié, nous, les journalistes Parisiennes (enfin pardon, moi la blogueuse Parisienne !), la couleur du soleil qui met de l'or sur tout ce qu'il touche lorsqu'il décline. On est descendu des voitures et on s'est retrouvé dans un silence majestueux, à peine troublé par l'aboiement d'un chien au loin, intrigué par ce débarquement. Derrière nous, le dessin des montagnes à contre jour. A droite, des sommets plus élevés. Devant et à perte de vue, des sillons de fleurs jaunes encore fermées, ondulant vers la mer.




Photographies Ma Récréation


Jean-Charles Lhommet, Responsable des Filières Durables au sein du groupe L'Occitane, nous a guidé dans ce champ pour nous raconter ce que la marque construit avec une dizaine d'agriculteurs bio depuis plus de douze ans. La cosmétique concentre un niveau vertigineux de bullshit. Dès qu'il s'agit d'antirides, le chant lexical s'enflamme et les promesses irrationnelles fusent. La marque d'origine provençale préfère concentrer sa communication sur les ingrédients qu'elle emploie. Le beurre de karité au Burkina. La lavande en Haute Provence. L'immortelle de Balagne en Corse (ou hélycrise) dont l'huile essentielle vient à bout de n'importe quel hématome en une vitesse record (j'ai déjà eu l'occasion de la tester in situ). Une essence anti-inflammatoire et cicatrisante qui entre dans un grand nombre de leurs produits pour le visage (gamme Précieuse, gamme Divine…). Son parfum singulier, dont la palette olfactive oscille entre curry, foin coupé, miel fleuri et thym frais, ne plait pas à tout le monde. Moi, il me transporte. Il sent les grandes vacances qu'on a attendues toute l'année, l'émancipation d'une adolescente en quête de liberté, le sable brûlant de Donnant, les sentiers côtiers qui mènent à la mer… Evidemment, le fait que cette fleur sauvage ne meurt jamais (en anglais on l'appelle Everlasting Flower) offre un pouvoir narratif rêvéà une marque cosmétique. Je voulais surtout que vous sentiez son parfum à travers ces images que je me suis régalée à faire pendant que Jean-Charles parlait (pardon Jean-Charles, je n'ai pas tout écouté).


Photographie Ma Récréation


J'espère que le maquis traverse vos écrans. J'ai une grosse semaine bien chargée devant moi. C'est un peu le cas tout le temps, mais là, encore plus que d'habitude. Je ne suis pas certaine de réussir à poster des articles à un rythme soutenu. Mais vous pourrez me suivre en attendant sur Instagram, Snapchat ou autre Twitter… J'en profite pour vous donner les résultats du concours sur l'hydratation. Les quatre gagnantes sont : Flora, Madame Ganache, Rosalie Amabile et Blondine. Désolée pour les autres, il y aura plein d'autres occasions de jouer ! Bonne semaine à tous xxx


Photographie Ma Récréation


Food and girl power

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Je rêve d'un média dont la moitié du contenu serait dédié aux bonnes nouvelles. En cherchant sur Google, j'ai trouvé un journal dans cet esprit mais il n'a pas l'air d'être régulièrement mis à jour (je ne sais d'ailleurs pas qui le tient et n'ai vérifié aucune des infos sur ce site, donc ne m'engueulez pas s'il s'agit d'un tissu de bêtises, please). Preuve que l'optimisme est un marathon difficile à tenir sur la durée. Pourtant, j'aimerais bien qu'on me parle de ce verre à moitié plein plutôt que du gobelet en plastique - non recyclable - presque vide. Pas pour me couper du monde et faire semblant de vivre avec les Bisounours (en parlant d'eux, écoutez l'excellente chronique de Nicole Ferroni sur France Inter). Néanmoins, dans cette époque nauséabonde où l'oreille s'est habituée à la haine sous toutes ses formes, il y a aussi des faiseurs de bonnes ondes, des résistants optimistes dont on aimerait entendre parler plus souvent.



Les filles derrière "Le Récho"


Parmi eux, un groupe de filles âgées de 25 à 40 ans a décidé d'aller passer ses vacances à Dunkerque dans un centre de réfugiés cet été. Le 15 août 2016, cette petite bande va installer un food truck au cœur du Camp de La Linière (premier centre aux normes humanitaires). Les réfugiés pourront y trouver des repas végétariens compatibles avec toutes les croyances à l'heure du déjeuner et l'après-midi, ils pourront participer à des ateliers culinaires pour apprendre à confectionner les repas qui seront servis le soir ou échanger des recettes issus de leur propre pays. A l'origine de ce projet baptiséLe Recho, Vanessa Krycève, à la fois chef et comédienne, et Elodie Hué, chef à domicile, sont convaincus que la cuisine a un rôle majeur à jouer dans cette catastrophe humanitaire. Le but n'est pas de nourrir à court terme des populations en souffrance puis de les laisser tomber. L'objectif est de créer du lien social là où il n'y en a plus, mais aussi d'éveiller la curiosité sur la restauration, un secteur qui emploie plusieurs dizaines de milliers de personnes en France. Cette bande n'a donc pas l'intention de s'arrêter à Dunkerque. Le Recho, s'il fonctionne comme elles l'ont prévu, pourrait bien voyager en Europe dans différents camps de réfugiés.



C'est grâce à Elodie Fagan que j'ai entendu parler du Recho. Elodie travaille pour Pinterest en France, nous avons eu l'occasion de nous croiser à plusieurs reprises. On était toutes les deux intervenantes à la première Birchbox School, une formation destinée aux jeunes blogueuses et youtubeuses beauté, ce qui nous a donné l'occasion de mieux nous connaître. Le soir, après avoir passé sa journée à détecter les sujets « trendings » du moment sur Pinterest, elle s'occupe de promouvoir le Recho auprès de la presse et des blogs. Amie avec Vanessa Krycève, cette passionnée de cuisine ira elle aussi à Dunkerque cet été. Elles y sont d'ailleurs toutes déjà allées en repérage : «Même si ce camp est aux normes humanitaires, que les réfugiés sont logés dans des cabanons en bois et pas dans des tentes et que de nombreuses associations font déjà un travail formidable sur place, l'ambiance reste triste, explique Elodie. Or, quelles que soient nos origines, la cuisine a le pouvoir de nous rapprocher instantanément ».


Certains diront qu'elles sont utopistes et que c'est une goutte d'eau dans un océan. D'autres penseront qu'elles pourraient commencer par s'occuper de la misère dans leurs arrondissements parisiens. Je fais partie de ceux qui croient au contraire que chacun de ces petits gestes répare l'humanité toute entière, peu importe la personne à qui on choisit de tendre la main. Bravo les filles ! Et si vous avez envie de les aider à aller au bout de leurs ambitions, vous pouvez vous rendre sur le site Kiss Kiss Bank Bank qui leur sert actuellement à récolter des fonds. Bonne journée, profitez bien de ce soleil qui change tout !

Chez Henriette H à Paris

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Ca y est, je sors enfin de mon long tunnel de boulot intense. Non pas que je vais pouvoir me mettre en vacances. Mais il m'était impossible de trouver du temps pour écrire ou publier un article sur le blog ces derniers jours. Je ressors de cette période avec une énorme crève qui ne passe pas (merci le système immunitaire à deux balles après deux mois de mousson) ET l'envie de partager un paquet de découvertes enthousiasmantes. A commencer par le lieu de travail de Sarah Stagliano, créatrice d'Atelier Henriette H, dans le 10e arrondissement à Paris, à deux pas du Canal Saint Martin.





Photographies Ma Récréation


Je vous ai déjà parlé de Sarah dans la rubrique recettes. Elle m'avait beaucoup impressionnée avec son rangement plus que parfait, sa déco impeccable et sa beauté radieuse. Je l'ai trouvée encore plus sympathique lorsqu'à la fin du shooting, elle m'a montré la petite pièce où elle avait planqué tout son bordel habituel avant mon arrivée. J'ai explosé de rire en voyant les raquettes de tennis de son mec empilées sur des sacs de fringues et de papiers en tout genre. Ca m'a rappelé la manière dont je rangeais ma chambre quand j'étais gamine : en planquant tout sous mon lit ☺ !




Photographies Ma Récréation


Depuis cette prise de vue, Sarah a fait grandir sa muse imaginaire, « Henriette H », en lui inventant un lieu de vie. Profitant de la disponibilité d'un local sur la rue de Lancry, à côté de son studio de création, elle a décidé d'inaugurer une boutique en mai dernier. Un petit espace qui restera ouvert jusqu'à l'automne 2016 (mais fermé en août comme à peu près tous les commerces à Paris). Dans ce magasin, Sarah Stagliano vend évidemment ses culottes brodées en coton blanc, des sous-vêtements que vous pouvez personnaliser avec le prénom de votre amoureux ou customiser avec un message de votre choix (55€ le modèle personnalisé, 90€ le coffret de deux). Et ce n'est pas tout…




Photographies Ma Récréation


Sarah a réuni tous les gens qu'elle aimait dans cette petite boutique : les bijoux de tête en fausses fleurs en tissu de la japonaise Blanc Sauvage (la fameuse couronne que j'ai essayé sur Snapchat hier →@lilibarbery ), les sacs en cuir Tammy and Benjamin qu'on croirait chinés dans une vintagerie, les céramiques sublimes de Marion Graux, les plantes de la paysagiste de balcon Julia Chaigneau, les meubles (qu'on peut acheter évidemment) des antiquaires Nossereau, la lingerie en dentelle délicate d'Odile de Changy ainsi qu'une exposition de photographies réalisées pour Sarah par son amie Sonia Sieff.





Photographies Ma Récréation. Punaise, comme elle est belle !


En regardant tous ces objets, on ne sait pas très bien de quelle époque est issue Henriette H, des années folles ou du XIXe siècle. Mais une chose est sûre : ce personnage romantique et coquin ressemble sacrément à Sarah ! Derrière le magasin ouvert au public, sur lequel il n'est pas rare de lire «appelez nous, on est à l'atelier», Sarah travaille avec ses deux assistantes dans la cour. Ca brode, ça rigole, ça chante Céline Dion et Christine and The Queens. Ce sont les architectes de Festen (les génies absolus derrière la décoration de l'Hôtel Pigalle) qui se sont occupés de cet espace de travail. Je suis folle des robinets qu'ils ont choisis au dessus de l'évier blanc. Allez faire un tour sur leur site : ils sont extrêmement doués.





Photographies Ma Récréation


Quant à la jolie Sarah, vous la croiserez probablement en chemise blanche et stan smith (son uniforme), une bonbonne de fil de soie rose dans la poche de son jean, en train de glisser des roses séchées dans ses coffrets de culottes brodées...




Photographies Ma Récréation


Chez Henriette H, la petite culotte d'une amoureuse, 47 rue de Lancry, Paris 10e, le magasin sera fermé tout le mois d'août et définitivement à l'automne (comptez 24 à 48h de délai pour la fabrication d'une culotte personnalisée)

En backstage avec Peter Philips

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Il y a longtemps, quand je travaillais pour le magazine Vogue, j'allais souvent backstage pendant les semaines de la mode, c'est à dire dans les coulisses des défilés. Lorsque j'étais à M, comme il n'y avait pas de rubrique dédiée, je n'ai pas eu beaucoup l'occasion d'y aller. J'adore l'effervescence de ces laboratoires où l'on donne le ton des tendances de demain. Pourtant, je ne m'y sens jamais vraiment à ma place. D'abord parce que je ne suis ni maquilleuse ni coiffeuse ni manucure et que je gêne ces équipes à l'œuvre plus que je ne les aide. Ensuite parce que je ne suis pas une « vraie » photographe et que je dois me frayer un chemin au milieu de pointures reconnues qui ont parfois un ou deux assistants pour les épauler. Enfin, parce qu'au bout de 20 minutes passées avec une vingtaine – parfois plus - de créatures filiformes, mon œil s'habitue à leur silhouette comme s'il s'agissait d'une norme et j'ai le sentiment d'être un baleineau échoué sur une plage raffinée.



Photographies Ma Récréation. Le plus difficile en backstage : se frayer un chemin pour faire une photo. Sur les tables hier, toute une quincaillerie de produits Dior


Malgré tous mes complexes, j'étais ravie que la Maison Dior m'ouvre les portes des backstages du défilé Dior Couture Automne Hiver 2016 qui a eu lieu hier après midi. Peter Philips, dont je vous ai déjà parléici et , est en charge de l'image et de la création du maquillage pour la marque depuis 2014. Il ne le sait pas, mais c'est l'un des premiers make-up artistes que j'ai interviewé dans ma carrière de journaliste. C'était il y a treize ans. Le milieu de la mode l'adulait déjà. Je ne vais pas vous faire sa bio, il suffit de taper son nom sur Google pour voir l'étendue de son inventivité. Je peux cependant vous dire que c'est l'un des maquilleurs qui m'impressionne le plus. Il est tellement précis. Qu'il s'agisse d'une ombre posée en halo ou d'un sourcil recouvert de strass, d'un message manuscrit sur la paupière ou d'un eyeliner graphique, le résultat est toujours impeccable. Je le soupçonne d'être un poil monomaniaque ☺ !


Photographie Ma Récréation. Peter Philips en plein interview devant une dizaines de photographes et de caméramen. Normal quoi...


Hier, après avoir maquilléBella Hadid, l'égérie maison, devant une horde de photographes, il a accepté de répondre à quelques questions au sujet du look créé spécialement pour le défilé haute couture. Enjoy…


Photographie Ma Récréation. C'est elle Bella Hadid


Dans tes backstages, je suis toujours impressionnée par le calme que tu réussis à imposer aux équipes. Comment fais-tu pour échapper à l'hystérie ?
Peter Philips : C'est juste une question de préparation. Je suis venu hier pour préparer toutes les tables afin que chaque membre de l'équipe – 21 ou 22 maquilleurs - ait le bon produit à portée de main. Et puis, certains de mes assistants travaillent avec moi depuis quinze ans. Comme on se connaît bien, on se comprend vite.



Photographies Ma Récréation. En haut l'une des versions noires (regardez la géométrie, c'est archi difficile à faire chez soi) et en bas Jing Wen qu'on avait photographiée pour le M, la tête dans les bonbons


Je voudrais que mes lecteurs comprennent comment ça fonctionne : j'ai vu le board de photos avec les looks que tu as créés pour ce défilé. Tu donnes ces images avec une guideline et chacun doit reproduire les mêmes looks ?
Peter Philips : La difficulté aujourd'hui consistait à réaliser moi même tous les yeux car c'était important qu'on sente la même main, la même signature sur les visages. D'autant que tous les eyeliners ne sont pas posés de manière systématique mais adaptés à la morphologie de chaque modèle. Certains ont une queue ailée vers le haut, d'autres sont plus épais en bas ou carrément droits. Du coup, pour gagner du temps, j'ai maquillé tous les yeux droits et mon équipe a ainsi pu reproduire la même chose à gauche. C'était essentiel de procéder de cette manière parce que chaque maquilleur a sa propre conception de la pose de l'eyeliner. Et puis, adapter son regard à chaque morphologie c'est à mon sens très proche de ce que doit être la haute couture : du sur mesure.


Photographie Ma Récréation


Je t'ai déjà vu à l'œuvre quand tu fais ce genre d'œil graphique hyper compliqué et j'ai remarqué que tu demandes sans arrêt aux mannequins de te regarder droit dans les yeux, pourquoi ?
Peter Philips : Quand les filles défilent, elles regardent droit devant elles, du coup, la ligne doit paraître parfaitement dessinée les yeux ouverts. Le problème est que le visage n'est pas une toile plane, il faut sans cesse tricher pour donner l'illusion optique que le trait est droit. Mon conseil quand on s'applique un liner, c'est justement de bien se regarder les yeux ouverts et d'éviter de le poser sur des yeux fermés. Le seul moment où l'on peut se permettre d'orienter différemment son visage devant le miroir c'est lorsqu'on finit la courbe de l'eyeliner vers le sourcil. Là, on peut se mettre légèrement de profil.



Photographie Ma Récréation. Le coton tige, meilleur alié de la pose de l'eyeliner !


J'ai vu quatre filles avec un eyeliner doré. Le résultat est très doux, beaucoup plus « portable » que ce que j'aurais imaginé…
Peter Philips : C'est une respiration au milieu du défilé. En fait la plupart des pièces de la collection sont noires et blanches avec des éléments de broderie en or. Et c'est vrai que le résultat est doux car la teinte est assez proche d'une carnation caucasienne. Le problème avec l'or c'est de ne pas tomber dans la caricature égyptienne ou dans la déesse grecque. Du coup, le choix des vêtements pour ces looks est capital. Il fallait que ces modèles avec les yeux dorés portent des pièces assez simples. Et même si la forme est graphique, avec l'or, on n'arrive pas à déterminer les contours, ça renforce cette impression de douceur. Avec le noir, en revanche, c'est tout l'inverse.



Photographies Ma Récréation


Du coup, les lèvres et le teint restent assez neutres ?
Peter Philips : Oui, j'ai utilisé le lip glow pomade sur les lèvres juste pour les hydrater sans les rendre glossy. Il n'y a pas de blush, pas de contouring, un peu de fond de teint. Je voulais vraiment qu'on focalise son attention sur le regard et que le reste de la peau reste une toile nue. J'ai accentué un peu les sourcils. Il y a, de loin, une forme légèrement issue des années 1950 que j'ai estompée ensuite. S'ils avaient été encore plus travaillés, ça aurait complètement changé la perception de l'eyeliner. Tout est une question d'équilibre.




Photographies Ma Récréation


Sur les yeux, Peter a utilisé le Diorshow Artpen Catwalk Black et le Diorshow Pro-Liner Pro Black n°092 pour réaliser les yeux ailés de noir. Et le Dior Addict Fluid Shadow Phenix pour les yeux dorés. Si vous me suivez sur Snapchat (@lilibarbery), ma story d'hier est encore en ligne pour quelques heures. Librement inspirée par ces looks, j'ai tenté d'appliquer les conseils de Peter in situ. Ben c'est pas gagné ! J'espère que cette plongée dans les coulisses des défilés vous a plu. Moi, ça m'a donné envie d'y remettre les pieds plus souvent.


Photographie Ma Récréation. "It's couture baby" donc tous ceux qui sont autorisés à aller sur le podium marchent avec les mêmes chaussons que ceux qu'on donne en milieu stérile

Anne-Catherine Schroeter

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J'ai été bien malade ces dernières semaines. Mon système immunitaire m'a complètement lâché. J'ai enchaîné une grosse crève par une trachéite et une bronchite. Je suis très rarement malade (je suis en train de toucher du bois tout en écrivant cette phrase en vieille superstitieuse que je fais) et lorsque mon corps flanche, j'essaie toujours de comprendre ce qui ne va pas. Ce qui ne va plus. En l'espace de douze mois, ma vie a beaucoup changé. J'ai acheté un appartement, géré des travaux de dingue, déménagé, je suis sortie du statut « salarié» pour créer ma propre entreprise, j'ai quitté l'équipe avec laquelle je travaillais depuis plusieurs années pour réaliser un autre rêve. J'ai choisi tout ce qui m'est arrivé et j'ai conscience de la chance que cela représente. Ca ne m'a pas empêché d'attaquer le mois de juin sur les genoux. Et puis, en août cette année, je vais avoir quarante ans. Qua-ran-te-ans. Je sais que c'est juste un chiffre et que rien de particulier ne va se passer ce jour-là. Mais c'est quand même une grosse couleuvre à digérer. Quarante ans, ça me paraissait si âgé quand j'étais adolescente ☺… Ces six derniers mois, je me suis concentrée sur toutes ces étapes comme une marathonienne, sans beaucoup prendre soin de moi.
L'addition est arrivée. Et je sois tombée malade.

