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Channel: Ma Récréation - le blog de Lili Barbery-Coulon
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Ito Chan

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J'ai l'impression que ça fait des lustres que je ne vous ai pas parlé de Japon, dixit la fille qui la ramène avec Tokyo toutes les semaines. En tous cas, ça fait un moment que je n'ai pas ajouté une nouvelle découverte au circuit des restaurants japonais qui se trouve dans la rubrique Food. Pourtant, depuis que je me suis installée dans le 9e arrondissement, je n'arrête pas de dénicher de nouvelles pépites. A commencer par Ito Chan, une minuscule cantine rue Pierre Fontaine qui propose des repas complets pour douze euros par personne. Qui dit mieux ?



Photographie Ma Récréation


Ito Chan est l'annexe microscopique d'Ito Izakaya, le restaurant accolé connu pour son ballet de tapas servis avec du sake (dont je vous parlerai quand j'aurais enfin réussi à réserver une table). On y tient à douze à tout casser. La plupart des clients attendent en clopinant sur le trottoir que leurs filets de maquereau mariné au miso soient emballés dans un sac en kraft puis repartent les déguster devant leurs ordis. Si vous arrivez à temps pour dégoter une table, je vous recommande cependant de vous asseoir dans le restaurant. Ne serait-ce que pour écouter la conversation enflammée de vos voisines souhaitant révolutionner l'éducation nationale en secouant l'école où elles bossent ou le couple à votre gauche tentant de garder un peu de dignité, un bavoir « Ito » autour du cou. En effet, lorsqu'on commande un bol de ramens, ce bouillon rempli de nouilles et d'algues, on propose toujours un bavoir jetable aux clients. Un bavoir en papier sur lequel est dessiné un corps de sumo. Histoire de mettre à l'aise ceux qui se rencontrent là-bas pour la première fois après des semaines de drague online.


Photographie Ma Récréation


Ceux qui ne sont pas fans de ramens (prononcez lamens) opteront pour le plateau du jour. Au menu, on choisit d'abord sa protéine (une viande, un poisson ou du tofu) puis on sélectionne ses deux accompagnements (haricots au sésame, salade de lotus, aubergines au miso, kimchi…) servis avec un bol de riz. C'est à la fois sain, simple, délicieux et abordable (douze euros le plateau par personne). Ne vous attendez pas cependant à vous hisser sur une haute sphère de la gastronomie nippone. Chez Ito Chan, vous ne trouverez ni sashimi ni démonstration sophistiquée. Juste un bon moment savoureux à partager avec ceux qu'on aime. Quant à la dame qui semble orchestrer la rigueur en cuisine et le service souriant, elle est d'une beauté renversante. Son visage, la façon dont elle tient ses mains et dont elle lisse ses cheveux : tout chez elle respire l'infinie délicatesse. On pourrait croire que sa beauté est un détail superficiel. Mais, sans le savoir, elle participe aussi à l'impression cinématographique des lieux. Allez-y, vous m'y croiserez très probablement !


Photographie Ma Récréation


Ito Chan, 2-4 rue Pierre Fontaine, 12€ le plateau repas du midi, 11€ le bol de ramens, Tel : +33 9 51 71 95 44, pas de réservation, de 12h30 à 15h du mardi au samedi, ou de 19h à 23h


Girl Power

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Si vous me suivez sur Snapchat (@lilibarbery) vous savez que je vous écris de Grasse où je suis depuis deux jours avec Chanel, à l'occasion du lancement presse de leur nouveau parfum : N°5 L'Eau. J'ai hâte de partager cette expérience avec vous, la journée d'hier m'a rendue ivre de bonheur (je me suis glissée dans une cuve remplie de 250 kilogrammes de rose centifolia et on m'a ensevelie de pétales jusqu'aux oreilles...). En attendant d'éditer mes photos et de vous raconter cette histoire, je voulais aujourd'hui vous parler d'autres sources de joie : j'ai récolté plein de nouvelles parutions ! Et ça me fait d'autant plus plaisir que j'ai été interrogée par des femmes que j'adore. Un cercle de bienveillance entre filles issues du digital qui montrent qu'on a tout à gagner à s'entraider et se soutenir. Je crois beaucoup à ce « girl power ». Il me paraît vital à notre époque.


Extrait du Journal de Sezane


Mes adresses amalfitaines dans le journal Sezane
A l'occasion de la dernière collection capsule de Sezane, la fondatrice de la marque Morgane Sezalory a confiéàAlice Cheron la rédaction d'un journal imprimé qu'on peut trouver àl'Appartement Sezane (1 rue Saint Fiacre dans le 2e à Paris) ou que vous risquez de recevoir avec votre prochaine commande. Alors que j'étais en vacances en Espagne, Alice m'a interviewée sur mon road-trip sur la côte amalfitaine au printemps 2015. L'occasion de lui parler de mes plus beaux souvenirs de ce voyage ahurissant qui vous a beaucoup plu l'an dernier. Merci mille fois à Alice et Morgane pour votre confiance. Et votre fidélité.


Extrait du site Merci Maman by Cook Angels


Mon gâteau inratable sur Merci Maman by Cook Angels
Auteure du blog Serial Mother et créatrice du site Yoopies, Jessica Cymerman n'arrête pas de signer des bouquins tout en élevant ses trois enfants. J'avoue : elle me file des complexes ! Je ne sais pas comment elle fait pour gérer tout ça. Missionnée par Cook Angels, un service digital qui permet de commander tous les ingrédients d'une recette de chef à réaliser soi même, elle m'a interrogée sur la manière dont je cuisine à la maison pour Merci Maman by Cook Angels. Et je suis drôlement bien entourée : Justine Levy, Nadège Winter et Marie Faure Ambroise– entre autres - ont également répondu au questionnaire.


Photographie @CartonMagazine de mes objets fétiches du moment


Mes objets fétiches sur Carton Magazine
J'ai une passion pour Julie André. Créatrice du site Carton Magazine, cette jeune femme touche à tout excelle en Snapchat @cartonmagazine). Ses « stories » quotidiennes sont à pleurer de rire. Elle ne se prend jamais au sérieux. Ce qui ne l'empêche pas, entre deux crises d'autodérision, de nous faire découvrir des produits raffinés et géniaux. Sur son webzine, elle demande aux gens qui l'inspirent de lui livrer leurs objets fétiches. Elle est venue chez moi pour prendre en photo les miens. La suite se trouve en ligne juste ici



Une photo de moi petite parue sur Green Baby Circus


Bio ou pas…
J'ai rencontré Ana Muse à l'occasion du concours Yelp x Ma Récréation chez Aesop. Cette lectrice m'a beaucoup plu et j'ai découvert ensuite qu'elle avait un blog très engagé dans la défense de l'écologie au quotidien : Green Baby Circus. Elle m'a proposé de participer à sa rubrique Green Mama dans laquelle elle interviewe des mères de famille sur leurs habitudes vertes à la maison. Vous verrez que j'ai beaucoup de progrès à faire !