J'avais bien besoin d'un « reset » complet. La semaine dernière, je suis allée voir mon énergéticienne préférée, Junnon Merigoux, ça m'a déjà bien reboostée. Et hier, j'ai testé un massage dont plusieurs amies m'avaient dit le plus grand bien : le Chi Nei Tsang de Anne-Catherine Schroeter. Le Chi Nei Tsang est un massage du ventre et des organes internes. Ce soin issu de la médecine chinoise a pour but de libérer les énergies négatives, d'harmoniser les émotions et donc de détoxifier en profondeur. Formée à la médecine chinoise, à la réflexologie et au massage, Anne-Catherine a d'abord occupé plusieurs postes administratifs qui l'intéressaient peu avant de se lancer dans les thérapies corporelles. «J'ai étudié de nombreuses techniques et elles m'ont toutes guidées vers le ventre, dit-elle. C'est la zone qui regroupe tous les méridiens. Il faut savoir qu'il y a un nerf qui relie directement le ventre au cerveau. En libérant l'intestin, l'estomac, la colère du foie, les soucis et le stress logés dans la rate, on a impact sur le bien être général ». Anne-Catherine propose son massage chez Rasa Yoga et chez Tigre Yoga mais elle se déplace aussi à domicile. L'option idéale pour moi qui court tout le temps en ce moment.

On s'est installé dans ma chambre. Anne-Catherine a sorti ses mélanges d'huiles essentielles et elle a commencéà me masser le plexus puis le ventre. Je craignais que ce soit douloureux. En général, les massages du ventre me collent la nausée dès la première seconde. Je ne vais pas vous mentir et vous raconter que ce soin est agréable, mais il n'est pas du tout douloureux. «Je préfère y aller en douceur, et agir en plusieurs séances plutôt que de masser en force » explique Anne-Catherine. Au début, mon ventre était très tendu, certaines zones aussi dures que du bois. Au fil de l'heure, tout s'est assoupli. Je me suis légèrement endormi à deux reprises sans tomber dans un sommeil profond. Anne-Catherine m'a dit qu'il était fréquent que de grandes émotions sortent pendant le massage. Certains patients pleurent. D'autres ressentent le besoin de parler de ce qui ne va pas. De mon côté, je n'ai pas pleuré (faut dire que j'avais déjà bien chialé chez Junnon) mais à la fin du massage, mon visage avait changé. Je n'avais plus l'air fatigué que je me traine depuis quelques semaines, mes traits semblaient lissés. Pendant les heures qui suivent, on gagne en légèreté et on se sent rempli d'une nouvelle dose d'énergie. Comme si on avait changé la batterie interne. Anne-Catherine m'a dit qu'il lui faudrait encore deux séances pour détoxifier complètement mon corps. Ensuite, elle recommande un massage de ce type, idéalement une fois par mois. Une bonne thérapie avant les vacances, histoire d'en profiter à fond et de ne pas passer les dix premiers jours à comater dans son lit.

Chi Nei Tsang de Anne-Catherine Schroeter, 80€ le soin d'une heure, Tel : +33 6 16 14 02 83

Lisa Eldridge

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Dans la série « je fais des interviews et je ne vous les livre que trois mille ans plus tard » - souvenez-vous des circonstances autour de la publication de mon portrait du parfumeur Jean-Claude Ellena– je viens de pulvériser mon propre record. Il y a près de cinq ans, je quittais Vogue pour de nouvelles aventures. Je me souviens de cette période comme d'une phase transitoire un peu étrange. J'étais à la fois excitée par la multitude des sujets qu'on me proposait brusquement et complètement flippée par la perte de mes repères habituels (j'ai déjà parlé des changements dans mon précédent post, même lorsqu'ils sont positifs et pleinement choisis, ils ont tendance à me chambouler). C'était la fin du mois d'octobre 2011. J'étais à Londres pour photographier le laboratoire de Lyn Harris, encore propriétaire de la marque Miller Harris qu'elle a revendue depuis pour se consacrer àPerfumer H. J'avais quelques heures devant moi et j'ai décidé sur un coup de tête de tenter ma chance en contactant la maquilleuse Lisa Eldridge dont vous connaissez probablement les vidéos. L'email que je lui ai adressé ressemblait à une bouteille à la mer et la probabilité pour qu'elle me réponde était absolument infime. Quelques minutes plus tard, je recevais un appel «Hi, it's Lisa, I'll be at Liberty later on, do you want us to meet there ?». La vie nous fait parfois des cadeaux merveilleux.


Une heure après, je retrouvais celle dont les tutos m'ont plus appris sur le maquillage que quinze années d'immersion dans l'industrie cosmétique. Elle était en train de parler mascara avec une vendeuse de Liberty qui lui expliquait comment utiliser une toute nouvelle brosse. Lisa Eldridge est l'une des femmes les plus passionnées de make-up que j'ai rencontrées. Elle connaît toutes les formules, passe sa vie à tester de nouveaux pinceaux, de nouvelles textures, achète des tonnes de produits dès qu'elle est en voyage (sa vidéo sur ses trouvailles en Corée illustre l'ampleur de sa monomaniaquerie). Elle ne se lasse jamais du sujet et collectionne les poudriers et les rouges à lèvres vintage. Elle a même dédié un livre entier à l'histoire du maquillage : Face Paint, The Story of Make Up. Mais surtout elle est d'une générosité inouïe. Le milieu cosmétique l'a prise pour une folle lorsqu'elle a décidé de publier son premier tutoriel. Ce jour-là, elle ne ressemblait à rien, elle avait des boutons et a décidé de se montrer telle qu'elle était, sans filtre (juste avec une bonne lumière qui distingue ses vidéos des youtubeuses lambda). Elle s'est maquillée en live, offrant toutes ses astuces de camouflage intelligent aux internautes. Très vite repérée par les plus grandes marques de maquillage, elle signe un contrat avec Lancôme en janvier 2015 et est désormais en charge de la création de leurs collections. Parallèlement, elle continue à produire des vidéos pour sa chaine Youtube (dans lesquelles elle parle librement de tous les produits, même ceux qui ne sont pas signés Lancôme) tout en s'occupant des célébrités qui lui font confiance depuis toujours, à l'instar de Kate Winslet.


On s'est installé dans le salon de thé de Liberty et on a passé une heure à parler pigments, formules, trucs de pros et changements de vie professionnelle. Elle m'a semblé si spontanée, si simple. Je lui ai demandé de me livrer ses dix commandements beauté. J'ai tout noté dans un joli cahier en tissu imprimé. Que j'ai égaré (been there, done it, I know)... Et que j'ai miraculeusement retrouvé au moment de notre emménagement. Mais comment introduire des réponses qui datent de 2011 ? En vous disant la vérité. En outre, je crois que ces conseils sont absolument intemporels et qu'ils seront toujours bons dans cinquante ans. J'espère qu'ils vous plairont. Please forgive me Lisa for publishing your 10 beauty commandments five years late… Better late than never ?


1.Apprenez à connaître votre visage. Donnez lui rendez-vous dans la lumière du jour. Les maquilleurs professionnels voient les détails de chaque morphologie parce qu'ils regardent vraiment le visage. Apprenez à connaître les zones où votre peau est belle, celles où elle paraît plus foncée, celles où elle est rouge. C'est seulement après avoir fait cet exercice que vous saurez ce que vous devez camoufler. Et croyez-moi, il n'est jamais nécessaire de tout cacher !


2. N'essayez pas de reproduire, trait pour trait, un look que vous avez repéré. Ca me déprime quand j'entends des femmes qui rêvent d'avoir le look d'une célébrité. C'est formidable de se sentir inspiré par une image, un défilé… Mais il faut d'abord trouver son propre style et voir ce qui fonctionne pour soi même. Ensuite, on peut adapter à notre manière un look qui nous plait.


3. Mettez régulièrement votre trousse de maquillage à jour. C'est vraiment dommage de ne pas essayer de nouvelles couleurs ou de nouvelles textures. D'autant que les progrès en la matière sont constants. Vous serez probablement surpris(es) en découvrant la légèreté des fonds de teint actuels ou le glissant d'une ombre à paupière comparéà votre vieux fard qui traine dans le tiroir de votre salle de bain depuis des années.


4. Suivez les tendances sans en être esclave. Une fois qu'on se connaît bien et qu'on a trouvé son propre style, cela ne signifie pas qu'on doit rester figé dans une époque. Si une tendance émerge – celle des lèvres très sombres ou de l'eyeliner graphique – apprenez à vous l'approprier. Au lieu d'un aplat de turquoise sur toute la paupière, ce sera peut-être juste un trait de couleur sous les yeux. Il y a toujours une manière d'actualiser son look sans perdre sa personnalité


5. Amusez-vous ! On peut toujours se démaquiller donc tentez de nouvelles couleurs. C'est beaucoup plus engageant de changer de look vestimentaire que de style de maquillage.


6. Apprenez quels produits vous embellissent en 2 minutes. J'appelle ça «a good quick face». Pour certaines, c'est un peu d'anticerne et de blush, pour d'autres c'est du mascara avec un trait de crayon noir, pour d'autres c'est du fond de teint avec un enlumineur. En deux minutes et un minimum de produits, on est ainsi capable de se redonner de l'énergie.


7. Pour camoufler, utilisez une toute petite quantité au bon endroit ! Le camouflage est l'un des trucs les plus difficiles qu'on soit make-up artiste ou non. Des maquilleuses comme Laura Mercier ou Bobbi Brown ont beaucoup œuvréà améliorer le camouflage en créant des produits ou des techniques qui permettent de cacher les imperfections. Il faut aborder le camouflage comme s'il s'agissait d'un logiciel photoshop. Inutile de tout recouvrir de fond de teint ou de concealer. Armez-vous d'un pinceau très fin et ciblez uniquement les boutons ou les rougeurs visibles. Et surtout estompez les contours afin qu'ils deviennent invisibles. C'est un peu comme si on restaurait un tableau ancien. Il faut trouver la bonne couleur, du vert pour neutraliser les rouges, du jaune pour les zones qui tirent vers le violet… Il vous faudra peut être cinq teintes légèrement différentes pour réussir à trouver l'équilibre. Le plus important est de garder la main légère : plus on en met, plus ça se voit.


8. Investissez dans les bons pinceaux. Vous n'avez pas besoin d'une tonne de pinceaux. Il vous en faut sept. Mais de bonne qualité. Un pour la poudre, un pour le blush, un pour appliquer du concealer en toute petite quantité, deux pour les yeux et un pour les lèvres. Si vous aimez appliquer le fond de teint au pinceau, il vous faudra aussi un pinceau pour le teint. Ces pinceaux vont vous servir très longtemps d'où l'intérêt de mettre le prix.


9. Ne poudrez pas votre visage en entier ! Il y a des zones comme les joues par exemple qui n'ont pas besoin d'être matifiées. Gardez la poudre pour la zone T.


10. Faites confiance aux textures liquides ou crémeuses. Certaines pensent qu'un blush doit absolument être en poudre. D'autres croient que les meilleures ombres à paupières sont uniquement sous forme de fards compacts. Sortez de votre zone de confort et essayez les pigments en version liquide. Ca crée beaucoup de transparence et surtout cela permet de jouer avec la lumière sans risquer la surcharge de matière.

Season... et réflexion alimentaire

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J'ai déjà entamécette discussion sur ce blog. C'est un sujet de questionnement récurent chez moi : comment faire pour s'alimenter librement à notre époque ? Ces dernières années, je suis passée par plein de phases différentes dans cette réflexion. Je n'ai toujours pas trouvé de réponse idéale mais je voulais vous dire où j'en suis et pouvoir ainsi recevoir vos réactions et vos conseils en retour.


La semaine dernière, je suis allée déjeuner avec Maëlis Jamin-Bizet, la créatrice du blog La Fiancée du Panda. On s'est retrouvé chez Season, un nouveau lieu healthy dont on avait déjà beaucoup entendu parler toutes les deux et qu'on voulait tester. Chez Season, pas de dogme : on peut manger de la viande si on le souhaite, avec ou sans gluten, calorique ou léger (la palette des desserts va de la salade de fruits au gâteau au chocolat en passant par un cheese cake et une tartine à la banane). On peut y petit-déjeuner un bol d'açaï, un matcha bowl (banane et matcha mixés + un toping du moment). Il y a des pancakes, des vapeurs asiatiques, des tartines d'avocat, des bagels. Bref, c'est un condensé de toutes les tendances food du moment, avec une prédilection pour ce qui cartonne déjà depuis longtemps à Brooklyn. Mon bol végétarien était bon, un mélange de crudités avec un risotto de céréales à la sauce tomate. Un peu trop gras à mon goût (ça baignait dans l'huile). Maëlis a bien aimé son toast à l'avocat. On a attendu pas mal pour être servi – la jeune femme adorable était visiblement débordée – et je regrette juste le niveau de décibels très élevé. En dessert, ma salade de fruits était très copieuse mais pas dingue. En revanche, le cheese cake de Maëlis avait l'air fou furieux. 57 euros à deux pour deux plats, deux desserts, un café et une citronnade, on ne peut pas dire que ce soit bon marché. J'imagine que c'est à cause des ingrédients bio ?


Photographie Ma Récréation


Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas trouvé Season fantastique. C'était bon et j'apprécie la variété de choix qui n'exclue aucune croyance alimentaire (les glutenfree, les vegans, les j't'emmerde-avec-ton-régime-à-la-con-file-moi-de-la-baguette-fraîche-steuplait, les carnivores). J'y retournerai probablement bientôt pour tester un autre plat qui j'espère me transportera plus que celui que j'ai goûté.


Et puis, le lendemain, je suis partie chez Jane et Olivier Roellinger, près de Cancale (je vous en reparlerai, c'était tellement bien que je vais lui dédier trois articles différents). Pendant deux jours, j'ai eu un plaisir fou à manger. Pas seulement parce que c'était délicieux et léger. Mais parce que tout avait du sens. Je n'ai pas pensé aux abattoirs en mangeant leur jambon fermier au réveil, jambon qui m'a fait l'effet d'une madeleine de Proust. Je n'ai pas réfléchi au traitement des vaches en goûtant le lait délicieux (première fois que j'en buvais à nouveau depuis des mois), je ne me suis pas questionnée sur le gluten dans la brioche maison, ni sur les calories du beurre salé baratté par un producteur du coin. Pas de culpabilité en attaquant le barbu ou le saint-pierre. Pas d'angoisse en croquant dans les carottes ou les fleurs de courgette du potager. Du plaisir en pleine conscience à chaque bouchée. Etrangement, alors que je suis habituellement vorace avec ce que j'aime, je n'ai pas pu finir mes assiettes. La satisfaction était si grande que la satiété est arrivée beaucoup plus vite que d'habitude. Cette sensation, je l'ai déjà eue. Pas régulièrement mais de temps en temps. Pendant ma grossesse par exemple, j'étais dans cet état pendant neuf mois. Je me laissais guider par mes envies, mes sensations, par ce qui me semblait bon pour mon bébé, et par ricochet pour moi. Ca ne veut pas dire que je ne faisais que manger sainement. Mais je choisissais en conscience ce que je mettais à l'intérieur de mon corps. Et j'ai maigri, enceinte. Mon bébé faisait 4.490grs à la naissance et moi je pesais moins à sa naissance qu'avant de tomber enceinte.


La plupart du temps, je ne prends pas le temps d'écouter mes sensations. Comme je l'ai déjàécrit dans ce post, j'enchaine des périodes de contrôle alimentaire avec des phases de lâchage. Après les attentats de novembre 2015, alors que j'avais réussi à me maintenir à un poids qui me convenait (grâce à beaucoup d'efforts quotidiens), j'ai décidé que j'en avais assez de toute cette pression et j'ai mangé comme si chaque repas était le dernier de ma vie. Je me suis dit que c'était une façon d'habiter l'instant présent. En fait, j'ai surtout eu l'impression de faire « mal », de « me » faire mal pendant plus de six mois. Tous les dogmes alimentaires se superposaient dans mon cerveau comme un millefeuille indigeste. Je me suis aperçue que je m'étais privée de tellement de choses que je ne savais plus de quoi j'avais envie.


Les récents reportages sur les abattoirs n'ont pas arrangé mon affaire. Ceux sur la disparition de la pêche commerciale annoncée par tous les organismes de défense des océans non plus. Les légumes, les fruits non bio sont devenus des denrées que mon cerveau redoute. Je ne parle même pas des aliments industriels qui soutiennent de près ou de loin Monsanto, des produits laitiers que ma fille adore, du sucre ni du gluten. Je n'ai pas la possibilité d'aller m'installer en Bretagne (où j'ai l'impression qu'il est si facile de rencontrer des producteurs passionnés) et je n'ai pas non plus les moyens de manger « parfaitement »à chaque repas. Alors comment faire ? Comment retrouver une relation simple à la nourriture ?


J'ai cru ces derniers mois que «ne rien faire » finirait par payer. Je me suis dit : «finies les règles, finis les dogmes, finis les cadenas ». Mange ce qui te fait envie et tu verras bien comment ton corps réagira". J'espérais secrètement retrouver sans effort mon poids d'avant. N'importe quoi. Non mais sérieusement, je me disais que forcément, telle une boulangère qui aurait trop mangé de pâtisseries, il y aurait bien un moment où je retrouverai mes précieuses sensations. Ca n'a pas été le cas. J'ai plutôt eu l'impression de toucher le fond de la piscine dans mon petit pull marine. D'abord parce que je n'avais plus envie de rien et que la satisfaction véritable ne venait pas. Ensuite parce que faire les courses est devenu une source d'angoisse. Moi qui adorais le poisson, je m'en suis privée. Moi qui avais du plaisir à manger de la viande, je n'ai quasiment plus mis les pieds chez mon boucher si gentil. Lorsque je suis partie en Espagne prendre soin de moi au Marbella Hotel Club, le médecin qui m'a reçue m'a dit qu'il fallait absolument que je me remette à manger des protéines animales. Ne serait-ce que pour retrouver de la satiété. Il m'a dit qu'il avait un nombre ahurissant de nouveaux végétariens en surpoids. Il m'a aussi dit qu'il fallait que je sois un peu plus indulgente avec moi-même et que j'arrête de viser une assiette parfaite à chaque repas. Un autre médecin m'avait dit tout l'inverse deux ans plus tôt.