Photographie Ma Récréation pour Bar-da.com


Le contenu de mon sac sur Bar-da.com
Lancé il y a quelques mois par une parisienne qui cherche toujours ses clés au fond de son sac à main, le blog Bar-da fait l'inventaire du «paquetage quotidien » de créatrices, journalistes ou blogueuses. Le principe : vider son sac et se raconter à travers les quelques objets qu'on embarque partout avec soi. J'aime beaucoup les personnalités que Muriel – la fondatrice du blog – a choisi de mettre en avant. Vous y retrouverez un paquet de copines à moi (Edwina de Charette, Violaine Belle-Croix, Sophie Trem, Caroline Wachsmuth…) Et pour voir l'article qui concerne mon sac, c'est ici.


Photographie issue du site Puretrend : une partie de mes produits préférés


Ma routine beauté sur Puretrend
Journaliste, blogueuse et instagrammeuse, Clémence Allaire m'a interrogé sur mes rituels cosmétiques quotidiens pour le site Puretrend lorsqu'elle y travaillait. Si vous avez l'habitude de venir sur mon blog, je ne crois pas que vous allez être surprise par mes réponses. En revanche, si vous venez de découvrir Ma Récréation et que vous avez envie d'en savoir plus sur mes produits de beauté préférés, voici le lien. Merci Clémence d'avoir penséà moi !


Merci mille fois à toutes celles qui m'ont mise en avant dans ces sujets. J'en suis très touchée !

L'atelier du fou rire

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En classant les photographies dans mon ordinateur ces derniers jours, je me suis aperçue que j'avais complètement oublié de vous parler du jeu de société le plus hilarant de la terre (et sans doute le plus stupide aussi) : Pie Face. J'ai découvert ce jeu grâce à une vidéo publiée sur Facebook par la journaliste de mode Emilie Faure. J'ai tellement ri en regardant son fils se faire entarter en famille que j'ai immédiatement acheté ce jeu sur Amazon. Le principe ne fait appel à aucune forme d'intelligence : il suffit de déposer un nuage de chantilly sur une main en plastique rouge et puis de poser son visage dans un cadre dédié. La suite ressemble à une roulette russe, sauf qu'au lieu d'un pistolet chargé, on risque à chaque coup de molette de se prendre une grande claque de chantilly dans la tronche. Je sais, c'est mal. Surtout avec des enfants. Mais qu'est-ce que c'est drôle ! Surtout, ne faites pas comme moi, ne remplacez pas la chantilly par de la mousse à raser comme je l'ai fait avec mes neveux : la mousse leur est rentrée jusqu'en haut des narines, ce qui leur a brûlé les muqueuses pendant deux heures (je suis une tante d'exception et j'ai le podium de la connerie). Ma fille, mauvaise perdante, a refusé de participer à ce jeu « débile ». On s'était pourtant tous armé de lunettes ridicules pour protéger nos yeux… Rien à faire, elle a trouvé beaucoup plus amusant de nous regarder faire.


J'en pleure de rire à chaque fois. Merci Georges, merci Lucien <3


Quelques jours plus tard, je n'ai pas résistéà l'envie de proposer cette activité hautement intellectuelle à mes amis à l'occasion d'un dîner. Mai Hua, que vous connaissez sans doute (sinon allez voir son blog, il est juste génial) est arrivée avec des munitions – deux bombes de Bridélice– alléchée par ma vidéo sur Instagram. Le rire que vous entendez en non stop en fond sonore, c'est évidemment le sien ! Désolée pour la qualité plus que médiocre de ces mini clips filmés à l'Iphone. J'en ris tellement encore que je me suis dit que ce serait mon cadeau du weekend : vous offrir une bonne crise de rigolade ! Reposez vous bien, riez, et faites le plein de chantilly, ça peut toujours servir…


Ecoutez la réaction des enfants dégoûtés


Pie Face, 17.80€sur Amazon (sans la chantilly)


Un soir de diner entre amis qui suggèrent qu'on couple le jeu du Trivial Poursuite avec Pie Face... Merci à Camille Riboud à mes côtés qui a accepté de mettre en péril son image personnelle pour votre plus grand plaisir !

Susie Sobol

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Susie Sobol est make-up artiste. C'est elle qui a réalisé le maquillage de la série de Roe Ethridge dans le dernier Spécial Beauté de M le magazine du Monde. Susie est une dingue de pigments. Lorsqu'elle était étudiante en école d'arts appliqués à la fin des années 1990, elle travaillait comme vendeuse chez Barney's à Beverly Hills. Elle ne savait pas précisément ce qu'elle voulait faire plus tard. La mode et les disciplines artistiques l'attiraient mais elle n'était pas très scolaire et son expérience de vendeuse l'a formée bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. En quelques semaines, elle s'est rapprochée de toutes les maquilleuses des comptoirs beauté du grand magasin. Celle de la marque Stila l'a forcée à arrêter de s'épiler les sourcils afin de leur redonner une forme normale. Un grand classique de cette période où les filles n'avaient pas d'autre choix que de laisser leurs poils repousser en bataille après une décennie d'acharnement épilatoire. «C'est aussi à cette époque que François Nars lançait son fameux Schiap, un fard mat pour les lèvres couleur fuchsia, assorti à un vernis de la même teinte, se souvient-elle. Je me suis alors aperçue que je pouvais réunir mes passions – la couleur, la mode et les arts appliqués – en devenant make-up artiste. » Elle part ensuite s'installer à San Francisco, se met à travailler chez M.A.C, devient l'une des meilleures vendeuses de la boutique et apprend des centaines de nouvelles techniques en maquillant les clientes. Au fil des mois, elle signe ses premières réalisations en studio photo. Toujours installée aux Etats Unis, Susie Sobol qui signe aujourd'hui des couvertures pour T Magazine, Vogue Japan, des campagnes publicitaires pour Diesel et des éditos pour une tonne de magazines branchés, a accepté de nous livrer ses dix commandements beauté. Je les trouve aussi géniaux qu'originaux. J'ai hâte de lire vos réactions à leur sujet…


1. Si vous êtes adepte du contouring, utilisez un fard gris. Je ne suis pas très fan de cette tendance qu'on voit désormais partout dans la rue. La plupart des grandes marques de beauté ont lancé des produits de contouring aux teintes très attirantes (ocre, marron chaud…). Malheureusement, le résultat sur la peau est désastreux et les femmes finissent avec le teint orange. Pour éviter ça, tournez-vous vers les labels pros qui sont conçus pour le théâtre, comme Kryolan ou Graftobian et choisissez une teinte froide : un gris, presque vert. Les produits «Sculpt» de M.A.C sont également très efficaces. Et surtout, allez-y mollo ! Je comprends qu'on ait envie d'avoir le visage bien défini sur les selfies mais l'excès de contouring n'a rien de mignon dans la vraie vie, à l'heure du déjeuner ou pendant un rendez-vous professionnel !