Mes récents problèmes de santé (bénins les problèmes, hein, juste une trachéite-bronchite-sinusite que j'ai mal soignées, pensant que ça allait passer comme les kilos en trop) m'ont obligéà faire de moi une prioritéà nouveau. Ce que j'ai compris de toute cette période c'est que la «comfort food» n'a rien de réconfortant. Le réconfort ne vient jamais avec le chocolat. Le plaisir peut être au rendez-vous au premier carré mais le trop plein rend malheureux à court et à long terme. Lorsque je suis sous contrôle, je suis obsédée par la nourriture car j'ai l'impression d'être dans un challenge permanent qui m'excite et me rend invincible (tant que je relève les défis). Lorsque je me lâche, j'ai l'illusion que je n'y pense plus, alors qu'au fond ça continue à m'occuper l'esprit non-stop.


J'ai retrouvé le chemin du cabinet de ma psy que j'aime beaucoup, histoire de faire un point. Elle m'a confiée que mes nouvelles angoisses alimentaires étaient malheureusement très répandues. On vit une époque où l'on reçoit tellement d'informations contradictoires sur ce qui est bon et sur ce qui ne l'est pas qu'on se retrouve tétanisé au moment de faire les courses. On va donc travailler là-dessus afin que je retrouve de la liberté (je tiens à dire ici que ce qui m'a fait grossir n'a rien à voir avec une crise de boulimie ou une alimentation complètement débridée sur le plan calorique. J'ai juste mangé un peu plus que ma faim et sans satisfaction véritable pendant plusieurs mois). Depuis quelques jours, j'essaie de n'écouter que moi et de me reconnecter à ce qui me fait du bien. J'essaie aussi de ne pas manger quand je reconnais que je n'ai pas faim. J'ai réintroduit la viande et le poisson mais aussi tout un tas d'aliments proscrits. J'ai surtout pris le temps de me préparer ce que j'aime vraiment en évacuant les questions perpétuelles. Et je me sens déjà beaucoup mieux. Et vous, où en êtes-vous par rapport à votre poids et à votre alimentation ? Comment réussissez-vous à vous sentir en paix au supermarché ? Mangez-vous toujours parfaitement bien et comment faîtes-vous pour tenir ce rythme ? Et quand vous craquez sur ce qui vous semble «interdit», comment réagissez-vous dans les jours d'après ? Je continue à chercher l'équilibre, vous voyez, alors si vous l'avez trouvé, n'hésitez pas et partagez vos astuces !


Season, 1 rue Dupuis, Paris 3e, 10€ l'açaï bowl, 17€ le season bowl à l'heure du déjeuner, 13€ les tartines d'avocat avec oeufs pochés, 8€ le dessert. Tel : +33 1 42 71 52 97 (pas de réservation possible)

Comment se parfumer l'été ?

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Merci infiniment pour la qualité des commentaires que vous avez laissés à la suite de mon dernier article. J'avance beaucoup grâce à vous. Avec vous. Et je vous promets de vous reparler de ce cheminement vers un mieux-être au fil des étapes suivantes. En attendant, voici un post beaucoup plus léger. Je n'écris quasiment jamais au sujet de mes produits préférés. Et pourtant vous êtes nombreux à me demander des conseils sur les réseaux sociaux, dans les commentaires ou en messages privés. Au fil de vos questions, je me suis dit qu'il était temps de partager plus régulièrement des sélections de soins que j'aime sur des thèmes de saison. J'attaque aujourd'hui avec un sujet qui me passionne : le parfum en plein été. Quand il commence à faire très chaud – ce qui n'a malheureusement pas été beaucoup le cas à Paris ces derniers mois – j'ai du mal à supporter mon parfum habituel (qui est Cristalle de Chanel) sur la peau. Chaque année, au mois d'août, il reste dans ma salle de bain et je le retrouve avec bonheur en septembre. Cependant, j'ai quand même envie d'utiliser des senteurs. Il y a quelques années, j'ai appris en faisant un papier pour Vogue que les parfums en version alcoolique ne représentent aucun danger au soleil, car tous les composants photosensibilisants sont désormais exclus des formules (ça n'a pas toujours été le cas). Pourtant, je trouve le parfum assez incompatible avec la crème solaire et la transpiration. Ce n'est qu'un ressenti, pas un diktat. En outre, la chaleur modifie ma perception des odeurs et je me sens brusquement attirée par les notes vertes et les agrumes. Si vous cherchez également comment vous parfumer sans parfum cet été, voici quatre options.


1. Détourner les agrumes dans la valise
De toutes les Colognes dites « classiques », celle de Chanel est ma préférée. J'en suis à mon troisième flacon de 200ml, c'est dire si elle me plait. J'adore m'en asperger le corps après la douche quand je suis en ville et qu'il fait chaud. En vacances, je m'en sers pour parfumer le linge avant qu'il n'entre dans la valise. Quand on arrive à destination, c'est magique de sortir ses vêtements et de les installer dans une nouvelle penderie. Pendant longtemps, j'ai fait la même chose avec Bigarade Concentrée créée par Jean-Claude Ellena pour Frédéric Malle, une senteur d'orange amère qui crisse comme un coton frais. Récemment, la marque Astier de Villatte a lancé cette nouvelle cologne baptisée Splash. Ce parfum a été composé par le parfumeur Christophe Raynaud avec qui j'ai eu la chance de partir voir les récoltes de tubéreuse et de jasmin en Inde en 2014. Il faisait une chaleur à crever et Christophe sentait toujours bon. Il s'était composé un parfum rien que pour lui, un genre de cologne avec beaucoup de bigarade, et lorsque les créateurs d'Astier de Villatte l'ont découvert, ils sont tombés amoureux de cette formule et l'ont appelée Splash. Sur la première photo tout en haut, il y aussi l'Eau d'Hadrien d'Annick Goutal dans un flacon estival sorti en collaboration avec Cécile Togni. J'ai, je crois, une dizaine de flacons de l'Eau d'Hadrien à la maison. J'asperge continuellement toutes les pièces, j'ai l'impression que ça fait fuir les mauvais esprits, les mauvaises ondes, le mauvais œil (la fille pas du tout folle). Cette composition me fait l'effet d'un doudou réconfortant. Toujours chic. Toujours racé. Toujours dynamisant. Et puis, en bas à droite, il y a l'Eau de Bonpoint. La formule a un peu changé (il fallait la remettre aux normes des législations en vigueur) il y a quelques années, mais je l'aime toujours autant. Evidemment dès que je sens ce parfum, je pense à ma fille. Je parfume tout le linge de sa valise avec ça comme le font les vendeuses des boutiques Bonpoint avec le papier de soie qui enveloppe les vêtements. Ca me rend dingue. Et ce petit format est très pratique en voyage.


Photographie Ma Récréation


2. Se parfumer sous la douche
Je crois que les produits pour le corps sont toujours ceux qui m'excitent le plus. D'abord parce que j'ai moins peur de les tester que ceux conçus pour le visage (je me suis tapée tellement de réactions à force d'essayer des trucs incompatibles avec ma peau). Ensuite parce que la douche est l'un de mes moments préférés que je sois en vacances ou non. Lorsque je sais que je vais me parfumer, j'utilise des formules neutres achetées en pharmacie (Uriage, Bioderma et autre) sans parfum. Histoire de ne pas saturer mon odorat ni de risquer la mauvaise combinaison. L'été, c'est différent, je me sers des gels douches pour me parfumer. Et ceux que j'ai photographiés sont particulièrement parfumants ! A gauche, le gel douche Eau de Néroli Doré d'Hermès est comme vous pouvez le constater quasiment vide. Je suis dingue des déclinaisons pour le bain d'Hermès, elles sont toutes à tomber. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, il ne suffit pas de mettre un peu de parfum dans une base gel douche pour obtenir la même senteur que celle de la fragrance d'origine. La base du gel modifie complètement les odeurs donc les parfumeurs doivent entièrement réadapter leurs compositions. C'est pourquoi il arrive qu'on soit si déçu lorsqu'on achète une déclinaison et que ça «ne sent pas du tout pareil». Frédéric Malle, lui aussi, en bon maniaque qu'il fait, s'est bien pris la tête pour chacune des variations qu'il a lancées pour le corps. Il y met des ingrédients si chers que ses produits sont complètement ruineux. Pendant des années, il a refusé de lancer ces versions dans le commerce car il trouvait que c'était dommage que ces matières précieuses finissent dans un tuyau d'évacuation d'eau. Et puis, comme ses clients hystériques (dont je fais partie) lui ont réclamé, il a fini par accepter de lancer des gels douches et des laits pour le corps issus de ses parfums. Si vous aimez sa Cologne Indélébile (une senteur de fleur d'oranger avec une tétra tonne de muscs blancs duveteux) vous devriez être comblés. Le produit est très diffusant, au point qu'il suffit d'une douche pour parfumer la salle de bain pendant toute la journée. Sans parler des vêtements et des serviettes de bain ! A droite, il y a l'huile de douche Doson de Diptyque (sur le site, ils n'ont que le gel douche, mais je vous recommande l'huile de douche) qui vient tout juste de sortir. Pile pour les dingues de tubéreuse, cette fleur blanche narcotique et légèrement fruitée. Là encore, inutile de se parfumer après la douche, la composition tient très longtemps sur la peau. Tout derrière et un peu caché, l'un de mes gels douches préférés depuis des lustres : le Lime Basil and Mandarin Body and Hand Wash de Jo Malone que j'ai personnalisé avec les autocollants du créateur Judy Blame qui a créé des boites démentes pour la marque anglaise. Cette senteur verte, zestée et amère me transporte. Et c'est un très joli cadeau à offrir si vous avez la chance de partir chez des amis cet été.


Photographie Ma Récréation


3. The power of soap
Si vous me suivez sur Instagram ou sur le blog depuis longtemps, vous savez que je suis obsédé par les savons. J'en ai une collection hallucinante dans ma salle de bains. L'été, avant de partir en vacances, je sélectionne toujours avec soin ceux qui vont m'accompagner. Double bénéfice du pain de savon : d'abord je trouve qu'il n'y a rien de plus efficace pour éliminer la crème solaire qui s'agrippe à la peau. J'adore la sensation d'épiderme tout propre juste après une douche au savon. Le second effet kiss cool, c'est le pouvoir parfumant de ces petits pains dans une valise. Je m'en sers comme des sachets de lavande dans la lingerie. Et puis, les savons sont plus légers et plus compacts qu'un gros flacon de gel douche. Mes préférés viennent de chez Hermès (celui à l'Eau de Narcisse Bleu est une tuerie, idem pour celui à l'Eau de Gentiane Blanche, le jaune est la dernière déclinaison de l'Eau au Néroli Doré). Le coffret de trois savons est livré dans une sublime boîte orange. Un cadeau idéal en toutes circonstances. Sur la gauche, il y a mon savon à l'iris et au lait de Santa Maria Novella. Il sent plus la violette que l'iris d'ailleurs. Sa mousse est ultra douce, pas du tout desséchante. Et rien que le packaging suffit à me donner l'impression que je suis cette fille raffinée, toujours bien habillée avec les ongles faits que j'ai toujours rêvé d'être ☺ Enfin, il y a un savon Jo Malone que je me garde depuis longtemps : le Blackberry and Bay. Vous ne trouverez probablement plus ce packaging sorti l'an dernier mais ce savon qui sent les fruits rouges, le vert et le cru est toujours en vente. J'adore la bougie comme les produits pour le corps de cette ligne.


Photographie Ma Récréation


4. L'hydratation olfactive
Pendant l'année, quand je bosse, je ne pense jamais à me mettre de la crème pour le corps. Par manque de temps. Les vêtements collent à la peau crémée, on doit attendre une heure pour enfiler son jean… Bref, je saute cette case. Mais en vacances, c'est tout l'inverse. Je me crème de la tête aux pieds. D'abord pour réparer ma peau après une journée de soleil. Et pour le simple plaisir de prendre soin de moi. Du coup, je choisis les produits qui vont m'accompagner l'été, en pensant au sillage qu'ils vont laisser sur mes vêtements ou dans mon lit. Cette année, Aesop a repensé son Gel revigorant au petit-grain pour le corps. Il avait été lancé dans un tube jaune. Il existe à présent dans un flacon pompe. Il sent bon le pamplemousse et le petit-grain (la feuille distillée de l'oranger) et il ne colle pas du tout ! C'est un soin hydratant dans une texture gélifiée qui pénètre illico. Très agréable, surtout quand on déteste la sensation de crème sur la peau. Après le parfum Carnal Flower pour cheveux, qui n'est disponible qu'aux Etats Unis pour des raisons de législation, Frédéric Malle lance cette année un baume après solaire. Une folie qui est si puissante qu'on sent la tubéreuse à travers le tube (véridique). L'été, c'est aussi le temps des massages, ceux qu'on prend le temps de donner, ceux qu'on reçoit. Et l'huile douce de Bonpoint porte bien son nom même si elle n'est pas aussi parfumée que la crème pour le corps que j'adore. Quant aux mains et aux pieds, c'est bien le seul moment de l'année où je pense à m'en occuper. Le seul moyen de lutter contre les talons cagneux c'est d'hydrater ses pieds tous les soirs (certainement pas de poncer, car plus vous vous excitez plus la corne s'épaissit). Le baume aromachologie mains et pieds relaxant de L'Occitane est parfait. Pour une raison que j'ignore, je ne le trouve pas sur le site internet. Son odeur de lavande, de bergamote et d'orange douce est irrésistible avant d'aller se coucher. Enfin, mon tube favori du moment : la petite crème pour les mains Bal d'Afrique de Byredo. J'adore ce parfum pétalé, boisé et légèrement gustatif. Il tient hyper bien sur les mains et j'en mets aussi sur les bras. Autant dire que ce petit tube va me faire deux jours !


Voilà, j'espère que cet article vous a plu. J'ai plein d'autres sélections sous le coude à partager avec vous si ça vous fait envie. J'ai promis des sujets sur mes soins du visage préférés, ce sera pour bientôt ! Bon weekend si vous avez la chance de faire le pont.


Hervé Herau

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Difficile de reprendre la parole après une semaine aussi difficile pour les Français et en particulier pour les Niçois. Je pense à plusieurs lectrices installées dans la région et je leur envoie tout mon amour. Je n'ai pas de mots magiques qui consolent comme les baisers qu'on fait sur les blessures des enfants pour qu'ils se sentent mieux. La seule chose que j'ai à vous offrir c'est un plaisir de lecture passager pour vous changer les idées de toute cette merde qui colle à nos semelles. Ca ne signifie pas que je suis indifférente au monde qui m'entoure. Bien au contraire. A ce sujet, Mai Hua a publiéhier un article qui me semble très juste (il faut aussi aller voir les liens qu'elle recommande). On n'en a pas parlé ensemble mais il se trouve que j'ai fait comme elle : je n'ai pas allumé la télévision. De toutes façons, depuis le traumatisme de novembre 2015, je ne regarde plus les infos à la télé et j'évite scrupuleusement les chaines dédiées à l'info en continu. Je me contente du live du Monde.fr. C'est largement suffisant. Tout le reste ne sert à rien d'autre qu'à aiguiser nos émotions – la tristesse et la colère – et j'ai compris que je pouvais être dans l'empathie avec ces familles sans me fondre dans leur chagrin.


Ainsi, j'espère que vous ne m'en voudrez pas de passer d'un sujet aussi grave à un post aussi léger qu'un flocon virevoltant. Personnellement, j'ai besoin de m'agripper à cette légèreté cotonneuse pour tenir bon.


La semaine dernière, je suis enfin allée tester le soin du visage d'Hervé Herau. Ce créateur d'une marque de cosmétiques éponyme m'intrigue depuis longtemps. D'abord parce que la journaliste du Elle, Jeanne Deroo, ne tarit pas d'éloges à son sujet. Elle en parle comme si elle était entrée en religion. Et puis, en décembre dernier, il a lancéune nouveauté chez Colette et il est venu la présenter devant la presse accompagné de Carine Roitfeld, Laetitia Casta, Michèle Laroque et Rossy de Palma. J'étais scotchée. Je n'ai pas pu assister à cette présentation mais j'ai vu des photos de la joyeuse bande circuler sur Instagram. Je n'en revenais pas ! Ces personnalités, en particulier Carine Roitfeld et Laetitia Casta, sont habituellement menottées par des contrats avec des marques, on ne les entend que très rarement parler de leurs coups de cœur. Et là, elles étaient toutes autour d'Hervé pour dire publiquement combien elles étaient convaincues par ses produits et sa méthode.



Hervé Herau (cette photo n'est pas de moi)


Je suis restée intriguée mais j'ai eu une année assez chargée et je n'ai pas pris le temps de m'intéresser au pourquoi du comment. J'étais sceptique, j'avais la flemme d'essayer les produits dont je ne savais au fond pas grand chose (j'en discutais justement avant-hier avec Géraldine Dormoy de Café Mode : c'est si compliqué de tester une tonne de produits sur son visage sans se manger une énorme réaction cutanée). En mai, je me suis décidée à contacter son attachée de presse pour en savoir plus. En lisant le dossier de presse, je me suis rendue compte que j'avais probablement déjà rencontré Hervé Herau puisqu'il a été ambassadeur de la marque de soins Cellex-C. Sur son site, je n'ai trouvé que très peu d'infos sur ses produits. Encore moins sur le soin qu'il propose en tête à tête. Progressivement, j'ai eu l'impression d'être face à une enquête policière, son attachée de presse ne me livrant que peu d'éléments.


En juin, nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Hervé ne donne pas son adresse facilement et vous ne la trouverez pas en ligne. Il faut le contacter via son site internet et c'est lui qui vous rappelle ensuite. Mais pourquoi tous ces mystères ? «Il a besoin de sentir, en écoutant la voix qui lui parle, si la personne est faite ou non pour ce soin » m'a confié son attachée de presse. Du coup, en y allant en juin, j'étais aussi fébrile que si je passais un casting. Le concierge du très bel immeuble parisien était visiblement prévenu de mon arrivée et il m'a indiqué la direction vers un très long couloir assez intimidant. Vous allez me prendre pour une dingue, mais en traversant ce hall gigantesque à la recherche de l'ascenseur, j'avais l'impression d'entendre les deux animateurs télévisés de feu cette émission toute pourrie de TF1 «Y'a qu'la vérité qui compte» (la syntaxe du titre était déjàéloquente) : «la vérité se trouve au bout du couloir».


La porte s'est ouverte sur une entrée éclatante de lumière du sol au plafond et Hervé m'a conduit dans son cabinet que je n'ai pas eu le droit de photographier. A gauche un bureau. Au fond un fauteuil pour s'allonger à l'instar de ceux qu'on trouve chez les dentistes. Une grande fenêtre avec des stores baissés. Et une illustration accrochée derrière son bureau montrant une ville au milieu du cosmos. Nous avons parlé pendant une heure. Je lui ai demandé comment il était devenu un expert de la peau, mais très vite la discussion a changé de direction et il a réussi à me faire parler de moi. Plusieurs fois, pendant que je répondais à ses questions, il m'a regardé comme s'il scannait l'intérieur de mon cerveau, comme s'il avait un détecteur de mensonge greffé derrière la rétine. J'ai senti chez lui beaucoup de bienveillance et de gentillesse. J'avais peur de tomber sur un gourou de la peau qui fait des prescriptions de produits longues comme le bras. Il m'a promis de s'occuper de moi une autre fois. En sortant, j'ai compris que j'avais réussi mon examen d'entrée.


Restait encore à me convaincre. Certes, sa clique de fans célèbres est un argument non négligeable (d'autant que Carine Roitfeld ne plaisante pas avec l'efficacité). Le fait que ses produits soient vendus chez Colette également (Sarah, la directrice artistique et acheteuse du magasin est particulièrement exigeante). Mais je n'avais toujours aucune idée de ce qu'il allait me faire. J'ai cependant compris qu'il serait impossible de recommander ce lieu à des profils ultra cartésiens «je ne crois que ce que je vois » ou à des adeptes du nettoyage de peau avec extraction de comédon (pour ça, allez voir l'adorable Sylvie Puig chez Jane de Busset, elle est parfaite). Si vous croyez dans le karma, que vous pensez que la peau manifeste ce qui ne va pas dans la tête, que les organes du ventre ont un effet sur l'éclat et que les blessures d'enfance se lisent même sur un visage, vous êtes sûrement mûr(e) pour aller voir Hervé. Si vous allez parfois voir des énergéticiennes ou que vous faîtes des demandes précises au cosmos pour évoluer dans la vie…hum… vous êtes À POINT ! Moi j'ai un "PhD"es expériences frapadingues, donc niveau ouverture, je suis aussi réceptive qu'un grand écart facial de Nadia Comaneci ☺


La semaine dernière, j'y suis donc retournée, cette fois, pas pour parler mais bien pour qu'il métamorphose ma mine fatiguée par une bronchite surinfectée et une sinusite maxillaire. Je me suis allongée, il m'a prévenu que certains produits allaient légèrement picoter. Il m'a nettoyé le visage puis il a appliqué une série de soins. Très vite, il m'a massé le ventre. Certaines zones étaient très douloureuses. Mais ça ne m'a pas empêché de m'endormir profondément (ce qui m'est habituellement impossible pendant un soin du visage). Je me suis réveillée un peu avant la fin. Il m'a conduit vers un miroir, il était très joyeux. Je me suis regardée et je n'en revenais pas. Ok, j'ai une jolie peau mais là, je retrouvais un éclat et une lumière de l'enfance. Une vraie fraicheur. J'avais le sentiment d'avoir été délestée, comme si on m'avait retiré un poids symbolique, un agglomérat de stress et de soucis accumulés. Hervé m'a remis une petite crème sans conservateurs qu'il fabrique au jour le jour pour ses clients. Pas question de la garder. C'est juste une dose pour le soir même. Il m'a dit que ma peau allait encore légèrement piquer en la touchant cette nuit-là et qu'il était possible que je sois un peu perturbée sur le plan digestif.


Qu'a-t-il fait exactement ? Je ne le saurai jamais puisque j'ai dormi. Mais ceux qui ont l'habitude d'aller le voir disent qu'il absorbe les nœuds émotionnels, qu'il les déniche et qu'il les évacue. Il avoue recevoir des images en touchant la peau et il se comporte comme un vecteur capable de faire sortir ce qui encombre. Ce dont je suis certaine c'est que ma peau en sortant était dingue de beauté et que ça a duré plusieurs jours d'affilée. Hervé dit que ça tient pendant un bon mois. Bon évidemment, la vodka tonic après le vin rouge au mariage où j'étais le weekend dernier n'a pas eu un effet miraculeux sur mon teint...


Vous savez tout à présent. Je ne peux pas vous donner l'adresse mais vous pouvez aller sur son site et lui envoyer un message. Sachez tout de même que le soin d'une heure coûte 300 euros… Sinon, tous ses produits à base d'huiles végétales, d'antioxydants et d'ingrédients naturels sont en vente sur le site Colette (de 45 à 115€ le produit).


Le gâteau à l'orange d'Omy

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La rubrique des recettes de cuisine est l'une de mes préférées sur le blog. D'abord parce que, comme vous le savez, je suis super gourmande. Ensuite parce que ça m'offre l'occasion de travailler avec mon amie photographe Armelle Kergall. Enfin parce que le cadre de la cuisine provoque instantanément une intimité qu'on mettrait plusieurs heures à obtenir dans une interview classique. Elvire Laurent – la blonde – et Marie-Cerise Lichtlé sont les fondatrices de la marque Omy. Si vous avez des petits en âge de tenir un crayon, vous connaissez déjà probablement leurs coloriages géants qui ont sauvé plus d'un anniversaire pour enfants. Elvire et Marie-Cerise se sont rencontrées aux Arts Déco où elles étaient élèves avec Elisa Bailly (la géniale styliste d'intérieur qui avait préparé pour cette même rubrique un apéro bien rangé). Dès la sortie de l'école, les deux graphistes se sont mises à travailler ensemble. Elles ont enchainé des catalogues, du logo, de la charte graphique pour des clients divers et variés. Mais lorsqu'elles sont chacune devenues mères, elles ont ressenti une urgence à faire de leur vie professionnelle un véritable terrain de jeu (euh… sounds familiar ? ☺). «Quand on travaille et qu'on doit laisser son bébé, le temps passé sans lui est précieux, il doit avoir du sens » explique Marie-Cerise qui a comme Elvire deux enfants. C'est ainsi que le duo de graphistes se met à imaginer des coloriages de trois mètres de long, des déguisements en papier, des affiches pour décorer la maison… En 2012, tout s'accélère avec un salon Maison et Objets. «J'étais enceinte de ma fille Bianca, on a entendu parler de ce salon et on s'est dit qu'il fallait qu'on aille y présenter une collection, se souvient Marie-Cerise. On a postulé et on a obtenu la réponse pile au moment où j'accouchais». Trois mois plus tard, leur stand ultra coloré fait un carton. Il est repéré par des distributeurs dans le monde entier qui leur commandent des sets de table à colorier, des stickers et des posters phosphorescents… Le succès d'Omy est lancé. Désormais installées dans leur studio qui fait aussi office de showroom et de boutique (2 rue Gabriel Laumain dans le 10e à Paris, du mardi au samedi de 12h30 à 19h30), elles dirigent une quinzaine d'employés et multiplient les collaborations (j'adore la collection qu'elles ont signée avec Sezane). Alors qu'elle me racontait leur parcours, Marie-Cerise s'est précipitée vers la cuisine se rendant compte qu'elle venait d'enfourner le gâteau sans levure pendant qu'Elvire zestait tranquillement les oranges. On avait toutes un emploi du temps ministériel ce matin-là. Ca ne nous a pas empêché de nous offrir une vraie pause pour déguster ce biscuit imbibé de sirop à l'orange, une recette de la maman de Marie-Cerise. Un gâteau archi simple à réaliser, surprenant et vraiment délicieux. A leur image !



Photographie Armelle Kergall


Ingrédients
125grs de farine
125grs de sucre en poudre
125grs de beurre doux
2 œufs
3 oranges
½ sachet de levure
125grs de sucre glace pour le sirop
1 sachet de sucre vanillé


Photographies Armelle Kergall


Préparation
Préchauffez votre four à 200°C. Découpez le beurre tempéré en cubes et mélangez-le au sucre en poudre jusqu'à l'obtention d'une crème lisse. Ajoutez les deux œufs, l'un après l'autre et mélangez avec une spatule sans fouetter. Ajoutez progressivement la farine et la levure en continuant à mélanger. Râpez le zeste de deux oranges et ajoutez-le dans la préparation. Pressez le jus de la troisième orange, versez-le dans la préparation et conservez les deux autres oranges déjà râpées. Versez dans un moule préalablement beurré et enfournez pour 20 minutes à 200°C. Pendant ce temps, pressez le jus des oranges restantes et faites le chauffer à feu doux dans une casserole avec le sucre glace. Mélangez et laissez chauffer jusqu'à ce que le mélange devienne sirupeux. Sortez et démoulez rapidement votre gâteau puis imbibez-le avec le sirop à l'orange. C'est prêt !


Photographie Armelle Kergall sur un set de table Omyévidemment

Summer skincare

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Après l'article sur mes parfums d'été, vous êtes nombreuses à m'avoir demandé de vous recommander un rituel cosmétique adapté aux températures élevées. Alors je voudrais commencer par rappeler que mes suggestions ci-dessous ne sont que des suggestions, surtout pas des diktats. Ma peau (normale à tendance sèche), qui aura en août 40 ans, est probablement différente de la votre. En outre, je ne suis ni dermato, ni biologiste, ni esthéticienne. Donc, les conseils que je partage ici sont à prendre avec de la distance. Ils sont cependant le fruit de plusieurs années de rencontres avec des experts de la peau et de tests divers et variés.


Si votre rituel habituel vous convient même quand il fait très chaud, ne changez rien ! En revanche, si votre peau se met à luire comme la mienne dès que le thermomètre passe la barre des 25 degrés, il se peut que vous ayez besoin d'adapter vos produits aux conditions atmosphériques. Souvenez-vous de ce que disait le Dr Florence Poli, dermatologue, dans l'article que j'ai récemment consacréà l'hydratation : «La peau est une barrière entre l'atmosphère et l'intérieur. Lorsque le climat est tropical, on n'a pas besoin de se mettre une crème hydratante ». Habituellement, je suis toujours en quête de textures riches et confortables pour peau sèche. J'ai l'impression que mon visage n'est jamais assez hydraté. La nuit cependant, j'oublie souvent d'appliquer un soin et ça me convient plutôt bien. Quand il fait très chaud et que je pars au soleil, je fais tout l'inverse. Explications…


Hydrater « léger » le matin
Le plus important pour la peau en vacances, c'est la crème solaire. C'est même capital et pas seulement pour éviter les coups de soleil, mais surtout pour se protéger contre les risques de mélanome, le vieillissement prématuré, c'est à dire les rides et les tâches qui bien que très mignonnes à 20 ans finissent par s'installer définitivement à partir de 35 ou 40 ans… J'y reviendrai la semaine prochaine comme promis. Les crèmes solaires ne sont pas uniquement des concentrés de filtres protecteurs. Leurs formules contiennent des huiles (et tout un tas d'ingrédients qui rendent la texture fluide et facile àétaler : parfois de l'alcool, des polymères…). Ce qui signifie qu'on passe ses journées à se tartiner tout un tas d'ingrédients, dont des agents hydratants. Du coup, j'abandonne mes soins habituels sophistiqués pour des formules courtes et des textures aériennes. L'idée : limiter le nombre d'actifs pour éviter les réactions inflammatoires. Certaines crèmes de jour ne font pas bon ménage lorsqu'elles sont mélangées avec d'autres marques. Les résultats peuvent parfois être explosifs et il m'est arrivé plusieurs étés d'avoir une sensation de brûlure en appliquant ma crème solaire par dessus ma crème antirides habituelle. Une mauvaise combinaison et paf, le visage écarlate. Rassurez-vous si ça vous arrive, il ne s'agit pas forcément d'une allergie, juste d'une réaction. On nettoie avec un produit doux, on rince, et on ne fait plus rien. Evidemment, si ça ne passe pas, consultez ! Donc, avant de partir m'exposer au soleil, le matin, j'opte pour une crème hydratante issue de la pharmacie : Tolérance Extrême d'Avène qui malgré la mention « texture riche » pénètre hyper rapidement avec un fini poudré. La formule est limitée à 7 ingrédients et elle ne coûte pas cher : 12.99€ sur ce site. Vous pouvez faire vraiment confiance aux marques comme La Roche-Posay, Uriage, SVR ou Bioderma pour ce genre de formules hydratantes. En octobre 2016, Bioderma sortira Hydrabio Gel Crème un soin hydratant texture légère que j'ai déjà reçu et que je compte bien tester cet été. Pour bien choisir votre crème, préférez les tubes « stériles », soit les pack airless et les systèmes comme celui qu'a développé Avène pour mettre la formule à l'abri des bactéries. Ces stratégies permettent de limiter le nombre de conservateurs inclus dans la formule. Si vous avez la peau sensible ou atopique, fuyez les formules parfumées. Et faites attention : ce n'est pas parce que vous achetez un produit en pharmacie qu'il sera forcément bien toléré par votre peau ou bien qu'il a été mieux conçu qu'une crème vendue en parfumerie. Il n'existe pas de produit hypoallergénique. Les marques font tout ce qu'elles peuvent pour limiter les risques d'allergie mais le risque zéro n'existe pas. Et méfiez-vous des soins bio qui contiennent trop d'huiles essentielles. Mal dosées, ces essences qui conviennent très bien à certaines peaux peuvent se révéler catastrophiques sur d'autres. Depuis mes vacances en Espagne, j'utilise La Solution 10 de Chanel qui est une formule calquée sur les crèmes déjà vendues en pharmacie : 10 ingrédients, une formule courte, non comédogène et une texture qui pénètre ultra rapidement. Ca ne sent rien et je trouve ça très plaisant. Je ne la quitte plus. Elle est cependant bien plus chère qu'une formule en pharmacie puisqu'elle est vendue 74€ les 30ml. Dans le genre «crème à what mille dollars», je suis en train de tester The Moisturizing Soft Lotion de La Mer qui sera lancée à l'automne. Cette formule conçue pour ceux qui trouvent la formule classique de La Mer trop épaisse ou incompatible avec les climats tropicaux est une tuerie. On a l'impression d'appliquer un voile léger. Je sais que les prix sont très élevés. Mais sincèrement les formules sont assez dingues… Autre option si même l'idée d'une crème en été vous écoeure : limitez votre routine à un sérum hydratant avant d'appliquer votre crème solaire. Comme je vous l'ai expliqué dans l'article sur l'hydratation, l'ingrédient hydratant majeur à traquer sur les packagings est l'acide hyaluronique, qui n'a d'ailleurs rien d'acide, dans le sens agressif du terme et qui se comporte comme une éponge qui retient l'eau de votre peau. Les deux formules irréprochables à mon sens sont Hydrating B5 de Skinceuticals (64€ les 30ml), une marque ultra sérieuse, et Intensive Hyaluronic Sérum d'Institut Esthederm (65€ les 30ml), un autre produit dans lequel vous pouvez avoir confiance.
Désolée, pas de recommandation bio, ce n'est pas ma spécialité et je suis sûre qu'il y a des blogs élaborés, dédiés à cette cosmétique-là. Vous pouvez aller faire un tour sur le site Bazar Bio. Helena Marino, sa fondatrice, fait une excellente sélection.


Photographie Ma Récréation, de gauche à droite : bougie Fornasetti, soin Retrouvé, Le Baume de Nuit Supremya de Sisley, les ampoules réparatrices d'Estée Lauder et le Précieux Cérat de Joëlle Ciocco


Réparer « sévère » le soir
Premier conseil après une journée de crème solaire : nettoyez-vous le visage. Se rincer sous la douche ne suffit pas. Même si vous n'avez pas utilisé de maquillage et que vous êtes dans un environnement non pollué, il faut absolument décoller les filtres chimiques et/ou minéraux de votre peau. Ne vous endormez pas avec ! C'est pire que si vous vous couchiez avec autant de fond de teint que cette pauvre Kim Kardashian (qui recommande de ne jamais se montrer devant son mari sans make up… la vacuité intellectuelle…). Le problème est que les crèmes solaires sont formulées pour parfaitement adhérer à la peau (il faut bien qu'elles vous protègent, même quand vous allez dans l'eau). Joëlle Ciocco recommande un double nettoyage à longueur d'année mais encore plus l'été et elle demande à ses clientes de switcher du Lait Oncteux CapitalàLa Crème Emulsionnante, une crème beaucoup plus épaisse dont je ne suis pas dingue. Je continue à utiliser le Lait Onctueux Capital en vacances (qui me coûte un bras – 57.50€ les 80ml - mais je ne vais pas me plaindre c'est l'un des seuls produits que j'achète depuis 16 ans avec la Lotion Lactée ou du lait Collosol qui suit le démaquillage). Il y a plein d'autres démaquillants sur le marché. Je n'ai toujours pas trouvé mieux pour moi et pourtant j'en teste tout le temps dans l'espoir de trouver une version plus économique. Shu Uemura a lancéun baume démaquillant fondant, tout comme Biotherm l'an dernier. Quel que soit le produit que vous choisirez, optez pour 1) une formule qui a une phase huileuse car ça permet de bien décoller toutes les bactéries de la peau 2) une formule qui se rince.
Une fois la peau bien propre, je répare. Je n'utilise pas d'après-solaire. Je suis sûre qu'ils sont bien conçus mais je préfère utiliser les soins que j'emploie habituellement pour réparer et apaiser mon visage. D'autant que les après-solaires sont souvent des fluides aqueux ou des formules très parfumées et je n'aime ni l'un ni l'autre. La star qui a fait ses preuves c'est le sérum Advanced Night Repair d'Estée Lauder (81€ les 30ml) que je mets toujours avant de prendre l'avion et que j'embarque partout. Cette année, la marque a lancé des ampoules réparation intensive qu'on peut mettre après le sérum. C'est un fluide huileux très agréable. On peut aussi les utiliser seules sans sérum. (115€ les 60 doses). La texture la plus démente que j'ai testée cette année est celle du Baume Supremÿa pour la nuit de Sisley. Ca sent divinement bon, c'est aussi confortable qu'un pyjama en soie, ça rend la peau objectivement ultra douce. Mais ça coûte deux reins (et forcément sans les deux reins, ça va nettement moins bien, c'est sûr) : 495€ les 50ml. On me l'a offerte, je le précise parce que vous pourriez croire que j'ai brusquement gagné au loto. Je vous en parle parce que, comme d'habitude avec les formules Sisley, on a beau critiquer leurs prix, elles sont ahurissantes d'efficacité. J'ajoute une information importante : je vieillis ! Jusqu'à mes 35 ans, ça ne m'aurait même pas traversé l'esprit de tester une crème de ce prix. Un hydratant lambda et mon démaquillant Ciocco me suffisaient largement. A présent, j'ai des rides (si, si) et des tâches (beurk) et un peu moins d'éclat chaque jour. C'est la vie et ça n'est pas grave. Mais la conséquence, c'est que je vois que certaines formules marchent mieux que d'autres. Autre coup de cœur absolu pour les soirs d'été : Le Précieux Cérat de Joelle Ciocco (280€ les 30ml). C'est mon soin SOS en plein hiver, il contient de l'huile de noyaux d'abricots et des cires de fleurs. L'été, il fait des miracles sur une peau agressée par le soleil. En plus ça sent archi bon, je l'adore. Attention, si vous n'aimez pas les textures riches, ce n'est pas pour vous. Tout comme l'Intensive Replenishing Facial Moisturize de Retrouvé, plus gras tu meurs. Mais ça marche tellement bien ! J'ai une copine journaliste qui n'a pas du tout aimé cette marque qu'elle a justement jugé trop riche pour sa peau. Moi, au contraire, ce soin de nuit me métamorphose le visage. Il faut néanmoins aimer l'odeur de sa formule qui n'est pas parfumée mais qui contient un paquet d'ingrédients naturels assez diffusants. Quant au prix, il est aussi délirant que ceux de La Mer ou Sisley : 440€ les 30ml… Je ne sais pas quoi vous dire à part que je suis consciente que c'est vertigineux.