2. Utilisez un masque en tissu deux fois par semaine. J'adore les masques en tissu, j'en ai plein qui viennent du Japon ou de Corée, ils sont si amusants à utiliser. Et vraiment hydratants ! Je ressens et je vois la différence juste après : on dirait que ma peau vient de recevoir un soin chez une esthéticienne. Et j'aime leur aspect pratique : on le pose et on peut regarder la télé ou lire pendant vingt minutes. Inutile de dépenser une fortune dans ces masques mais ne choisissez pas non plus les moins chers. J'aime ceux qui contiennent de l'acide hyaluronique. Appliquez un exfoliant doux avant votre masque. Surtout pas avec un gommage avec des gros grains qui agressent le visage. Mon préféré est le Goodal Phytowash Yerba Mate Bubble Peeling (qui forment des petites bulles qui éclatent au contact de l'air). Quant à mon masque préféré : le Cliv Max Hyaluronic Mask.


3. Utilisez une taie d'oreiller en soie pour dormir. C'est merveilleux pour les cheveux et la peau. J'adore celle de Sephora US qui s'appelle Slip. Ca permet de faire durer un brushing, de prévenir l'apparition de nouvelles fourches et ça maintient la peau hydratée. On passe la moitié de nos vies à dormir (enfin j'espère) alors ça paraît sensé de faire attention à la surface sur laquelle on pose sa tête.


4. Pour vos sourcils, choisissez toujours une teinte plus claire que leur couleur naturelle. J'ai appris ça chez M.A.C et en studio lorsqu'on travaille avec des lumières très vives. Je remarque beaucoup de femmes et de jeunes filles avec des sourcils beaucoup trop foncés qui dévorent leurs visages. Un ton plus clair, ou même deux, permettent de remplir les espaces vides et de créer la forme souhaitée. Les sourcils sont toujours un peu plus cendrés que les cheveux donc même si vous avez l'impression que c'est trop clair, ça n'est pas le cas ! Si vous avez des sourcils fournis mais qu'ils sont trop cendrés à votre goût (j'ai teint mes cheveux en brun chaud du coup mes sourcils paraissent un peu froids en comparaison) utilisez un mascara à sourcil une teinte plus clair que vos sourcils et brossez sans ajouter de poudre à sourcil. J'aime beaucoup ceux d'Anastasia ou de Bobbi Brown. Ca va les réchauffer et les amplifier sans trop les foncer.


5. Quand vous portez un rouge à lèvres rouge (ou une autre teinte vive), appliquez le directement sur les lèvres sans pinceau et estompez-le au doigt. Ensuite, utilisez un coton tige pour flouter légèrement le contour des lèvres. Les lèvres trop définies sont ma bête noire. D'abord parce que ça rapetisse la taille de la bouche. Ensuite parce que ça donne l'impression que vous êtes coincée. J'adore les Audacious lipsticks de Nars, les retro matte liquid colour de M.A.C, les Studded Lipsticks de Kat Von D et les les rouges à lèvres liquides qu'on trouve chez toutes les marques (même s'ils sont plus difficiles à estomper car ils sèchent très rapidement). Et n'oubliez pas d'utiliser un gommage pour les lèvres avant d'appliquer un fard, même l'hiver. Mon préféré vient de chez Lush. Je fais un gommage des lèvres à tous les mannequins avant de les maquiller !


6. N'achetez pas de produits anti-âge si vous avez moins de trente ans. De nombreux dermatologues sont d'accord sur ce point : prévenir le vieillissement prématuré, c'est très bien mais utiliser du rétinol ou des actifs trop puissants sur une peau jeune peut conduire à de vrais problèmes comme la rosacée par exemple. Je crois aux produits naturels et bio pour les peaux jeunes et aux huiles légères pour hydrater et démaquiller. C'est pourquoi les filtres solaires sont impératifs. Attendez d'avoir vraiment besoin de produits anti-âge et protégez votre peau du soleil. J'adore les crèmes teintées qui contiennent des SPF. J'adore l'huile de rosier muscat (celle de Radha est géniale) qui est parfaite pour les peaux grasses ou mixtes. J'en badigeonne ma peau et je n'ai jamais de bouton. Enfin, ne mettez pas trop de fond de teint si vous avez la peau jeune. Mieux vaut apprendre à bien s'occuper de sa peau plutôt que de la camoufler sans cesse. (NDLR : Je ne suis pas d'accord avec Susie au sujet de la rose muscat. Elle est déconseillée aux peaux acnéiques et c'est un expert de la peau chez Melvita qui me l'a dit alors que je l'interviewais pour Le Monde. C'est une huile fantastique pour lutter contre les rides, les vergetures ou les cicatrices. Mais ne l'utilisez pas si vous avez de l'acné !)


7. Massez les muscles de votre visage avec un outil adapté. Il y a peu de temps, j'ai eu l'occasion de travailler avec un mannequin célèbre qui collectionne les contrats publicitaires avec de grandes marques de beauté. Dans les coulisses du studio, je l'ai trouvée en train de se masser le visage avec le Refa Platinum Electronic Face Roller. C'est un outil qui stimule les muscles du visages et la circulation sanguine. Il imite les gestes d'une esthéticienne… et c'est très agréable ! Puisqu'on tonifie les muscles du corps en salle de sport, pourquoi ne pas s'occuper de ceux qui soutiennent notre visage ?


8. Apprenez à bien choisir votre fond de teint. Pour trouver la bonne teinte, utilisez votre décolleté. Ni la paume de la main, ni le cou mais le décolleté. Et surtout il faut tester la couleur à la lumière naturelle du jour ! N'essayez pas de camoufler les zones ou rouges avec un seul fond de teint. J'aime utiliser une crème hydratante teintée pour unifier le teint et l'éclat (chez Laura Mercier, Tarte ou Natura Bisse tinted moisturisers with SPF) puis je corrige uniquement les zones qui en ont besoin. Par exemple, pour les cernes bleus ou sombres, il faut un correcteur abricot (les peaux très pâles peuvent opter pour du jaune ou du rose pour contrer le bleu des veines). Si vos paupières ou vos joues sont trop rouges, utilisez un correcteur vert. Les teints trop jaunes peuvent être corrigés avec une poudre légèrement violette. Quant aux teints olive ou foncés, il suffit d'un concealer orangé pour masquer les imperfections sous les yeux. J'adore les Color Correcting Sticks de Smashbox mais vous pouvez aussi aller lire cet article qui référence des produits très malins pour corriger le teint.