Si par malheur, vous preniez un coup de soleil (ce qui normalement ne devrait pas vous arriver puisque 1) vous savez qu'on ne s'expose pas entre 12h et 16h. 2) vous portez constamment lunettes et chapeau. 3) Vous remettez régulièrement un SPF50 même en Bretagne lorsque le ciel est voilé. 4) Vous vous méfiez du vent qui modifie vos perceptions sensorielles et vous laisse croire qu'il ne fait pas si chaud) il vous reste le masque de Biafine pour la nuit (attention, on ne met pas de la Biafine avant d'aller s'exposer au soleil). Moi je préfère la Cicalfate d'Avène ou bien la crème Bariéderm d'Uriage en couche épaisse. On colle à l'oreiller si on dort sur le ventre mais au moins on sauve les "murs cutanés"… Eviction totale du soleil le lendemain bien évidemment !


Et vous, quels sont les soins qui vont vous suivre cet été ? Quelles sont vos astuces pour réparer votre peau après une journée de soleil ? J'ai hâte de découvrir vos réponses !

Chez La Guinguette d'Angèle

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Vendredi dernier, je me suis incrustée dans les cuisines d'Angèle Ferreux-Maeght, la créatrice de La Guinguette d'Angèle. J'étais déjà venue avec ma complice Armelle Kergall la photographier pour la rubrique Recettes en 2014et je vous ai reparlé d'Angèle l'an dernier lorsqu'elle a ouvert son micro restaurant rue de la Coquillère dans le premier arrondissement à Paris. En seulement deux ans, la petite entreprise de ce jeune chef diplômé en naturopathie a beaucoup grandi et son compte snapchat hilarant (@angelemaeght) m'a donné envie de revenir pour ma rubrique At Work, dédiée aux espaces de travail des gens qui m'inspirent.



Photographies Ma Récréation. En haut, la cuisine bleue et blanche, en bas une vue du jardin


Angèle Ferreux-Maeght est l'une des personnes les plus solaires que je connaisse. Elle ne se contente pas de mettre du bon dans les repas qu'elle prépare pour les autres. Quelle que soit la personne à laquelle elle s'adresse, elle diffuse une telle aura de gentillesse qu'elle réussit à désarmer tous les grincheux. On ne peut pas ne pas l'adorer. C'est une avalanche de douceur. Un concentré de bienveillance. Et une réserve à fou rire permanent. Je devais rester une heure vendredi. Finalement, j'ai squatté le jardin d'Angèle pendant trois heures et j'ai eu bien du mal à quitter cette atmosphère festive. Une ambiance qui illustre une nouvelle manière de concevoir l'entreprise. Ce fameux «bureau » habituellement ressenti par beaucoup comme un endroit pénible où l'on attend désespérément qu'arrive le vendredi soir (à ce sujet, je vous recommande la vidéo de mon gourou des réseaux sociaux, Gary Vaynerchuk). Il existe une nouvelle génération d'entrepreneurs qui sont convaincus que le travail doit être une source d'épanouissement. Pas question de trimer en comptant les jours avant les vacances comme des prisonniers. Chez Angèle, ça bosse dur et dans la joie. Il faut dire qu'elle a installé son équipe dans une partie de la maison où elle a grandi, en plein quatorzième arrondissement. Une maison au fond d'une cour où elle occupe la jolie cuisine bleue et blanche, le salon, le jardin et l'atelier où se trouve la cuisine de son équipe.





Photographies Ma Récréation. Angèle devant son bol d'air Jacquier


Il y a encore quelques années, Angèle préparait tout quasiment seule dans la cuisine familiale, l'atelier n'était pas encore rénové et elle n'embauchait des freelances que les jours où elle avait des événements. Désormais, le succès de la petite Guinguette rue de la Coquillère où elle sert quotidiennement 150 lunch boxes dans moins de trois mètres carré, les événements qui s'enchainent – les marques de mode et de beauté s'arrachent ses services à chaque lancement presse – et la création de ses produits d'épicerie (granola, chips de kale, cookies et autres petites meringues à la lavande) vendue au Bon Marché depuis quelques semaines l'ont conduit àétoffer son équipe. Elles sont désormais 13 filles à se déhancher du matin au soir entre la cuisine bleue où les recettes sont conçues et où Angèle organise les réunions, le salon où une portée de chatons couine affectueusement et l'atelier où l'on réalise toutes les créations d'Angèle à plus grande échelle. Sur les murs de l'atelier, un calendrier planifie les événements tandis qu'un mood board avec des photos de garçons tout nus et des citations de « grande qualité» donne le ton. On chante du Céline Dion à se faire des nodules sur les cordes vocales. On multiplie les blagues de cul en buvant des jus de céleri pomme. Croyez-moi : vos chips de kale ne sont pas seulement préparées avec des ingrédients sans gluten. Elles sont chargées en énergie sexuelle ☺… Rencontre.



Photographie Ma Récréation. Toute la petite bande autour d'Angèle. Une autre version "plus sérieuse" est un peu plus bas dans l'article


Elle a tellement grandi ta petite guinguette en si peu de temps, c'est fou non ?
Angèle Ferreux-Maeght : Oui, en l'espace de cinq ans, ma vie a beaucoup changé. A l'époque, je faisais des études de psychologie et je commençais à faire le chef à domicile. Il y a trois ans, j'ai créé la structure La Guinguette d'Angèle, le petit restaurant de la rue de la Coquillère et mon premier livre sont nés l'année dernière. Et aujourd'hui, on est treize !



Photographie Ma Récréation


Tu travailles dans la maison où tu as grandi, tu as viré ta mère des lieux ?
A.F-M : (Rires) non. Je lui loue une partie et puis elle n'est pas souvent là. En fait je suis partie très tôt vivre avec mon copain quand j'avais presque 16 ans et ensuite j'ai habitéà l'étranger, j'ai voyagé… Je suis revenue ici quand j'ai commencéà cuisiner. Petit à petit, j'ai investi le jardin et puis on a rénové une petite maison au fond de la cour. Mon frère y a installé son atelier au premier étage et moi j'ai ma cuisine et mes bureaux au rez-de-chaussée.




Photographies Ma Récréation


Mais du coup, tu te sers encore de cette cuisine où l'on est ?
A.F-M : Oui, c'est là que j'élabore mes nouvelles recettes, c'est aussi ici qu'on fait nos réunions. Dans le salon, il y une portée de petits chatons comme souvent dans cette maison. Les filles passent souvent les voir pendant leurs pauses, c'est un endroit très chaleureux.


C'est important pour toi de travailler dans un endroit aussi beau ?
A.F-M : Oui, c'est primordial. On commence àêtre à l'étroit et je cherche un espace plus grand. Lorsqu'on me fait visiter des cuisines en sous-sol, j'ai envie de partir en courant. Le plus important pour moi c'est le bien-être des filles. On ne peut pas proposer une cuisine tournée autour de la santé si on ne se soucie pas du cadre de travail de son équipe. Chaque jour, elles viennent prendre un bol d'air Jacquier pendant un minimum de trois minutes. Une fois par semaine, un prof de yoga vient nous donner un cours collectif. L'année prochaine, ce sera zumba, on va bien rigoler. Et pendant les fashion weeks, je ne veux pas qu'elles aient des heures supplémentaires alors j'embauche des gens qui viennent aider ponctuellement. Cependant, je suis consciente que le rythme est beaucoup plus soutenu alors je fais venir une masseuse pour que tout le monde reste détendu.




Photographies Ma Récréation


Ca me donne envie de venir travailler ici. Je n'ai jamais connu un bureau comme le tien !
A.F-M : Reste pour le déjeuner, tu verras, c'est très joyeux (NDLR : en effet je suis restée et j'ai beaucoup ri !)


J'ai récemment écrit un papier sur mes angoisses alimentaires. Je t'avoue que je ne sais plus trop comment manger. C'est difficile de s'alimenter sainement à longueur d'année…
A.F-M : Je crois que les gens trop bio, trop healthy, qui cherchent à faire tout parfaitement se trompent autant que ceux qui ne consomment que de la junk food. Le pire pour la santé et la digestion, c'est la peur et la culpabilité. Donc si on choisit de manger un Mac Do', mieux vaut profiter de ce moment en conscience plutôt que de se fouetter intérieurement. J'ai toujours été fascinée par ce qu'on puise dans la terre et qui nous fait passer du bébéà l'âge adulte. Je crois que mes clients viennent chercher le fait qu'on a mis de la conscience dans ce qu'ils mangent. Ce n'est pas que le goût qui les attire.




Photographies Ma Récréation


Mais les informations sont parfois contradictoires et anxiogènes…
A.F-M : L'aspect positif de tout ce qu'on apprend sur la manière dont les aliments arrivent dans les supermarchés, c'est qu'à présent, on ne peut plus ignorer. Ce qui dérange et choque la population, ce n'est pas de manger du cheval, c'est qu'on lui vende du cheval en lui faisant croire que c'est du bœuf. Tous ces scandales – la violence dans certains abattoirs, etc… - nous ont fait prendre conscience que nous sommes obligés de nous questionner sur la provenance de nos aliments. Néanmoins, il ne faut pas basculer dans la psychose pour autant. N'oublions pas qu'il y a dans le fait de s'alimenter une dimension charnelle hyper importante.





Photographies Ma Récréation. Je crois que ça se passe de commentaires :-)


Quels sont tes projets pour la Guinguette à présent ?
A.F-M : Deux nouveaux livres devraient bientôt voir le jour. Je cherche aussi un espace pour ouvrir un autre restaurant où l'on pourra vraiment s'asseoir pour manger, contrairement au micro lieu dans le 1er arrondissement. Je rêve d'un grand lieu de vie dans lequel je pourrais décliner tout ce qui me passionne, des fleurs fraiches au massage en passant par la nourriture saine…




Photographies Ma Récréation. Les produits de l'épicerie qu'on peut trouver actuellement au Bon Marché


Vivement !


Photographie Ma Récréation. Forcément après les photos que je vous ai montrées plus haut, on a du mal à croire à ces visages sérieux :-)

Tenir bon

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Si vous avez un compte Facebook, vous avez sans doute vu hier un grand nombre de gens s'indignant ou se questionnant sur le silence quasi général des statuts de leurs « amis » au sujet de ce qui s'est passéà Saint Etienne du Rouvray. J'ai vu les mêmes questions indignées s'afficher au cours de la journée de la part de personnes que je respecte. Est-ce qu'on s'habitue à la barbarie ? Est-ce qu'elle nous touche moins qu'en janvier ou en novembre 2015 ? Est-ce qu'on serait tous devenus des cœurs de pierre préoccupés uniquement par nos propres départs en vacances ?
Je ne le crois pas.

Hier, je n'ai pas exprimé publiquement ma rage et mon chagrin. Et ce silence est murement réfléchi. J'ai le sentiment – et ce n'est qu'un avis personnel, ne le prenez pas pour une ligne de conduite que j'impose aux autres - qu'à chaque fois que je partage des informations sur ces actualités à vomir, je participe à l'entreprise de nos ennemis. En disant ma révolte ou ma peine, j'ai l'impression d'amplifier la terreur collective. Je ne supporte plus les discours politiques stériles, les mots haineux, les pseudo experts qui alimentent nos angoisses sans proposer de solution. Je me protège en prenant grand soin de ne pas poursuivre ma lecture lorsque le propos n'est pas constructif. Sur Twitter, je ne partage que les analyses qui font avancer ma compréhension du sujet. Et c'est assez rare.

Suis-je indifférente au monde qui m'entoure pour autant ? Non. Suis-je devenue un roc blasé par les événements ? Encore moins. Je garde simplement mes émotions pour le cadre intime. Par ailleurs, je suis convaincue qu'en parlant tout le temps de ces événements ignobles, nous offrons une tribune phénoménale à nos ennemis. Nous leur donnons un pouvoir bien plus grand que celui dont ils disposent. Nous faisons grimper notre seuil de colère et de haine et nous ne savons plus vers qui ou vers quoi diriger ces émotions. Surtout, en diffusant des informations sur ces criminels, en montrant leurs photos, en mettant en avant leurs noms, nous motivons de nouvelles recrues qui ne rêvent que d'une chose : devenir à leur tour de nouveaux héros de cette guerre insensée. Je prends grand soin d'oublier les noms des terroristes qui ont déjà sévi. Oublier leurs visages. Je ne veux pas me souvenir d'eux. Si les médias et si chacun d'entre nous prenons la responsabilité d'en faire des anonymes, je suis certaine que nous démotiverons certaines âmes malades en quête de célébrité macabre.

Je voulais vous livrer ces quelques mots pour que vous compreniez pour quelle raison j'ai décidé de continuer à publier des articles « comme si de rien n'était » cette semaine. Je vais tout faire pour vous divertir, vous parler de ce qui me fait du bien, même si c'est concentré dans une crème solaire ou dans une chambre d'hôtel, vous écrire au sujet de ce qui m'enthousiasme et me fait rire. Parce que c'est la joie que je veux communicative, pas la terreur. Je vous embrasse tous. Accrochez-vous au bon, faites-le grandir chez vos enfants. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour ne pas sombrer.

Call me Kate Middleton

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Ca sent la réjouissance des vacances à plein nez. Paris se vide progressivement. On met cinq minutes à faire un trajet qui prend habituellement une demi heure. Certains ont déjà entamé le rangement annuel de leur bureau et l'extermination des derniers emails qui polluent nos boites de réception toujours trop chargées. Moi, je suis encore loin du but. Plein de textes et de photos à rendre, des posts que je veux absolument publier avant de fermer « la boutique » pendant plusieurs semaines en août. Le marathon est lancé et il a l'air nettement moins amusant que la course au Pokemon dont tout le monde parle (j'ai l'impression d'avoir pris un gros coup de vieux en l'espace d'une semaine). En attendant, pour me donner du courage, sort aujourd'hui un numéro du magazine Point de Vue qui publie un article de deux pages sur mes indispensables de l'été. Je n'en reviens pas. C'est un peu comme si j'avais épousé le Prince William puisque c'est le magazine dédié aux têtes couronnées. Blague à part, je suis super fière et tellement heureuse que mon blog suscite cette attention. Bienvenue aux lecteurs de Point de Vue qui me découvrent grâce à cet article ! J'espère que mon univers, mes coups de cœur, mes adresses et mes découvertes vont vous plaire. Et merci infiniment à la journaliste Elsa Wolinski pour son soutien précieux et ses mots si doux au sujet de mon travail.

Mes solaires pour l'été 2016

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Après mon rituel « skincare » de l'été, voici, comme promis, mes produits solaires préférés. Je voudrais commencer par rappeler que je ne dispose pas des outils scientifiques d'un laboratoire pour tester les formules et que cette sélection est donc subjective. Elle est basée sur mes préférences en terme de texture et de parfum, ma sensibilité au soleil, mon comportement en vacances, mon âge et le fait que je sois mère d'un enfant encore jeune. Il y a vingt ans, je ne pense pas que j'aurais eu les mêmes préférences : je me foutais pas mal du photovieillissement. Mon but était d'être la plus bronzée à la rentrée. Et mes seules inquiétudes étaient d'éviter le coup de soleil. Pas parce que j'avais peur de choper un cancer de la peau. Mais parce que je ne voulais pas risquer de peler et donc de flinguer tous mes efforts à la plage. J'ai beaucoup changé depuis…


Malgré ma peau mate qui bronze aisément, j'ai un nombre exponentiel de grains de beauté que je fais « checker » par un dermatologue chaque année. Systématiquement, on me dit que vu le nombre, le soleil n'est pas mon ami. Ensuite, je vais avoir 40 ans (je sais, je le dis tout le temps depuis quelques posts mais c'est pour m'habituer, je suis en mode traumatique avec ce truc, ça va passer…) et après chaque été depuis trois ou quatre ans, je remarque que des petites taches ici et là s'installent définitivement sur mon visage. C'est subtil mais ça modifie l'éclat de mon teint. Les rides aussi se creusent et quand je bronze « trop », c'est encore pire. Avec les efforts que je fais pour ma peau à longueur d'année, c'est un peu dommage de tout bousiller pour avoir un joli teint hâlé que j'arrive à imiter très facilement avec un peu de maquillage.


L'autre prise de conscience vis à vis du soleil a été l'arrivée de mon enfant il y a bientôt neuf ans. De la même manière que je me suis mise à manger bio lorsque j'ai commencéà lui fabriquer ses premières compotes, je suis passée d'un indice 20, voire 30 à un indice 50 lorsque je lui ai étalé de la crème pour la première fois. J'ai trouvé plus simple de mettre toute la famille au même « régime ».


Il est donc important que vous vous questionniez sur vos envies et vos besoins avant de choisir vos produits solaires. Par ailleurs, les normes et la législation en Europe et en France sont particulièrement élevées. Nous disposons des produits les plus efficaces en matière de protection anti UVA et anti UVB (les premières nous font vieillir plus vite, les secondes filent des coups de soleil et augmentent les risques de mélanome), n'en déplaise à un magazine de défense des consommateurs qui a récemment publié une étude archi flippante sur le sujet. Bioderma et Clarins sont des marques sérieuses dans lesquelles vous pouvez avoir confiance lorsque vous partez en vacances. Toutes les marques incriminées ont réagi pour dénoncer la manière dont ce magazine a conduit son test (in vitro) qui n'est pas conforme à la manière dont un produit solaire réagit dans la réalité (in vivo). Par conséquent, choisissez vos produits de manière apaisée : je peux vous assurer que les crèmes en vente aujourd'hui sont mille fois plus efficaces que les pseudo filtres que nos parents nous appliquaient une fois par jour (voire pas du tout) quand on était petits. Parenthèse refermée.


Voici donc mes quatre marques préférées pour protéger ma peau l'été, par ordre alphabétique et non de préférence : Anthelios de La Roche-Posay, Daylong des Laboratoires Galderma, Lancaster et Sisley. J'ai également choisi de vous parler de Skinceuticals qui est une bonne option pour ceux et celles qui veulent une protection de qualité, exclusivement conçue à base de filtres minéraux. J'ai interviewé plusieurs directeurs scientifiques qui j'espère vont vous aider à mieux comprendre comment ces produits fonctionnent. Enjoy



Photographie Ma Récréation. Ce livre sublime est signé de la journaliste Clara Le Fort aux Editions Gestalten. Ci contre mes solaires préférés de Sisley, dont la nouvelle formule teintée "golden"


Bien choisir son indice de protection solaire
J'imagine que vous le savez déjà mais - au cas où - je rappelle que le bronzage est un mécanisme naturel de défense de la peau contre le soleil. « Au delà de l'aspect esthétique, le bronzage est un système de protection : le soleil stimule la synthèse de mélanine, un pigment qui colore la peau. Au fil du bronzage, la couche cornée s'épaissit. Ce système de défense n'est pas suffisant mais il permet de comprendre le rôle du hâle » dixit Isabelle Thuillier, Directrice Recherche et Evaluation chez Sisley. Il y a deux écoles au niveau du SPF : soit on reste au 50 tout l'éténo matter what. Soit, on avance en décroissant les indices au fil de l'évolution du bronzage. «Pour bien choisir son indice, il faut croiser plusieurs informations : savoir reconnaître son phototype (de la peau claire aux cheveux roux qui ne fait que rougir au soleil à la peau foncée qui ne prend jamais de coup de soleil) et le degré d'exposition solaire (de l'exposition mesurée au grand air à celle sur un glacier en plein milieu de journée)» poursuit Isabelle Thuillier. En gros : si vous avez la peau claire et que vous partez sur un bateau cet été : pas question de quitter votre spf50. Si vous avez comme moi la peau sensible au soleil et que vous avez chaque année un peu plus de taches : continuez avec un spf50 en toute circonstance. Si vous êtes mate et que vous ne vous exposez que le matin tôt et le soir tard, vous pouvez choisir un spf plus faible. Cependant, l'indice de protection n'est pas le seul critère pour choisir un produit solaire. Ce que j'aime particulièrement chez Sisley c'est la formulation anti-oxydante. La protection "écran total" n'existe chez aucune marque. Et il n'y a pas que les UVA et UVB qui ont un effet néfaste sur la peau. Il y a plein d'autres longueurs d'ondes qui génèrent aussi des stress oxydatifs, d'où l'intérêt de booster les formules avec des antioxydants. «On va bien plus loin encore dans notre formule Sunleÿa GE qui est conçu comme une crème anti-âge : on a intégré des actifs pour lutter contre la glycation cellulaire» précise Isabelle Thuillier. Moi, je suis dingue de la signature olfactive de Sisley : sauge-marjolaine pour le visage, lavande-géranium pour le corps qui a un léger effet répulsif contre les moustiques (mon obsession dans les Cévennes où je me fais dévorer chaque été). «Un bon solaire c'est un équilibre entre des filtres de grande qualité, photostables et résistants à l'eau, une approche anti-âge, et du plaisir au niveau de la texture. La seule protection à 100% est l'éviction totale du soleil qui est difficilement compatible avec le fait de passer des vacances à l'extérieur» rappelle Isabelle Thuillier.



Photographie Ma Récréation. Le gang Daylong dont la formule pour enfants au milieu


Réappliquer sa crème toutes les deux heures ou pas ?
Là encore, deux stratégies. Ceux qui se tartinent toutes les heures. Et ceux qui considèrent que bien qu'indispensables à la protection solaire, les filtres chimiques et minéraux ne sont pas géniaux pour la beauté de la peau (d'où l'intérêt du double nettoyage le soir). Donc, ils recommandent un indice très élevé qu'on applique une fois le matin et une fois l'après midi, plutôt qu'un indice plus faible qu'on réapplique plus régulièrement. C'est le cas de Joëlle Ciocco qui aime bien le produit Daylong du groupe Galderma (qui dispose de plusieurs formules pour enfants et adultes ; ce sont eux aussi qui sont derrière la formule Actinica) car il garantit une protection très élevée longue tenue. Le secret de cette formule qui contient la dernière génération de filtres anti UVA, anti UVB mais aussi anti infra rouges : une technologie « liposomale » qui transporte les filtres à la base de la couche cornée (ni en surface, ni en profondeur de la peau). Pile à cet endroit, ils peuvent jouer leur rôle sans risquer d'être dégradés rapidement. J'aime bien cette formule pour le début des vacances ou pour les conditions extrêmes (montagne, bateau et je me méfie aussi beaucoup des jours où le vent souffle). Personnellement je n'en remets que deux fois dans la même journée. Le produit est assez fluide, il s'étale bien mais il est quand même légèrement blanchissant. Bien moins cependant que certaines crèmes solaires bio aux filtres exclusivement minéraux que je ne nommerais pas mais que j'ai testées (l'impression de s'étaler une pâte aussi dense que de la Cicalfate… pour peu qu'on ait un peu de sable sur les mains, la combinaison est atroce). Enfin, Daylong ne m'empêche pas de bronzer. Beaucoup plus lentement que mes copines qui mettent un spf20 mais je bronze quand même…



Photographie Ma Récréation. Chapeau Maison Michel, solaires Lancaster (mes préférés) dont l'huile spf50, la formule antitache pour le visage et le lait ultra velouté en grand format.


L'importance de la texture
Comme je vous l'écrivais plus haut, je ne crois pas qu'il y ait sur le marché de « mauvais » produits solaires (c'est à dire qui ne protègent pas suffisamment) car les normes sont archi strictes. Je ne vais pas entamer le débat entre formules chimiques (avec des ingrédients potentiellement dangereux pour la santéà TRÈS haute dose) versus les formules naturelles. Je fonctionne pour ma part en échelonnant le danger et la tolérance pour ma peau sensible. Le soleil me paraît représenter un danger bien plus grand pour ma santé qu'une surexposition aux molécules de synthèse. Et je ne peux pas prendre le risque d'avoir des réactions inflammatoires pendant mes vacances (j'en ai fait tellement par le passé, en testant des marques inappropriées à ma peau réactive). Ce n'est qu'un choix personnel et je sais que vous êtes nombreux à chercher d'autres solutions. Quelle que soit votre quête, ne méprisez pas la qualité de la texture. Olivier Doucet, Vice-Président de la Recherche et du Développement pour la marque Lancaster nous explique pourquoi : «La peau n'est pas une surface lisse et si on veut la protéger uniformément, il faut que la texture soit flexible et qu'elle épouse tous les reliefs. On a été les premiers à démontrer l'impact de la texture dans la protection solaire». Lancaster a aussi été la première marque à communiquer sur le danger des infra rouges et de la lumière visible, ouvrant de nouvelles voies de réflexion. Chaque année, elle innove avec des textures compatibles avec une application sur peau mouillée, des huiles haute protection (ils ne sont pas les premiers à l'avoir fait mais la leur me rend dingue). «Au delà de la performance d'une formule, il faut que la texture soit suffisamment agréable et facile àétaler pour qu'on l'applique correctement et régulièrement» ajoute Olivier Doucet. Donc, que ce soit en spray, en huile, en roll-on, en lait onctueux, en fluide léger : choisissez la texture qui vous plait le plus !


Pour ou contre les accélérateurs de bronzage ?
Il y a aujourd'hui un paquet de marques qui intègrent dans leurs solaires des accélérateurs de bronzage ou qui ont développé des produits à appliquer avant la crème solaire ou en après solaire pour augmenter le bronzage. Je pense notamment àLancaster et àInstitut Esthederm (même groupe que Bioderma, une super marque experte du bronzage en sécurité). Ces produits font grimper la mélanine plus rapidement en surface mais surtout plus uniformément. C'est assez génial pour optimiser son hâle quand on a peu de jours de vacances devant soi ou pour avoir un bronzage plus joli. Attention cependant si vous avez tendance à faire des taches : les taches sont des endroits où la mélanine n'est pas bien répartie. Des petits amas de pigments. Avec le temps, elles finissent par s'installer. Si vous faites du laser ou des traitements cosmétiques pour les éliminer, votre dermatologue a déjà du vous le dire : évitez absolument le soleil et protégez-vous systématiquement avec un spf50 car le soleil stimule la synthèse de mélanine. Ce serait dommage de se taper de nouvelles taches alors que vous dépensez probablement déjà beaucoup d'argent pour vous débarrasser de celles qui vous dérangent ! Du coup, les accélérateurs de bronzage ne sont généralement jamais inclus dans les formules solaires conçues pour ceux qui ont déjà des taches.



Photographie Ma Récréation. Les nouveautés chez La Roche Posay cette année ? les formules teintées et cette brume invisible à droite qu'on n'a pas besoin d'étaler


Filtres chimiques ou filtres minéraux ?
Ca fait plus de quinze ans que je bosse dans la beauté et pourtant je ne comprends toujours pas comment les filtres chimiques marchent. Il faut dire que j'ai toujours été nulle en physique-chimie. Je vais quand même tenter de vous expliquer ce que j'ai saisi grâce à Dominique Moyal, Directrice scientifique adjointe de la marque La Roche Posay qui propose à mon sens l'une des meilleures gammes solaires du marché avec l'entité Anthelios. La Roche Posay fait partie du groupe L'Oréal qui dispose d'un nombre ahurissant de chercheurs. C'est à eux qu'on doit certains filtres révolutionnaires qui ont influencé toute l'industrie cosmétique. Or, La Roche Posay a la primeur de chacune des découvertes du Groupe L'Oréal en matière de protection solaire. «Jusque dans les années 1980, l'industrie disposait de filtres chimiques pour lutter contre les UVB mais rien de vraiment efficace pour contrer les UVA. Au début des années 1990, on a lancé chez La Roche Posay le filtre Mexoryl SX, le premier filtre capable d'absorber les UVA, puis le Mexoryl XL en 1999 qui couvre encore un autre spectre. Aujourd'hui, on combine plusieurs filtres chimiques et quelques filtres minéraux pour garantir la plus grande protection.» explique-t-elle. Reste à savoir comment fonctionnent chacun de ces filtres. «Un filtre minéral réfléchit la lumière du soleil à l'instar d'un miroir à la surface de la peau» répond-elle. Imaginez que dans votre crème, il y a des milliers de minuscules tuiles qui se nichent à la surface de la peau pour former un toit couvrant. La lumière tente de pénétrer la peau mais les tuiles aussi réfléchissantes que des panneaux photovoltaïques la renvoient vers le soleil. Je suis certaine que je schématise très grossièrement et qu'un expert en chimie pourrait venir me tirer les oreilles pour cette pédagogie infantilisante. Mea culpa par avance. Le problème de ces filtres « naturels » est qu'ils ne sont pas très cosmétiques : l'effet blanchissant et difficile à appliquer, c'est "eux". Du coup, chaque année, on innove en les micronisant ou en inventant des textures plus fluides qui permettent de les répartir rapidement sur la peau. Là oùça devient compliqué (attachez vos ceintures) c'est que lorsqu'ils sont de taille nano (à ne pas confondre avec les nano particules dans l'air !) ils se comportent comme des filtres chimiques : ils ne réfléchissent plus, ils absorbent. «Un filtre chimique absorbe la lumière comme un papier buvard » explique Dominique Moyal. Jusque là, je comprends. «Il se passe une interaction entre un photon qui vient de la lumière et le filtre qui va désactiver l'onde électro magnétique». Mes cours de physique sur la lumière reviennent comme un souvenir aussi nébuleux qu'un vieux chagrin d'amour. «Chez La Roche Posay, on associe à la fois des filtres minéraux et des filtres chimiques ainsi que des anti-oxydants qui vont lutter contre les stress induits par le soleil» poursuit Dominique. Cette année, la marque a créé des versions teintées hyper agréables ainsi qu'une brume pour le visage qu'on n'a pas besoin d'étaler après vaporisation et que je compte bien tester cet été. Si vous voulez du 100% minéral, choisissez une marque connue pour son sérieux et qui a les moyens de faire des tonnes de tests de tolérance cutanée. Skinceuticals qui fait également partie du groupe L'Oréal et de la branche cosmétique active (avec Vichy, Sanoflore, La Roche Posay…) dispose de formules 100% minérales que les dermatos adorent et recommandent après des actes esthétiques. «On a réussi à créer des formules transparentes et non collantes avec des sphères minérales teintées qui sont très appréciées des peaux grasses. L'avantage du minéral c'est justement cet effet légèrement poudré. Et puis on a également une formule pour le contour des yeux, compatible avec les porteurs de lentilles» ajoute Fanette Campas, directrice formation et animation pour Skinceuticals.



Photographie Ma Récréation. Les solaires Skinceuticals dont la fameuse formule invisible en spf50 100% minérale


Voilà, j'espère que vous en savez à présent un peu plus sur les solaires et que cet article va vous aider à faire votre propre sélection. Je n'ai pas parlé de tarifs mais c'est un critère important. Ici, la palme du prix le plus élevé revient au soin Sunleÿa GE de Sisley (qui remplace cependant un soin visage anti-ride habituel pendant l'été) à 189€ le flacon pompe. Le problème avec Sisley, c'est qu'une fois qu'on a testé, on a du mal à aller vers un autre produit… Mais il y a aussi plein de prix plus raisonnables comme l'huile sèche Lancasterà 34.50€ les 150ml ou le Daylong Kids à 19.90€ les 150ml, ou encore le Spray Anthelios Dermo-Pediatrics (tellement pratique) de La Roche-Posay à 18.70€ les 125ml. Il y a aussi des offres encore moins chères en grande surface et elles sont loin d'être de mauvaise qualité. Fiez-vous au sérieux des groupes derrière les marques et au degré de tolérance si vous avez la peau sensible ! Demain, je vous emmène chez Olivier Roellinger et je pense que vous allez adorer ce voyage…


N'hésitez pas à me poser des questions si je n'ai pas été assez claire. Poussez pas trop loin le niveau en physique chimie, mes compétences sont, comme vous avez pu le constater, limitées ☺ Et si vous adorez une marque qui n'est pas citée, partagez vos bons plans, please, tout le monde pourra en profiter !


Les Maisons de Bricourt #1

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Avant de partir me reposer en août, je ne voulais pas vous quitter sans vous parler de l'une des rencontres qui m'a le plus émue en juillet. Au tout début du mois, je suis enfin allée rendre visite à Olivier Roellinger, virtuose des épices et créateur des Maisons de Bricourt à Cancale. Je l'avais déjà aperçu il y a deux ans, lors d'un événement incroyable organisé par la Maison Hermès sur le Mont Saint Michel. Une nuit suspendue au dessus de la baie où le soleil avait brillé sans relâche malgré les prévisions bretonnes peu clémentes et où l'on avait dégusté toutes les spécialités de ce grand chef au rythme des cornemuses. Le lendemain, il s'était également occupé d'un déjeuner inoubliable lors duquel nous avons mangé de l'agneau présalé et des petits pois frais qui restent ancrés dans ma mémoire comme l'un des meilleurs repas de ma vie. Je préfère vous prévenir d'emblée : je ne vais pas y aller avec le dos de la cuillère niveau enthousiasme. Olivier Roellinger n'a pas seulement du génie pour la cuisine. C'est une leçon de vie et de résilience. Il donne envie de croire et d'espérer un monde meilleur.


Photographie @Maisons de Bricourt, Hugo Roellinger à gauche et ses parents Jane et Olivier à droite sur la terrasse de leur nouvelle ferme du vent


Un jour, j'arriverai peut-être sur ce blog ou dans un livre à raconter mon histoire familiale et mon enfance. Sans vous la dévoiler, je peux vous dire qu'elle est suffisamment fissurée pour que je sois systématiquement fascinée par ceux qui arrivent à se reconstruire coûte que coûte. Et vous allez vite comprendre pour quelle raison le chemin d'Olivier m'a passionnée. Lorsque Jean-Claude Ellena, alors parfumeur maison d'Hermès, a lancé son Hermessence Epice Marine, on m'a invitée à Cancale pour rencontrer Olivier Roellinger qui a inspiré ce parfum. Je n'ai pas pu venir et la marque m'a envoyé la biographie d'Olivier que je n'ai pas pris le temps de lire à l'époque. En dehors de son goût pour les épices (que j'achète déjà dans sa boutique parisienne, 51 bis rue Saint Anne, Paris 2e) j'avoue que je ne connaissais rien de son histoire. Je savais juste que Jean-Claude était tombé fou d'amitié pour le chef et vice versa. Un argument suffisant pour me mettre en confiance.



Photographies Ma Récréation. Le château Richeux en haut et le champ de fleurs qui décorent les chambres et les tables des Maisons de Bricourt


Début juillet, alors que mon mari était débordé de travail et que notre fille venait tout juste d'entamer ses grandes vacances, j'ai décidé de partir avec elle à la rencontre de ce personnage solaire. A la gare de Saint Malo, je m'attendais à voir un chauffeur de taxi avec une pancarte à mon nom. C'est Olivier Roellinger qui nous attendait sur le quai, armé d'un grand sourire. J'étais sciée. Ce genre d'attention, même quand on est journaliste ou blogueuse, n'arrive jamais. Il nous a conduit jusqu'à La Ferme du Vent, le nouvel espace qu'il vient d'inaugurer avec sa femme Jane et leur fils Hugo. Un espace dont je vous parlerai demain dans un second volet.



Photographies Ma Récréation. Le Château Richeux et la table du restaurant Le Coquillage


A midi, nous nous sommes retrouvés avec Olivier au Château Richeux, une maison spectaculaire où Léon Blum aimait passer ses vacances, transformée en hôtel et en restaurant par la famille Roellinger. Je connais mal cette partie de la Bretagne. Elle mérite pourtant qu'on s'y attarde tant ses paysages sont bienfaisants. On déjeune au rythme lent de la marée en regardant le Mont Saint Michel caché dans les nuages ou dressé avec fierté dans le bleu du ciel. Avant même de saliver devant une huitre parfumée aux algues et aux épices, on se nourrit des camaïeux turquoise et des gris métalliques qui irisent l'horizon. Les clients dans la salle du restaurant Le Coquillage sont souvent des habitués qui se retrouvent pour fêter un diplôme, des fiançailles, le début des vacances ou les retrouvailles avec des parents éloignés. On ne mange pas. On savoure. On vit chaque bouchée comme s'il s'agissait d'un nouveau voyage. Les « hum » et les « ah » de jouissance feutrent les murmures d'une grande sensualité.




Photographies Ma Récréation


Les plats colorés préparés par le fils d'Olivier et Jane, Hugo Roellinger, font honneur aux recettes cultes inventées pour le tout premier restaurant d'Olivier à Cancale. Un établissement qui fut la maison d'enfance d'Olivier. Une table couronnée de trois étoiles qu'Olivier décide de fermer en 2008 pour se battre contre une maladie, séquelle d'une tentative d'homicide qui a changé le cours de sa vie. Une maison du bonheur en plein centre de Cancale où il compose à l'instar d'un parfumeur ses mélanges d'épices vendues dans une boutique de l'autre côté de la rue. C'est dans cette maison qu'il a grandi. C'est dans cette maison qu'il a intensément souffert. C'est elle aussi qui l'a sauvé.



Photographies Ma Récréation. Le chariot des desserts


A l'âge de 13 ans, son père, médecin, l'abandonne, lui et sa mère. Un départ d'une grande violence qui le plonge dans une infinie tristesse sur laquelle il va bâtir une rage de vivre. Quelques années plus tard, en 1976, alors que le jeune homme de 21 ans rêve d'aventures en moto et de traversées en bateau, cinq mineurs l'attaquent au coin d'une rue sombre de Cancale. Ce soir-là, ces cinq jeunes vont se livrer sur lui à un remake d'Orange Mécanique le rouant de coups et le laissant pour mort sur le bitume. Je vous recommande vivement la lecture de sa biographie où il raconte avec précision les heures qui vont suivre cette attaque terrifiante que sa mémoire refuse d'archiver dans son cerveau. Suivront des mois d'hospitalisation, de fauteuil roulant, d'opérations de survie à coups de vis dans les jambes et de greffes osseuses à répétition. L'horreur brute inscrite dans la chair.