9. Soyez créatif ! Je me suis fait un book d'inspirations avec des personnages de chaque décennie. Je l'utilise à chaque fois que je prépare des éditos. Si vous aimez une personnalité et que vous en avez fait votre icône de beauté, détaillez son look et essayez-le sur vous. Cela pourra sans doute vous aider à sortir d'une routine (sans pour autant vous couper les cheveux très courts). Je ne crois pas aux règles de maquillage qui dictent quelle ombre à paupière porter avec quelle couleur d'yeux, quelle quantité de mascara il faut mettre ou quel rouge à lèvres choisir selon son âge ou son sexe. Si vous avez envie de porter du rouge à lèvres vert et que vous vous sentez hyper bien avec, n'hésitez pas, faites-le !


10. Apprenez àéconomiser votre argent ou à l'investir quand c'est nécessaire. Le mascara, les gels sourcils, l'eyeliner liquide, les cotons, les lingettes, les coton tiges, les gouttes pour les yeux, les gommages et les crèmes pour le corps, le vernis à ongles, les démaquillants pour les yeux, les contours pour les lèvres, les baumes à lèvres ou les encres à lèvres, les pinceaux de maquillage (sauf ceux pour le fond de teint ou l'anticerne) n'ont pas besoin d'être chers pour être efficaces ! Vous pouvez les acheter en supermarché ! En revanche, investissez dans un bon fond de teint, un blush en crème ou en poudre, un recourbeur de cils, vos soins pour le visage et votre crème solaire, vos ombres à paupières (les pigments trop cheap ne tiennent pas), un très bon rouge à lèvre mat, une poudre à sourcil avec un pinceau, un pinceau à poudre ou n'importe quel pinceau issu du Japon (la marque Morphe est géniale pour les pinceaux).


Alors qu'est-ce que vous allez garder parmi ces conseils précieux ? Quels sont ceux que vous appliquez déjà ? Ceux qui vous paraissent étranges ?

Press Trip à Grasse #1

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La semaine dernière, j'étais à Grasse pour le lancement du parfum N°5 L'Eau de Chanel qui sortira en septembre prochain. J'ai profité de ce press trip pour m'incruster dans la salle de bain des journalistes qui voyageaient avec moi. Je commence aujourd'hui par Elsa Wolinski qui est responsable des pages beauté de Point de Vue. Elsa est l'une des filles les plus tendres que je connaisse. Mère de deux petites filles adorables, elle n'utilise aucun filtre lorsqu'elle s'exprime, ce qui donne lieu à des gaffes d'anthologie qui la rendent irrésistible. Une corde sensible qui vibre à chaque seconde, oscillant de la mélancolie à la joie communicative. Elle se trouve moche alors qu'elle est lumineuse avec son teint doré et sa longue crinière brune. Elle a un talent immense pour l'auto-flagellation alors qu'elle est passionnante. C'est une fille hilarante, d'une générosité dingue, qui puise dans l'univers de la beauté, le réconfort dont elle a besoin. Je l'aime beaucoup et je suis ravie qu'elle ait accepté de nous montrer le contenu de sa trousse de voyage. Merci Elsa !


Dentifrice Marvis Ginger and Mint
« Je l'ai achetéà Copenhague mais on en trouve à Paris. Je l'adore. Je le trouve joli alors que les dentifrices, c'est toujours moche. Et puis il sent bon le gingembre. »


Daily Microfoliant Dermalogica et Rosa Centifolia Nettoyant au Linge Chaud de Ren
« J'aime avoir le visage bien nettoyé. Je ne me maquille jamais. Mais du coup j'aime sentir ma peau très propre. J'en prends grand soin. Je me lave le visage matin et soir et j'ai un rituel en deux temps que j'alterne avec d'autres produits. Le matin ou le soir je mets un peu de cette poudre blanche dans une main qui, au contact de l'eau, devient une sorte de gommage doux qui purifie la peau. Ensuite j'utilise le lait Rosa Centifolia Nettoyant au Linge Chaud de Ren. Il sent délicieusement bon et le contact du linge chaud me détend. »


Midnight Secret Soin Récupération Nuit Brève de Guerlain
« Je dors très mal et très peu. Du coup je me réveille avec une tête de panda un jour sur deux. Quand je sens l'insomnie pointer son nez, je file dans la salle de bain et j'applique ce soin SOS qui évite de se lever avec une mine de papier mâché. »


Hydra Clinic d'Ericson Laboratoire
« Cette année j'ai d'abord utilisé la Crème de la Mer, ensuite un soin Sisley puis un autre de Ren pour finir avec ce soin hyper hydratant pour le visage. C'est un peu un hasard. J'étais à la Thalasso de Carnac, j'avais oublié ma trousse de toilette, du coup on m'a conseillé cette crème. Je l'ai appliquée et tout de suite adoptée. Elle sent bon le frais, le propre et m'enveloppe de caresses. C'est le sentiment ou plutôt la sensation que je ressens à chaque fois que je l'applique. »


Ampoule Coup d'Eclat
« C'est mon indispensable. J'en ai toujours une ou deux qui traînent dans mes sacs. Avant une soirée, un rendez-vous important bref un événement ou le teint doit être nickel et le maquillage ne pas virer... Ces ampoules font un effet de oufffffff. Elles liftent les traits et fixent le make-up. »NDLR : entièrement d'accord avec Elsa, j'en ai d'ailleurs parlé sur Snapchat ce weekend (@lilibarbery)


Pomegranate Oil Firming de Suzanne Kaufmann
« Je suis une dingue des huiles. Mais celle-ci n'est pas assez hydratante pour moi. Cependant son petit format et son odeur étrange me plaisent. Je la mélange au lait pour le corps de Biotherm. C'est comme un toc : j'ai toujours besoin de mettre de l'huile dans mes crèmes. J'adore mélanger plein de produits. »


Egyptian Magic All Purpose Skin Cream
« C'est ma « Nivea »à moi ! Ce produit est une merveille qui sert à tout. On peut se démaquiller avec, se l'appliquer en masque la nuit ou juste en mettre une noisette sur le visage (toujours le soir) parce qu'elle est super grasse et sincèrement on colle même aux coussins dans le lit. C'est pas la crème à utiliser pour un rencard. L'été dernier je l'ai même utilisée sur les jambes pour éviter l'effet peau de croco après la mer et le soleil. »


Hyaluron Serum Moisturizing de Suzanne Kaufmann
« C'est un essai. Je me suis achetée ce sérum comme la plupart de mes produits chez Oh my cream. J'ai le visage en permanence déshydratée du coup la vendeuse me l'a conseillée. Je ne suis pas dingue de sa texture gélifiée. Je préfère les galéniques plus enveloppantes, plus sensuelles. »


Lait Corporel Biotherm
« J'aime son parfum. Une odeur de bébé. Son format nomade permet de l'emmener partout en voyage. J'en mets sur le corps bien sûr mais aussi pour hydrater mes mains. »


UV Essential Soin Quotidien Multi Protection de Chanel
"Je commence seulement à vraiment me protéger le visage. Avant je restais des heures au soleil comme une crêpe trop brûlée. Résultat je suis très ridée autour des yeux et mon cou est marqué. Désormais, j'ai toujours ce petit fluide transparent dans mon sac. Il ne colle pas, n'est pas gras et ne se voit pas. Au moindre rayon de soleil je le brandis comme un bouclier."

Press Trip à Grasse #2

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Après Elsa Wolinski hier, c'est au tour de la journaliste Charlène Favry de se prêter au jeu de la rubrique Press Trip. Et je dois, avant de vous la présenter, vous raconter dans quel contexte j'ai récupéré ses produits de beauté. La semaine dernière, j'étais en voyage de presse à Grasse, à l'occasion du lancement du prochain parfum Chanel créé par Olivier Polge : N°5 L'Eau (sortie prévue en septembre). Ce matin-là, je m'étais réveillée à l'aube pour publier un article sur le blog et j'avais très peu de temps pour rapatrier les produits de mes copines journalistes dans ma chambre, afin de les photographier et de les rendre avant notre départ de l'hôtel. La chambre d'Elsa était juste à côté de la mienne, je suis donc sortie en pyjama chercher sa trousse de toilette. Ravie de n'avoir croisé personne dans les couloirs de l'hôtel, je me suis imaginée qu'il en serait de même en allant vers la chambre de Charlène. J'avais pris un peu trop confiance en la situation et je me promenais sur la pointe des pieds en chaussons blancs et peignoir estampilléBelles Rives. J'ai commencé par frapper à la mauvaise porte et déranger une personne très mécontente. Premier #fail. Ne voyant aucune silhouette à l'horizon dans les couloirs, j'ai continué mon exploration le cheveu défait et la mine grise, à la recherche d'un membre de l'hôtel qui pourrait me dire où se trouvait la chambre de Charlène Favry. Alors qu'une femme de ménage adorable me renseignait en m'indiquant quel couloir emprunter, j'ai entendu une voix familière me demander «Tout va bien Lili ?». C'était Olivier Polge. Parfumeur maison de chez Chanel. Je vous laisse imaginer la scène. Lui parfaitement habillé, prêt àêtre interviewé par un escadron de journalistes étrangères. Moi avec mon look Thalasso-Maison-de-Retraite et mes chaussons jetables blancs… #Fail n°2. Je me suis engouffrée dans la chambre de Charlène comme une tortue qui se ratatine sous sa carapace.
Récemment nommée chef de rubrique beauté de l'Express Styles, Charlène Favry est journaliste depuis plus de douze ans. Cette jeune trentenaire, maman d'une petite Marnie de «sept mois et trois dents» a atterri dans la beauté un peu par hasard – un grand classique dans notre secteur. Cela fait plusieurs années qu'on se croise à l'occasion des lancements presse mais ce sont les réseaux sociaux qui ont fini par nous réunir car on s'est découvert un paquet de goûts et de centres d'intérêt en commun. Et je crois qu'on se fait beaucoup rire respectivement. D'habitude, lorsque je propose aux journalistes beauté de me montrer leur trousse de voyage, elles commencent toujours par me répondre «non mais là j'ai rien pris, je n'ai que des mini échantillons de trucs qui ne me représentent pas ». Mais comme Charlène enchainait un voyage de presse Dior avec le lancement Chanel et rejoignait ensuite la Croisette à Cannes pour le festival, sa valise était très organisée et son vanity rempli de trésors. Je vous laisse, je vais m'acheter une brosse Jentschura…

Brosse Energisante Jentschura
« C'est la brosse énergisante du professeur Jentschura. Je l''ai découverte à l'Institut Stéphane Jaulin et commandée sur Internet. Je me brosse avec, à sec, tous les matins, de la tête aux pieds en suivant un sens précis indiqué sur la notice. Une journaliste du magazine Votre Beautém'avait dit que c'était top contre la cellulite. Je note surtout que depuis que je l'utilise je n'ai plus besoin de faire de gommage et je suis moins ramollo : c'est déjà bien. Surtout, ça me réveille le corps et les neurones après une nuit trop courte. Elle a des poils en cuivre et en étain qui boostent la microcirculation cutanée et relancent les échanges cellulaires. »

Mousse au Lotus Volumatrice de Leonor Greyl

« Je suis une femme de 85 ans dans un corps de trentenaire et à ce titre j'adore tous les produits au charme un peu désuet comme ceux de Leonor Greyl. J'aime aller au Salon de la rue Tronchet pour me faire "ventouser" le cuir chevelu, masser les tifs avec l'huile au germe de blé et écouter les anecdotes des petites mamies qui vont y faire leur mise en pli. J'adore cette marque dont les formules sont parfaites pour mes cheveux fins, pauvres… pourris, quoi. Cette mousse me sauve la vie en voyage de presse car elle donne un vrai volume souple sans coller ni cartonner. Et globalement je surkiffe tous les produits de la marque. Tous ! »


Eau de toilette Eau d'Hadrien d'Annick Goutal
« C'est un de mes parfums chouchous. J'adore le format qui se glisse facilement dans la valise et le verre robuste qui n'explose pas au premier choc (vécu, deux fois, avec d'autres bouteilles, les boules). Globalement tous les trucs frais, hespéridés, qui sentent bon le vert, les agrumes italiens, les vergers en fleurs, c'est ma came. »

Sérum Jour Force C à la Vitamine C d'Helena Rubinstein
« Gamine, ma mère achetait les disques exfoliants à la vitamine C de cette marque et j'adorais lui en voler. Ils n'existent plus mais quand j'ai vu cette gamme revenir sur le marché français, j'ai exulté. Ce soin à la formule légèrement auto-chauffante m'a sauvé la peau après ma grossesse : j'avais une mine de rat mort et maintenant j'ai une mine de rat à moitié mort. En vrai, il fait surtout le teint frais et rose et agit bien sur l'homogénéisation du teint, sans avoir le côté trop agressif de certaines formules à la vitamine C que j'ai déjà testées. »

Crème abricot de Dior
« Encore un truc d'octogénaire. Néanmoins, ce produit est inégalable selon moi. Le soir j'en mets sur mes ongles et cuticules en couche épaisse et au réveil j'ai les griffes roses et clean comme après une manucure. Ce petit pot ne quitte jamais mon sac. Globalement pour les ongles, l'huile d'abricot est ce qui se fait de mieux, parole de « beauty editor ». »