Photographies Ma Récréation. La maison d'enfance d'Olivier Roellinger à Cancale et son bureau où il compose ses mélanges d'épices


Que peut-on faire d'un drame pareil ? Comment se réconcilier avec la vie lorsqu'elle atomise nos rêves et que les médecins annoncent qu'il faut renoncer au bateau, à la moto, à la course et même à la marche ? «Je me suis fait une promesse : ne jamais desserrer la main de l'enfant que j'ai été» répond-il. Cette phrase me met les larmes aux yeux. Elle est si pleine, dans cette époque si vide. Elle me remplit d'espoir. Dans la maison d'enfance, les copains se pressent pour lui tenir compagnie. Chacun apporte les légumes, les viandes et les poissons dont il dispose en guise de mains bienveillantes sur son épaule. C'est ainsi qu'Olivier se met à cuisiner et à célébrer le bonheur de vivre. Avec ce que Cancale lui offre. Son terroir et aussi sa réserve d'épices rapportées par les plus grands explorateurs au fil de leurs découvertes en mer. Mais Olivier n'a pas de formation en cuisine ni de réseau qui lui permette d'entrer en contact avec de grands chefs. Il passe un CAP à Rennes et enchaine les stages. Sa femme, Jane, qui vient de finir ses études en pharmacie, va tout quitter pour le soutenir dans cette nouvelle aventure. C'est avec elle qu'il va bâtir chaque pierre de sa reconstruction. Un couple rayonnant.



Photographies Ma Récréation


Dans sa maison transformée en table d'hôtes, il se fie à son instinct pour composer ses plats. Avec le Saint Pierre, le chou et les pommes de terre nouvelles, il raconte l'histoire de son pays. Et puis, il y a ces poudres qui métamorphosent la chair du poisson, le croquant des légumes et dont les clients raffolent. Poudre des fées, poudre des alizés, poudre de neptune, poudre des bulgares… Autant de compositions épicées qu'il offre souvent en petits sachets à la fin du repas. Au fil des demandes de ses clients, il comprend qu'il est temps de commercialiser ces créations qui sont aujourd'hui mondialement reconnues pour leur qualité (vendues en ligne juste ici).



Photographies Ma Récréation. Les mains d'Olivier devant ses épices et les coquillages qui craquent sous les pieds sur la plage lorsque la mer se retire


Au restaurant Le Coquillage, c'est désormais Hugo qui cuisine. Un jeune homme de 28 ans, habité par le même besoin de transmettre du bon dans ses assiettes. Chaque aliment est sourcé minutieusement chez les meilleurs producteurs locaux. Les serveurs ont une histoire à raconter sur la moindre tomate, les légumes issus du potager celtique dans le jardin du Château, le beurre salé au poivre et au piment. Sans parler du pain maison dont la croûte craquante fait le même son que les petits coquillages qu'on foule sur la plage, lorsque la mer s'est retirée. Puis vient le chariot à desserts, une folie de gourmandises qui mérite qu'on garde de l'appétit jusqu'à la fin du repas. Ma fille est devenue zinzin devant les profiteroles. Moi j'ai dégusté le mille-feuille à la vanille… Un festin d'une grande générosité.



Photographies Ma Récréation. En haut La Pinède, en bas Le Coquillage


Les beaux jours, on peut aussi déjeuner à La Pinède, un restaurant en extérieur installé sous les pins, face à la mer. La carte y est légèrement réduite et le chariot à desserts ne peut malheureusement pas s'y déplacer mais La Pinède reste un lieu extraordinaire pour profiter de cette baie du Mont Saint Michel. Si vous passez près de Saint Malo ou de Cancale cet été, faites moi confiance : venez voir la famille Roellinger ! Si le restaurant est complet, allez au moins dans son magasin d'épices et repartez avec quelques mélanges qui vont changer votre manière de cuisiner. A Cancale, les Roellinger tiennent aussi un salon de thé - Grain de Vanille - où vous trouverez des sorbets turbinés et le fameux millefeuille dont je viens de vous parler.


Photographie Ma Récréation. Une photo de ma fille et moi pendant ce séjour extraordinaire où nous nous sommes senties si privilégiées de pouvoir passer autant de temps avec Olivier.


Demain, je vous emmène à la découverte de La Ferme du Vent qui a ouvert au début du mois. J'y ai déjà envoyé pas mal d'amis. C'est bien simple : je rêve d'y retourner…


Les Maisons de Bricourt, le Château Richeux (un établissement labellisé Relais et Châteaux), Saint Méloir des Ondes, menu marin 35€, menu Le Grand Choix de La Baie 68€... chambre d'hôtel de 195 à 355€ la nuit, Réservations par téléphone au + 33 02 99 89 64 76. Toutes les adresses des lieux cités dans cet article sont disponibles en ligne sur ce site.

Les Maisons de Bricourt #2

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Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de lire le premier article que j'ai consacré hier à la famille Roellinger qui a créé les Maisons de Bricourt ? J'ai tellement aimé cet endroit que j'ai décidé de lui dédier trois posts différents. Je vous invite à lire le texte publié hier avant d'entamer ce second volet consacréà La Ferme du Vent, le tout nouvel hôtel ouvert par la famille Roellinger début juillet. Ce lieu spectaculaire est situéà cinq cent mètres du Château Richeux dont je vous parlais hier. Ces trois corps de bâtiment en pierre posés dans un champ juste au dessus de la mer sont pourtant très différents de l'atmosphère sophistiquée du restaurant Le Coquillage. A La Ferme du Vent, on range son téléphone et l'on se met au rythme de la lune qui dispose d'une horloge fabriquée sur mesure pour le jardin de l'entrée. Pas de télévision dans les cinq chambres (les « kleds ») ni de wifi. Le seul écran hypnotique que vous ne pourrez pas quitter des yeux c'est cette vue sur la mer et le Mont Saint Michel.



Photographies Ma Récréation. Les trois corps de bâtiment de la Ferme du Vent derrière le champ de fleurs et la vue environnante


Je ne connais rien à l'astronomie. Je suis nulle en planètes et je ne sais pas nommer les étoiles. Je suis cependant fascinée par les phénomènes de gravitation entre la lune, le soleil et la terre. Lorsqu'Olivier Roellinger nous a présenté notre chambre balayée par les courants d'air pur, il nous a conduit sur la terrasse et a dit à ma fille : «Tu vois la mer qui remplit la baie devant toi ? Et bien dans six heures, elle aura disparu ». Elle l'a pris pour un fou. Quelques heures plus tard, le paysage azur était pourtant devenu gris argenté. Il ne restait que du sable humide à la surface de la baie. Où pouvez-bien s'enfuir toute cette eau ? La plage disposait-elle d'un siphon secret ? J'ai montréà ma fille cette vidéo qui explique le phénomène des marées. Et en la regardant avec elle, j'ai compris le petit mot laissé dans notre chambre par l'équipe de La Ferme du Vent : «Vous pouvez sentir les battements du cosmos en observant le jeu de la mer. Redevenez un trait d'union entre la terre et la voûte céleste». Voilà ce qui vous attend dans ces kleds (qui signifient abris à vent). Même si vous êtes hermétique à toute forme de méditation, l'univers se chargera de vider votre cerveau de tout ce qui l'encombre à l'instar de la mer qui se retire pour remplir à nouveau le paysage d'une énergie vive. Magique.



Photographies Ma Récréation


Ce n'est cependant pas que la marée qui provoque cet état de bien-être immédiat. Jane et Olivier Roellinger ont mis du cœur dans chaque centimètre carré des chambres et ça se sent. Un décor de bois, de pierre et de lin, sans fioriture inutile. Ce qui n'empêche pas les espaces d'être extrêmement confortables. Lit gigantesque pour les couples, lit clos pour un enfant de moins de dix ans, baignoire sur pied et poêle à bois dans la plupart des chambres, fauteuils moelleux et cuisine équipée (avec des placards fournis en thémariage frères, en café et en jolies céramiques pour se sentir chez soi).





Photographies Ma Récréation. La fameuse kled


On est si bien à regarder la mer et à sentir le vent sur sa peau qu'on n'a plus envie de sortir de sa kled. C'est pourquoi la Famille Roellinger propose de vous envoyer un cuisinier pour diner dans votre chambre (à condition de commander ce service avant 14h le jour même). La carte « Au Goût Du Vent » est aussi exigeante que celle du restaurant Le Coquillage : dorade crue aux petits pois et herbes de falaise, salade de homard et d'artichauts assaisonnée de poudre des alizées et angélique, turbot aux poivres de mondes et échalotes grises du jardin… et bien sûr le fameux mille-feuille à la vanille de Madagascar. Le chef arrive le soir avec votre repas logé dans un coffret en bois. Il met le four en route et vous explique combien de temps réchauffer chaque assiette. Puis il vous laisse savourer avec la vue spectaculaire pour seule compagnie. Le grand luxe.



Photographies Ma Récréation


Le lendemain matin, je vous recommande de vous lever à l'aube pour regarder le soleil se lever sur la baie. Je me suis recouchée ensuite et on nous a livré notre petit-déjeuner breton dans notre chambre. Rien que des produits locaux et fermiers sur le plateau : des crêpes, du pain maison, du beurre saléà mourir, de la brioche et du lait frais qui réconcilie avec cet aliment si décrié. J'aime qu'on se sente en Bretagne et qu'on ne décline pas le dernier toast à l'avocat (que j'adore par ailleurs) ou le granola au lait d'amande. Je raffole de ces préparations chez moi mais je suis fatiguée des lieux désincarnés qui ne s'inspirent pas suffisamment de leurs trésors locaux.



Photographies Ma Récréation : voilà ce qu'on vous apporte pour diner !


A La Ferme du Vent, la mer aimante les pas des visiteurs et l'on passe sa journée à sillonner le champ, du puits viking devant les maisons jusqu'à la baie du Mont Saint Michel. Certains clients sortent déjeuner à Cancale, d'autres se rendent au Château Richeux à quelques pas. On va voir les vaches et les ânesses de la propriété, le potager rempli de fleurs de courgettes, de groseilles et de framboises. Un paradis enchanté.



Photographie Ma Récréation. La vue sur la cuisine et la table à manger


Au rez-de-chaussée du corps de bâtiment principal, on trouve une immense cheminée. La pièce chaleureuse offre une rupture olfactive avec les parfums d'embruns et d'herbes coupées à l'extérieur. Un sas réconfortant infusé de fumée de bois racé. Une fenêtre dans la pièce s'ouvre sur les bains celtiques, un lieu qui réconcilie les traditions arabes et scandinaves. Ce lieu de rédemption n'est pas une simple piscine. Son accès y est réservéà six personnes maximum afin de garantir une vraie déconnexion. On peut y profiter du massage des jets et des remous sous l'eau, nager sur une vague à contre courant ou s'étirer dans l'eau en regardant le Mont Saint Michel disparaître dans les nuages. Il y a aussi un sauna et un hammam, parfaitement réussis.




Photographies Ma Récréation. Les Bains Celtiques et leur sauna


Juste à côté du bassin, vous trouverez la réflexologue Gwenn Libouban. Gwenn n'est pas un thérapeute comme les autres. C'est un être rare dont je vous ai déjà parlé sur le blog et que vous êtes nombreux à déjà connaître et consulter – elle vient à Paris une fois par mois pour retrouver ses clients adorés. Gwenn ne se contente pas de masser les pieds. Elle reprogramme le corps tout entier. C'est une femme extraordinaire et tous ceux qui ont eu la chance de recevoir son soin le savent. Elle soulage, elle répare, elle vide le corps des toxines et des énergies sombres pour le laisser se remplir d'un fluide neuf. Je ne suis pas étonnée qu'elle ait trouvé Olivier Roellinger sur son chemin. Ces deux âmes-là ont beaucoup en commun.





Photographies Ma Récréation. La Maison de Gwenn et la partie extérieure des bains celtiques


Voilà, je pense que vous l'avez compris. Ce n'est pas un coup de cœur, c'est un coup de foudre. N'allez surtout pas à La Ferme du Vent avec votre ordi si vous avez du boulot à finir. Préparez-vous à ne rien faire. C'est si difficile d'être inactif aujourd'hui. Et dans ce « rien », dans ce silence intérieur, vous trouverez, j'en suis certaine, une tonne de trésors rien qu'à vous.


La Ferme du Vent à Saint Méloir des Ondes (pas loin de la gare de Saint Malo) : 275, 400, ou 465€ la première nuit (je vous recommande vraiment les vues sur mer), 200, 280 ou 325€ la seconde nuit. Petit-déjeuner breton compris. . Les prix varient selon la taille des chambres (certaines disposent d'une petite chambre pour deux enfants). On est resté qu'une seule nuit et ça m'a complètement métamorphosée. Une heure au Bain Celtique coûte 30€ par personne. Il est réservé aux clients de la Ferme du Vent, du Château Richeux et des chambres des Rimains. Le soin de Gwenn vaut 120€ pour une heure de réflexologie métamorphique. Réservations par Tel : + 33 2 99 89 64 76 ou sur le site internet des Maisons de Bricourt


Le son est complètement décalé comme à chaque fois que j'importe une story snapchat. Désolée... Mais ça vous donnera quand même une idée de toute cette beauté<3

Les Maisons de Bricourt #3

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Dernière journée à Paris d'où je vous écris. Il n'y a plus personne dans les rues de mon quartier et je vois bien que vous avez tous commencéà déserter Internet. Quand vous serez de retour devant vos écrans et que vous viendrez faire un tour sur Ma Récréation, j'espère que cette série d'articles sur la famille Roellinger et leurs Maisons de Bricourt vous plaira. Avant-hier, je vous présentais Olivier Roellinger et son parcours incroyable. Hier, sa Ferme du Vent, un nouvel hôtel très particulier inauguré en juillet 2016. Aujourd'hui, je vous emmène à Cancale, aux Rimains, un autre site irrésistible appartenant aux Roellinger.



Photographies Ma Récréation. Les Rimains et la vue juste devant la maison qui comporte quatre chambre d'hôtels dont deux familiales


Cette maison surplombant la mer, Jane Roellinger, rêvait de s'y installer. Son mari Olivier le lui avait même promis. Elle a pourtant failli leur échapper. Au moment où elle était en vente, le couple n'était pas vraiment en mesure de l'acheter. Et puis, à la dernière seconde, Olivier a rappelé le notaire sur un coup de tête et de cœur. C'est un endroit spectaculaire qui donne envie de prendre le large tant la mer dévore le paysage. De cette maison enveloppée d'hortensias, le couple a finalement fait un hôtel avec seulement quatre chambres avec vue, dont deux familiales. Evidemment, la taille de la maison rend l'espace extrêmement chaleureux. On a l'impression d'être chez des amis tout en bénéficiant d'un service hôtelier de grande qualité.



Photographies Ma Récréation. En haut l'un des gites marins à louer, en bas, Olivier Roellinger un bouquet de verveine à la main


Derrière la propriété, un potager gigantesque se déploie sur plusieurs mètres. Les clients de l'hôtel sont invités à se servir mais ceux qui en profitent le plus sont les locataires des gites marins situés sur le même terrain. Cinq maisons nichées dans un foisonnement de plantes. J'en ai visitée une qui était disponible – toutes les autres en juillet étaient déjà bookées par des habitués qui viennent d'une année sur l'autre – avec un grand salon donnant sur une cuisine ouverte avec salle à manger, deux chambres doubles avec leur salle de bain. Une maison de bord de mer sobrement décorée par quelques souvenirs d'explorateurs. La Famille Roellinger met à la disposition des clients la liste des producteurs avec lesquels elle travaille pour fournir son restaurant. L'occasion d'aller à la rencontre de passionnés qui mettent de la conscience dans la chair de nos légumes et de nos fruits.



Photographies Ma Récréation. Une chambre d'un gite marin et une salle de bain de l'hôtel Les Rimains


Pas de restaurant aux Rimains – le petit-déjeuner est cependant servi le matin aux clients de l'hôtel – mais le Château Richeux n'est pas loin, le salon de théGrain de Vanille se trouve aussi dans Cancale. Et que vous soyez locataire d'un gite marin ou de passage aux Rimains, vous avez accès à la réservation des Bains Celtiques (30€ l'heure par personne) àLa Ferme Du Vent. Si vous y séjournez, n'oubliez pas de réserver une réflexologie avec Gwenn Libouban, je sais que vous allez adorer, même si vous êtes sceptique concernant cette discipline.



PhotographiesMa Récréation. Les Gites Marins


Il me fallait bien un trio d'articles pour vous raconter mon émotion et partager mon enthousiasme au sujet de la famille Roellinger. Je ferme à présent mon ordinateur jusqu'à la fin du mois d'août. Je ne pourrai pas répondre à vos commentaires avant cette date si vous laissez des réactions (ce que j'espère toujours, ça me fait tellement plaisir de vous lire). Prenez bien soin de vous. Et, surtout, faites le plein de fous rires.



Photographies Ma Récréation. Le potager en libre service


Les Rimains, 62 rue des Rimains, 35260 Cancale, de 195 à 345€ la chambre du cottage. Les cinq Gites Marins sont disponibles pour des périodes de trois ou sept nuits minimum, Renseignements par Tel : +33 2 99 89 64 76 ou par internet sur le site


Photographie Ma Récréation, un autre gite marin

Villa Maroc à Essaouira

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Cet été, j'ai démarré mes vacances au Maroc, à Essaouira. Je ne connaissais pas cette ville portuaire dont on m'avait dit le plus grand bien. On m'avait promis du vent, de la douceur et du dépaysement. Je n'avais aucune attente. J'avais seulement envie de repos et de lecture. Aurélie, une de mes amies qui y loue régulièrement des maisons, nous a invités, mon mari, ma fille et moi, à rejoindre sa tribu tissée de potes de toujours et de grands enfants. Guidée par Aurélie et son mari, je me suis mise en pilotage automatique, ce qui m'arrive rarement. Pas d'organisation à gérer. Pas d'idée de génie à dénicher pour occuper la journée. Pas d'ordinateur ni de recherche sur Google pour savoir ce qu'il faut absolument voir. On a suivi le mouvement délicieux des journées élaborées par cette famille amoureuse d'Essaouira. Pile ce dont j'avais besoin pour me déconnecter du boulot.



Photographies Ma Récréation : la terrasse de la Villa Maroc où l'on peut venir boire un verre et profiter du wifi (les transats en revanche sont réservés aux clients de l'hôtel il me semble)


A Essaouira, le vent se charge de nettoyer le système nerveux. Il est puissant, insatiable et balaie tout sur son passage. C'est lui qui fait baisser la température marocaine habituelle (de 40 degrés l'été) à un petit 22 degrés tout à fait supportable. C'est lui qui décolle le sable fin sur la plage et fouette les jambes nues en promenade au bord de l'océan. Encore lui qui exfolie les murs de la Médina et leur donne cet éclat pastel comme si toutes les couleurs avaient été passées à la machine. Un souffle continu qui dépose un goût iodé sur la bouche et nous rappelle combien nous avons manqué d'oxygène en 2016. J'ai laissé mon apnée à Paris et rempli mes poumons d'air frais marocain.