Emulsion écologique de Sisley
« Là encore, une marque un peu estampillée "rétro" mais que j'aime à la folie. J'adore les packs tout simples, l'expertise botanique, les formules pleines de bon sens et pas trop "marketing" (bon ok les prix sont élevés mais là je peux le dire : la qualitéça se paie et les tubes durent super longtemps). Ce produit est génial en voyage : il fait office de sérum, de base de maquillage, il matifie parfaitement, son odeur est canon et en plus on peut le partager avec son mec. Parfait pour les weekend EasyJet chéri on enregistre pas la valise. »

Amino Acid Shampoo de Kiehl's
« C'est mon shampooing préféré, découvert dans un hôtel il y a longtemps. Sa base lavante très douce à base de noix de coco sent hyper bon et fait le cheveu doux, léger, bouncy. Tout pour me plaire, donc. Je garde ce mini flacon que je re-remplis régulièrement. »

Blush cheek gelée de Chantecaille
« Je l'ai pris dans ma valise pour le tester car j'adore cette marque vendue au Bon Marché. Vendu : c'est un blush frais et rosé qui rehausse juste les pommettes en transparence sans risque de virer poupée russe. Je le mets aussi sur les paupières pour un effet anti-fatigue, ça marche grave ! »

L'Eau de raisin de Caudalie
« C'est un de mes produits fétiches. Je l'utilise depuis que la marque Caudalie a débarqué dans ma pharmacie de province quand j'avais 14 ans. La révélation ! J'en utilise des quantités industrielles au bureau, en avion, en vacances, chez moi elle est au frigo et info vérité : j'en ai même bu pendant mon accouchement car je n'avais le droit ni de boire ni de manger, et mon mec me mettait la bombe dans le bec en cachette. Bon le gout est sucré un peu chelou mais franchement c'était ça ou rien ! »

Fluide Belle Mine Les Beiges de Chanel
« Je ne me maquille jamais, par flemme - je devrais d'ailleurs quand je vois ma tronche dans l'ascenseur en arrivant au journal le matin - et j'ai le fond de teint en horreur. BB crème and co : même combat. Le seul produit qui remporte mes suffrages c'est ce fluide hydratant, doté d'un filtre solaire, qui me donne juste bonne mine, et s'étale tout seul en trois secondes. Comme je suis vraiment une relou de tout ce qui est teinté, je le mange toujours avec deux trois gouttes de sérum, notamment le Hydra Beauty de la même marque. Quand j'applique ce mix on me fait toujours des compliments, donc j'ai retenu la leçon.

Crème de jour à la mélisse du Dr Hauschka
« On me bassine depuis dix ans avec la crème à la rose dont je n'aime pas trop le parfum et ce n'est que récemment, suite à un envoi presse, que j'ai découvert sa petite sœur à la mélisse. Moins grasse, elle a un effet matifiant idéal pour les beaux jours ou lorsque la peau est un peu déréglée par le jet lag. Et son parfum de bonbon à la mélisse me met en joie. Oui, il m'en faut peu. »

Lotion P50 de Biologique Recherche
« Je suis tellement fan de cette marque. Les packs sont moches, faut pas se mentir, mais à l'intérieur, c'est de la bombe. Si tu dois donner une adresse à une pote, ta mère, ta chef, envoie-la àl'institut pour un soin, et elle te kiffera à vie. J'emporte toujours des monodoses de cette lotion exfoliante avec moi en voyage, je l'applique le soir après le démaquillage avec un coton et ne mets rien par dessus. Pendant la nuit elle agit et au réveil, j'ai la peau rose et lisse. Elle sent un peu le vinaigre blanc mais franchement vu les résultats on s'en accommode très bien. J'utilise aussi une fois par semaine le Masque Vivant (j'adore leurs noms, il y a aussi une crème apaisante géniale qui s'appelle Verte Espoir, non mais Verte Espoir quoi !) qui sent la Marmite, mais une fois rincé le grain de peau est resserré, la peau reboostée, vraiment saine. »

Tsubame

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Ces images n'existent que dans un rêve : à moins de venir à 11h55 ou bien à 14h30 à la fin du service, vous ne verrez jamais le restaurant Tsubame tel que je vous le montre. Dès l'ouverture, on repère cette petite cantine japonaise à la file d'attente qui s'étire au coin de la rue Blanche et de la rue de Douai. Il faut dire qu'à douze euros le délicieux bento, il y a de quoi prendre son mal en patience. D'autant qu'on ne vient pas uniquement chez Tsubame pour la cuisine à petit prix de Masumi Tao. Dans cette échoppe tout en bois et en murs bruts où peu de chanceux réussissent à s'asseoir pour déjeuner ou diner de tapas nippones, on se presse aussi pour la bande son impeccable (ambiance Tarantino avec Pulp Fiction, parfois les Pixies ou du reggae) et le sourire de toute l'équipe qui désamorce l'impatience de la file d'attente. La plupart des clients repartent avec leur bento pour déjeuner devant leurs ordis ou squatter le square Hector Berlioz à deux pas.




Photographies Ma Récréation


Au menu, pas de poisson cru ni de gyoza ou de ramen. On choisit le poisson ou la viande du jour servi sur un lit de riz blanc. Puis on sélectionne trois légumes : des brocolis à la crème de wasabi, des aubergines aillées, des haricots au sésame, des racines de lotus marinées, des concombres aux algues, du chou rouge… La main est généreuse et la boîte en carton du bento prête à exploser. Je n'ai jamais réussi à obtenir une table le midi mais je n'ai encore jamais été déçue par la qualité de leur menu à emporter. On sort de table repu, ravi d'avoir voyagé l'espace de quelques bouchées, avec en prime la sensation d'avoir mangé sainement. Une adresse incontournable qui me sauve quand j'ai la flemme de cuisiner. Le soir, la cantine se transforme en restaurant à tapas avec une sélection irrésistible de sakés. On commande des petites portions au fil de sa satiété. A tester absolument !





Photographies Ma Récréation. En bas : mon bento mis en scène chez moi (vaisselle Muriel Grateau et Claire de Lavallée, set de table en papier OMY)



Tsubame, 40 rue de Douai, Paris 9e, Tel : +331 48 78 06 84, 12 ou 13€ le bento à l'heure du déjeuner

La jouissance des fleurs

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Si vous suivez des journalistes beauté ou des influenceurs sur Instagram ou Snapchat (@lilibarbery), vous avez du voir des champs de roses coloniser votre timeline ces deux dernières semaines. Une avalanche de fleurs qui correspond au lancement à Grasse du parfum Chanel, N°5 L'Eau qui sortira en septembre 2016. Pendant près d'une quinzaine de jours, des dizaines d'invités venus du monde entier se sont suivis dans les champs de Pégomas, photographiant chaque étape de cette récolte spectaculaire. Du coup, vous avez peut-être aperçu une montgolfière griffée d'un énorme N°5 flotter au dessus des champs. Des cueilleuses chapeautées de paille en train de ramasser les pétales roses. Et des filles hilares assises dans des cuves d'extraction de rose...