Photographies Ma Récréation : une des chambres de l'hôtel


Parmi les nombreux lieux incontournables que nos amis nous ont fait découvrir, je commence par la Villa Maroc, un hôtel merveilleux en plein cœur de la Médina. Fondé il y a plus de vingt ans par Cornelia Hendry et Abderrahim Ezzaher, ce riad est niché dans une rue calme d'Essaouira. La Médina est particulièrement bruyante la nuit puisque les enfants se mettent à jouer au foot vers 23h et que les conversations fusent jusqu'à l'aube dans les ruelles étroites. Je n'ai pas dormi à La Villa Maroc, donc je ne sais pas si les fenêtres sont double vitrées ou si les chambres qui donnent sur la cour intérieure sont plus calmes. Si vous êtes sensible au bruit, je vous recommande de poser la question en réservant afin de choisir la chambre idéale. Mais la rue où est situé l'hôtel reste l'une des plus silencieuses que j'ai traversées.




Photographies Ma Récréation : du haut de la Villa Maroc, on aperçoit la grande plage d'Essaouira et les remparts de la Médina


A l'instar des propriétaires anglais du Dar Zemoraà Marrakech, un hôtel génial dont je vous ai déjà parlé sur le blog, Cornelia Hendry décline l'artisanat local sans surenchère. Ici un tapis berbère en laine, là des mosaïques. Un peu de bleu. Beaucoup de blanc. Chaque pièce est suffisamment épurée pour projeter ses propres émotions sur les murs. J'ai visité presque toutes les chambres. Certaines disposent de baignoires, d'autres de douches. Vous opterez peut-être pour les vues spectaculaires face à la mer, sur la terrasse jonchée de succulentes. Ou bien pour une chambre plus intime donnant sur la cour. C'est pile le genre d'hôtels où l'on a envie d'inviter son amoureux(se) pour un weekend sans enfant, à trois heures seulement de Paris (il existe désormais des vols directs low cost Orly-Essaouira via Transavia).



Photographies Ma Récréation : une des chambres donnant sur rue en haut, une autre vue en bas


Si vous décidez de ne pas séjourner à la Villa Maroc, je vous recommande vivement d'aller au moins y dîner. L'hôtel dispose de salons qu'on peut privatiser : on s'installe sur des banquettes et des coussins confortables autour d'une table nappée de blanc et de chandelles, un feu de cheminée crépite dans le salon : c'est exactement l'inverse d'un restaurant. On a l'impression d'être chez des amis. Quant aux plats – tajine d'agneau aux abricots, daurade aux agrumes, tartare d'avocats et de tomates à l'huile d'argan – ils sont sincèrement délicieux. Je n'ai pas trouvé les desserts dingues mais on se doute que ce n'est pas au Maroc qu'on va trouver la meilleure tarte au citron de sa vie. En tous cas, la cuisine fait beaucoup d'efforts pour utiliser des ingrédients locaux de qualité et elle produit même ses propres huiles d'argan et d'olive en agriculture certifiée biologique. Il faut compter 22€ par personne pour dîner et c'est tout à fait abordable compte tenu du festin qu'on nous a servi.



Photographies Ma Récréation


L'hôtel propose aussi à sa clientèle un espace hammam que je n'ai pas testé avec des massages. Récemment, les propriétaires ont fait l'acquisition d'une autre propriétéà 15 minutes en voiture d'Essaouira : les jardins de la Villa Maroc. Une villa hyper jolie à l'abri du vent avec une piscine et des grillades à l'heure du déjeuner. Je vous en reparlerai dans mon prochain post. Ce sera l'occasion de partager avec vous toutes les adresses que j'ai découvertes sur place. J'espère que ça vous donnera envie de partir là-bas. Depuis les attentats de janvier 2015, le tourisme a nettement baisséà Essaouira comme dans tous les pays d'Afrique du Nord. Je respecte les angoisses de chacun mais on sait à présent qu'il n'y a plus aucune ville où la sécurité soit garantie à 100%. Essaouira est une ville splendide qui fait du bien. Bien plus douce que Marrakech. Moins brûlante. Allez-y, vous ne le regretterez pas et les habitants de celles qu'on appelait Mogador ont besoin qu'on leur rende visite.



Photographies Ma Récréation : une chambre pour deux enfants et une table pour jouer aux échecs dans les espaces communs


Villa Maroc, le prix d'une nuit en chambre double varie de 140 à 210€ selon les catégories, il y a aussi une taxe de séjour de 2.60€ par personne et par jour. Comptez 20€ pour qu'on vienne vous chercher à l'aéroport d'Essaouira. Si vous vous y prenez à l'avance et que vous êtes souple sur vos dates de départ et de retour, vous pouvez dégoter des billets AR sur Transavia à moins de 100€ par personne (confort nullissime à la clé). 10 rue Abdellah Ben Yassine, Essaouira, Maroc, Tel : +212 5 24 47 31 47, Email : hotel@villa-maroc.com


Photographie Ma Récréation

Mes adresses à Essaouira

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Samedi dernier, j'ai publiéun article sur la Villa Maroc à Essaouira. Si ce post vous a donné envie de découvrir cette ville envoutante, voici à présent une série d'adresses et de lieux si vous passez par là. De quoi occuper un long weekend ou même une semaine entière.




Photographies Ma Récréation. En haut : une vue d'Essaouira du haut des remparts, en bas : une promenade en dromadaire juste à côté d'Ocean Vagabond


Surf, kite et Ocean Vagabond
Essaouira étant située au bord de l'océan Atlantique, elle représente un paradis pour les surfeurs et les amateurs de surf et de kitesurf. En général, les bons surfeurs préfèrent aller du côté de Sidi Kaouki, une ville en bord de mer à une demi heure d'Essaouira. Mais les débutants apprécieront la facilité des vagues sur la plage d'Essaouira. Je dis ça comme si je m'y connaissais en matière de planche… euh, ben pas du tout. Mais j'étais avec toute une troupe d'ados qui ont beaucoup aimé prendre leurs premiers cours et se lever dès le premier jour. Si vous ne savez pas où trouver des cours, marchez sur la plage jusqu'au café-restaurant Ocean Vagabond. On le repère facilement : c'est là qu'on trouve tous les chameaux et les loueurs de quad. Ocean Vagabond est un endroit idéal pour profiter de la plage sans se prendre une demi tonne de sable dans la tronche (effet exfoliant garanti). A l'heure du déjeuner, le restaurant est envahi par les touristes occidentaux qui viennent y déguster des grillades, des salades ou des pizzas. Ca n'a rien d'un restaurant grand luxe. Juste un spot de surfeurs où l'on a parfois la chance de capter du wifi. Juste à côté sur la droite lorsqu'on regarde la mer, il y a plusieurs cafés où le réseau internet est plus fiable. Chez Ocean Vagabond, on peut louer des planches de surf ou bien trouver des cours de kite-surf ou de surf. Les prix sont élevés mais les cours sont de qualité (d'après ce que les habitués m'ont dit). Si vous n'aimez pas les sports de glisse, vous pourrez toujours opter pour un tour en chameau sur la plage ou une balade en quad. Si vous avez la flemme de marcher jusqu'à l'Ocean Vagabond en sortant de la Médina (une vingtaine de minutes par la plage), sachez qu'un taxi vous coûtera 1 ou 2 euros. Ocean Vagabond, Avenue Mohamed V, route d'Agadir, Essaouira, Tel : +212 524 78 43 67






Photographies Ma Récréation : Le Jardin des Douars


Le jardin des Douars
Sur la plage d'Essaouira, vous verrez peu de touristes se baigner. Et ce pour plusieurs raisons : d'abord, la température de l'océan est aussi fraiche qu'en Bretagne. Ensuite, l'intensité du vent rend la sortie de l'eau encore plus difficile qu'en plein hiver sur une plage normande. Enfin, j'avoue ne pas m'être sentie hyper à l'aise en maillot une pièce alors que presque toutes les femmes locales se baignent habillées (loin de moi l'idée d'évoquer le débat du burkini ici, je n'ai pas envie d'engager cette discussion). J'avais l'impression d'être dans une provocation qui ne correspond pas aux usages locaux. Personne ne m'a fait la moindre remarque et c'est juste un ressenti. Mais pour toutes ces raisons, mes amis nous ont organisé des journées à l'extérieur d'Essaouira (pas plus de 15 à 30 minutes en taxi selon les lieux) dans des hôtels qui disposent de piscine et les ouvrent aux non résidents. Dès qu'on s'éloigne un peu de la mer et du vent, on retrouve la chaleur cuisante du Maroc en été et l'on passe de 22 à 35 voire 40 degrés en quelques minutes de taxi. Spectaculaire, l'hôtel Le Jardin des Douars mérite qu'on y passe au moins une journée. Il faut réserver une table pour déjeuner afin de pouvoir s'installer sur les transats autour des piscines. Il y en a deux cachées dans ces jardins débordant de bougainvilliers en fleurs. L'une est destinée aux familles. Autant vous dire que le niveau sonore est élevé. L'autre est réservé aux adultes pour garantir le repos de ceux qui, justement, n'ont pas envie de supporter les cris des petits. La carte est radicalement occidentale : burgers, salades fraiches et même quelques makis au saumon sont au programme. C'est un peu plus cher qu'un déjeuner dans la Médina mais c'est délicieux. L'endroit est si beau que ça m'a donné envie de retourner à Essaouira pour passer une ou deux nuits dans ce palais et en profiter pour tester leur spa. Le Jardin des Douars, Douar Sidi Yassine, BP 209, Essaouira, Tel : +212 524 47 40 03, email : info@jardindesdouars.com






Photographies Ma Récréation, les jardins de Villa Maroc


Les Jardins de Villa Maroc
Suivant le même principe que le Jardin des Douars, la Villa Maroc a récemment ouvert une annexe dans l'arrière pays d'Essaouira. Cette fois, le prix d'entrée correspond à un forfait déjeuner fixe (sans les boissons) par personne. La piscine chauffée et le jardin sont bien moins impressionnants que ceux du Jardin des Douars mais ça reste ravissant. Le déjeuner est servi sous forme de buffet : des grillades marocaines, des légumes cuits épicés, des crudités, du poisson… Une cuisine sans prétention qui a plu autant aux enfants qu'aux plus grands. Ne comptez pas trop sur le wifi promis sur la brochure, il n'a jamais fonctionné en ce qui me concerne… En revanche, demandez à visiter les chambres de la villa. La Villa Maroc propose des packages deux nuits à Essaouira + deux nuits dans ces Jardins. Et si vous avez envie de venir en bande, vous pouvez privatiser l'ensemble des chambres de la villa qui disposent de leur propre piscine. Je crois que je m'ennuierais si j'allais passer deux jours d'affilée là-bas mais ça peut être une bonne option si on veut échapper à l'effervescence de la Médina. Les Jardins de Villa Maroc, KM 10 Route Essaouira/Marrakech, Tel : +212 524 47 31 47, email : hotel@villa-maroc.com


Photographie Ma Récréation : le Chalet de la Plage


Le chalet de la plage
On mange vraiment bien à Essaouira. Oubliez les plats ultra gras qu'on n'arrive jamais à digérer. Il y a beaucoup de raffinement et de légumes dans la cuisine marocaine. Essaouira est une ville portuaire, du coup, je vous recommande de tester les poissons locaux. L'institution pour se faire un shoot de pêche du jour, c'est Le Chalet de La Plage, un restaurant tenu par un français, situé en front de mer à quelques mètres de la place principale où se trouve le célèbre café Taros. Il faut compter environ 20 à 30 euros par personne à l'heure du déjeuner pour un plat accompagné d'une salade marocaine ainsi qu'un dessert, un café et une bouteille d'eau minérale. C'est plutôt cher pour Essaouira. D'autant que ce n'est pas la décoration du restaurant qui justifie ce tarif. Cependant, la fraîcheur du poisson est largement à la hauteur de l'addition. S'il fait beau (c'est à dire s'il n'y a pas trop de vent), je vous recommande de vous installer à l'extérieur. La décoration à l'intérieur en bois sombre est assez lugubre. Si vous avez envie d'une touche sucrée en dessert, vous pouvez opter pour la crème caramel qui vous rappellera sans doute celles qu'on ne trouve malheureusement plus dans les brasseries traditionnelles à Paris. Le Chalet de la Plage, avenue Mohammed V, Essaouira, Tel : +212 524 47 59 72





Photographies Ma Récréation : La Mouette et Les Dromadaires


La mouette et les dromadaires
Encore une adresse tenue par une française (il y en a visiblement beaucoup qui ont décidé de refaire leur vie sur cette côte atlantique). Il faut un peu d'organisation pour aller déjeuner dans ce café perdu sur une plage désertique, à quelques minutes de Sidi Kaouki. Si vous résidez dans un hôtel, demandez qu'ils négocient une voiture avec chauffeur pour vous. Si vous séjournez dans un airbnb, demandez à votre hôte qu'il vous donne un contact sérieux pour circuler en dehors d'Essaouira : les chauffeurs de taxi bleus n'ont pas le droit de sortir de la ville. Même pour aller à l'aéroport. Et comme au Maroc, tout se négocie (cette tradition m'exaspère car je déteste marchander), trouver un chauffeur à un prix correct peut vous prendre des heures. Une fois ce détail réglé, il vous faudra faire une demi heure de route (enfin de piste) pour arriver jusqu'à ce restaurant qui ressemble à Bagdad Café. N'arrivez pas sans réservation et surtout dites bien au téléphone que vous voulez manger des langoustes (disponibles uniquement sur commande préalable). On s'installe sous une tente de fortune, on s'affale sur les coussins en regardant la mer… le service est lent mais on s'en fiche : c'est les vacances ! L'océan se tient à quelques mètres. J'aurais aimé m'y baigner mais le vent m'a paru trop puissant (je suis une grosse frileuse quand je sors de l'eau). En tous cas, prévoyez de passer l'après-midi sur place (et aussi venez avec du liquide, ils ne prennent pas de carte bancaire). Incontournable. La mouette et les dromadaires, Plage de Sidi Kaouki, Essaouira, Tel +212 678 44 92 12







Photographies Ma Récréation : le marché au poisson


Le marché au poisson
Que vous aimiez ou non le poisson, il faut absolument aller voir les étals de poissons vendus par les pêcheurs tout juste débarqués à quai. Inutile de vous faire un plan pour le trouver : il vous suffit de suivre les mouettes en partant du café Taros. C'est un bordel sans nom, on se bouscule, on crie, on montre avec fierté les mâchoires de requin, les oursins, les crustacés et les espèces gigantesques dont je ne saurais citer le nom. Oubliez la chaine du froid. Ici, on se dépêche de rentrer chez soi mettre au frais les poissons achetés en plein soleil. Surtout, n'y allez pas en tongs car elles vont faire ricocher la boue noire et douteuse au sol sur l'arrière de vos jambes (been there, done it). Il y a tellement à voir que ma fille a décidé d'écrire une histoire baptisée « le marché au poisson » après cette visite. N'hésitez pas à grimper en haut des remparts à la sortie du marché, la vue tout en haut est merveilleuse. On vous proposera sans doute aussi de manger des poissons grillés dans les petites échoppes à la sortie. Je n'ai pas osé (je suis un peu monomaniaque de l'hygiène et je flippais de tomber malade) mais on m'a dit que j'avais eu tort.


Photographie Ma Récréation. Le Taros


Le Taros
Situé sur la grande place à la sortie de la Médina quand on se dirige vers la plage, ce café est niché sur un roof top. C'est ici que les touristes habitués à venir à Essaouira vont prendre un verre à la tombée du jour. On y sert du rosé, des cocktails et des olives pimentées. On peut même y rester diner (je n'ai pas testé, je ne sais pas comment sont les repas). Les frileux qui ont oublié d'embarquer leur pull marin pourront profiter des grands ponchos en laine que le café met à disposition de ses clients. Attention, le wifi est très variable, il se peut que vous ayez à descendre dans un café sur la place pour en trouver de meilleure qualité. Juste en sortant sur la place, il y a un glacier dont j'ai oublié le nom. Ils servent aussi des crêpes au chocolat. Vous ne pouvez pas le louper, il y a une longue file d'attente d'enfants à l'extérieur. Ce ne sont pas les meilleures glaces que j'ai mangées, loin de là, mais elles ont le mérite d'achever parfaitement une après-midi au soleil. Taros Café Restaurant, Place Moulay Hassan, Tel : +212 610 02 69 98


Photographie Ma Récréation, le Dar Caravane


Dar Caravane
Encore plus près d'Essaouira que le jardin des Douars (on peut s'y rendre en taxi bleu), Dar Caravane dispose de quelques suites, d'un restaurant et d'une piscine – non chauffée. J'ai vraiment préféré le jardin des Douars ainsi que les jardins de Villa Maroc mais c'est un bon plan pour ceux qui sont en quête d'une piscine au soleil : même principe qu'ailleurs, on peut y passer l'après-midi en réservant une table pour déjeuner. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de monde et la décoration qui emprunte à des univers radicalement différents m'a laissé de marbre. Pour couronner le tout, alors qu'on n'a pas croisé un moustique pendant notre séjour, je me suis faite dévorer pendant que je déjeunais les pieds dans l'herbe. Je dois cependant rectifier cette impression mitigée en ajoutant que le personnel est charmant et qu'on est très bien reçu. Dar Caravane, Les Mimosas, Route d'Agadir, Essaouira, Tel : +212 524 78 48 04




Photographies Ma Récréation : les couleurs de la Médina


Evidemment, à Essaouira, il vous faudra vous perdre dans la Médina, aller au marché acheter du pain marocain, des fruits et des légumes, accepter de boire le thé avec un marchand de tapis pendant une heure pour dégoter la pièce dont vous avez toujours rêvé (trop de fatigue pour moi mais j'en connais qui adorent ce jeu et les prix bien négociés défient toute concurrence en métropole), aller au hammam (il y en a un peu partout dans la ville, plus ou moins roots)… Je n'ai pas noté tous les super restaurants qu'on a testés (sorry) mais n'hésitez à laisser vos bons plans dans les commentaires, ça enrichira ce post ! Merci d'avance <3


PS : Je profite de ce post sur Essaouira pour vous parler d'une retraite yoga kundalini et yin yoga qui aura lieu du 19 au 26 novembre 2016 à Sidi Kaouki. La prof qui organise ce stage, Caroline Bénézet, ressemble à une déesse venue d'une autre planète. Je l'ai rencontrée vendredi dernier au Tigre Yoga et j'attends d'avoir expérimenté quelques cours pour pondre un post au sujet de sa pratique… Bref, cette retraite comprend deux cours de yoga par jour, l'hébergement dans un joli hôtel du coin, le petit-déjeuner et le déjeuner (végétarien et sans gluten). En dehors des cours, les journées sont libres et les soirées aussi. De 790 à 895€ par personne selon la chambre sans le billet d'avion. Renseignements et contact email sur le site de Caroline Bénézet : Sweet Home Yoga



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