Photographies Ma Récréation. En haut les champs de rose de mai, au milieu une des cueilleuses, en bas, un champ d'iris


Il y a encore quelques années, vous n'auriez pas vu une seule de ces images. Aucun journaliste n'aurait osé photographier un flacon de parfum avant sa publication dans ses propres pages. S'il reste encore de nombreuses marques qui interdisent aux journalistes et aux influenceurs la possibilité de communiquer sur leur produit avant la mise à disposition (parfois, on nous force à signer des embargos avant la découverte d'une nouveauté), la plupart des grandes maisons ont compris qu'il valait mieux éveiller la curiosité sur les réseaux sociaux avant l'heure plutôt que de risquer le silence radio une fois l'événement passé.




Photographies Ma Récréation et Emmanuelle Demarest pour celle du bas (je suis photographiée avec la journaliste Béatrice Thivend).


Ce n'est pas la première fois que je me rends à Grasse. J'y suis déjà allée de nombreuses fois. Ces champs de Pégomas ont une saveur particulière pour plusieurs raisons. D'abord parce que je les ai découverts avec une journaliste que j'adorais : Martine Marcowith. A la fin du mois de juillet 2016, cela fera trois ans que le cancer l'a arrachée à tous ceux qui, comme moi, l'aimaient si fort. Sans elle, je n'aurais pas créé ce blog. Elle était bien plus qu'un mentor. Elle me poussait toujours à aller plus loin. Elle croyait en moi comme personne et se réjouissait de mes succès comme s'il s'agissait des siens. Il n'y a pas une journée depuis sa mort sans que je me demande ce qu'elle penserait de mes choix. Elle me manque infiniment. Et en retournant dans ces champs, j'avais l'impression de retrouver sa silhouette fluette et son rire de petite fille.




Photographies Ma Récréation. Au milieu : un iris (on extrait le parfum odorant de son rhizome et non de sa fleur), en bas : Olivier Polge, parfumeur maison de Chanel et auteur de N°5 L'Eau


Quelques années après ma première escapade à Grasse, je suis repartie à Pégomas pour écrire le portrait de la famille Mul, à qui appartiennent ces terres. Joseph Mul, le vieux Monsieur souriant que j'ai photographié ci-dessous, m'a raconté l'histoire incroyable de son arrière-grand-père qui cultivait déjà les fleurs sur ce sol fertile. Un visionnaire qui proposait, en plus des roses, un service de livraison de bouteilles de lait frais à domicile. Le genre de personnes qui aurait probablement crééDeliveroo s'il avait eu 25 ans en 2016. Ce jour-là, nous avons mangé des grives sur du pain de campagne avec son beau-fils Fabrice Bianchi, et Jacques Polge, qui était alors le Parfumeur Maison de Chanel. C'est Jacques qui a initié un partenariat avec cette famille en 1987, il y a près de trente ans. Le jasmin grandiflorum, en voie d'extinction dans cette région dévastée par les promoteurs immobiliers, risquait de manquer à la formulation du N°5 dans sa version parfum, la variation la plus chère de toutes. Ainsi Jacques Polge a sécurisé la longévité de ces champs, bien connus de son prédécesseur le nez Henri Robert, en réservant la totalité des récoltes pour la Maison Chanel.



Photographies Ma Récréation : En haut, Joseph Mul, En bas : Fabrice Bianchi son beau-fils.


En plus du jasmin qui fleurit à l'automne, la famille Mul cultive la rose centifolia (celle qui ne fleurit qu'en mai) nécessaire à la composition du N°5, de mon adoréN°19, Allure, Coco Mademoiselle ou encore de Misia. On trouve aussi à Pégomas du géranium rosat, de la tubéreuse et de l'iris qui s'étendent sur les vingt hectares de la propriété. Le parcours des journalistes et des influenceurs est toujours le même : rencontre avec les saisonniers qui courbent leur dos pour attraper les fleurs à maturité, visite de la petite usine d'extraction où l'on plonge les roses dans plusieurs bains d'hexane (un solvant qui permet de capturer les molécules odorantes de la plante), transformation de la concrète en absolue... On pourrait croire que la répétition de ce parcours est lassante. Pourtant, c'est tout l'inverse. Plus on se rend dans ces champs, plus les fleurs imprègnent notre mémoire olfactive.



Photographies Emmanuelle Demarest


Cette année, je me suis laissée recouvrir de cinquante kilos de roses en m'asseyant dans le plateau supérieur de l'une des cuves. C'était jouissif. J'ai ri aux larmes avec la journaliste Béatrice Thivend, qui dirige les pages beauté du magazine Gala. On en avait partout : dans les cheveux, dans le cou, dans nos poches, sous nos fringues… on était enseveli sous les pétales. C'était magique. Je ne me lasse pas de regarder ces photos. Quelle chance !



Photographies Emmanuelle Demarest


Le soir, nous sommes allés au Château Diter célébrer le lancement de la nouvelle version du N°5 avec le parfumeur maison actuel de Chanel : Olivier Polge (le fils de Jacques). Si vous êtes adepte de cette formule mythique, n'ayez aucune inquiétude : elle ne sera pas remplacée par cette composition. Vous continuerez à trouver toutes les variations existantes du N°5. Cependant, si ce parfum vous intimide, vous pourriez bien vous laisser séduire par cette interprétation zestée et aérienne. On reconnaît le sillage du 5 immédiatement. Pourtant il semble délesté. On n'a plus la Tour Eiffel au creux du cou (et j'adore la Tour Eiffel que je photographie à chaque fois que je passe à côté d'elle) mais une popeline de fleurs oxygénées, prête à s'envoler, facile à porter.




Photographie Emmanuelle Demarest en haut, Photographie Ma Récréation en bas (le nouveau N°5 L'Eau)


Peut-être qu'en regardant ces images, des senteurs vous parviennent à travers l'écran ? N'hésitez pas à me questionner sur l'extraction des fleurs si le sujet vous intéresse. Je ne voulais pas truffer ce texte de chiffres et de décompte de kilos de roses. Juste partager avec vous le souvenir heureux d'une journée orageuse et parfumée. Je ne résiste pas à vous glisser ma story sur Snapchat : malheureusement le son se décale au fil des vidéos mais ça donne un aperçu vivant de ce voyage de presse. J'espère vraiment avoir réussi à vous embarquer avec moi…


Ma rencontre avec Grace Coddington

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En dehors de quelques années –circa 1984-1986– pendant lesquelles j'ai idolâtré Madonna, je n'ai jamais été groupie d'aucune célébrité. Pourtant hier, lorsqu'il a fallu que je décide comment m'habiller pour rencontrer Grace Coddington, je me suis rendue compte que je perdais à la fois mon discernement et mes moyens. Je me suis retrouvée aussi intimidée qu'une gamine devant sa chanteuse préférée. Grace Coddington n'a pourtant aucun disque à son actif. Il se peut que vous n'ayez jamais entendu son nom. Dans le milieu de la mode, elle n'est pas seulement une star. C'est une icône. Ex directrice artistique du magazine Vogue américain, vous avez sans doute aperçu sa chevelure rousse légendaire aux côtés d'Anna Wintour dans le documentaire September Issue. Ce film sorti en 2009 dévoile les coulisses de la préparation du numéro de septembre de Vogue. Le plus gros numéro de l'année. Celui qui ressemble à un annuaire tellement il est truffé de campagnes publicitaires. Si la caméra ne lâche quasiment pas Anna Wintour, la rédactrice en chef du magazine qui a inspiré le personnage du film Le Diable S'Habille En Prada, c'est Grace Coddington qui apparaît comme la véritable héroïne de ce documentaire. Si normale. Si humaine. Si extraterrestre dans ce monde où chaque personne a la parole muselée. L'attention s'est polarisée sur elle à la sortie du film, ce qui l'a beaucoup surprise et poussée àécrire son autobiographie en 2012 : Grace, A Memoir.


Grace Coddington a commencé dans la mode en tant que mannequin. Elle a même fait la couverture du Vogue Anglais dans les années 1960. Mais à 26 ans, sa vie bascule. Un accident de voiture la condamne à plusieurs opérations chirurgicales dont elle porte encore des cicatrices sur le visage. Elle met un terme à sa carrière de mannequin et commence à travailler pour le British Vogue en tant que styliste. Elle n'est plus le sujet de la photographie. Elle la crée. Grace ne va plus cesser de fabriquer des images de mode aux côtés des plus grands photographes avec un respect immense pour ses sujets et pour les créateurs. Quelques années plus tard, elle devient directrice de création du magazine Vogue US, un poste stratégique qu'elle occupera pendant vingt-huit ans. Désormais «Creative Director At Large» pour Vogue (ce qui signifie qu'elle garde un rôle important mais peut se consacrer à d'autres projets), Grace Coddington vient de lancer son premier parfum en collaboration avec la Maison Comme des Garçons. Une rose veloutée et cosmétique aux faux airs de pivoine. Une fleur qui préfère le chuchotement au cri olfactif. Si vous rêvez d'une rose avec un sillage puissant, Grace n'est pas pour vous. En revanche, si vous aimez les pétales ramassés dans le jardin et la discrétion, ce parfum devrait vous plaire.


Photographie Anna Foresman (merci Anna d'avoir pris cette photo à l'arrache)


Nous nous sommes donc retrouvées dans un hôtel parisien hier après-midi. Et je lui ai demandé de me raconter comment elle avait créé ce parfum. Grace Coddington a 75 ans. C'est une leçon d'élégance. Elle est d'une fraîcheur inimaginable. Le genre de présence qui fait du bien et donne de l'énergie. J'ai hâte de lire vos réactions à l'issue de cet échange.


Racontez-moi l'histoire de ce parfum
Grace Coddington : Tout a commencé il y a deux ans. Je réfléchissais à des choses que j'avais envie de faire en dehors de mon métier de styliste. Je savais néanmoins que lorsqu'on occupe un poste à plein temps à Vogue, on n'est pas autoriséà se lancer dans ce genre de projet. J'ai donc parlé avec ma chef, Anna (NDLR : Wintour), je lui ai expliqué que le processus de création d'un parfum est toujours long. Elle m'a permis de travailler sur la création et nous savions que le parfum ne pourrait sortir qu'au moment où j'aurais cessé d'occuper des responsabilités à plein temps au magazine.


Et concrètement, comment avez-vous choisi de collaborer avec Comme des Garçons ?
G.C : Je suis entrée en contact avec toutes les grandes marques de parfums susceptibles d'être intéressées par mon projet. Elles avaient toutes l'air enthousiasmé mais je me suis aperçue qu'il allait être très difficile de travailler avec la plupart d'entre elles. Leurs décisions sont validées par un si grand nombre de personnes qu'on ne peut pas avancer sans frustration. Je n'ai jamais été habituée àça. Quand on travaille pour un magazine, vous avez un ou une rédactrice en chef au dessus de vous et vous pouvez lui demander son avis directement. Quand on travaille pour une personne aussi affirmée, aussi géniale qu'Anna (Wintour), on obtient tout de suite une réponse. C'est oui ou non. Elle ne dit jamais : «J'ai besoin de parler avec dix personnes pour prendre ma décision ». Du coup, j'ai appelé Adrian Joffe (NDLR : Président de la marque Comme des Garçons, il est aussi l'époux de Rei Kawakubo, la créatrice de la marque) qui est un de mes amis et que je respecte infiniment tout comme Rei. Je lui ai dit «Ca te dirait de faire un parfum avec moi ?» et il a été tellement spontané qu'on s'est aussitôt mis au travail. Notre contrat était si court, comparé aux contrats de 500 pages que les célébrités signent habituellement, que mon avocat a déclaré : «Enfin vous êtes folle de signer un contrat aussi léger».


Ca ne vous a pas empêché de vous lancer ?
G.C : Au contraire, j'ai trouvéça génial. Plutôt que de perdre du temps et de l'argent avec des avocats, cette simplicité nous a permis de nous mettre au travail. Ainsi, Adrian m'a mise en contact avec Christian Astuguevieille qui dirige la création de tous les parfums pour Comme des Garçons. C'était une expérience vraiment amusante. Et excitante car complètement inédite pour moi.



Ces petits dessins animés ont été réalisés avec les dessins de Grace Coddington


Comment avez-vous réussi à définir un vocabulaire commun avec le parfumeur ? C'est si difficile de parler de parfums lorsqu'on ne partage pas tous le même langage, je continue à trouver ça très compliqué quand j'écris des articles sur le sujet.
G.C : Oui c'est vrai. Cependant Christian Astuguevieille m'a facilité la tâche. Il m'a demandé de lui parler de moi. Et c'est lui qui s'est chargé de traduire mes mots en inspirations pour le parfumeur (NDLR : en l'occurrence, c'est le nez Emilie Coppermann qui a signé le jus).


Vous avez tout de suite su que vous vouliez une rose ?
G.C : Absolument. Je crois que c'est ce qui a plu à Christian. Je ne me suis jamais conduite comme une girouette qui dit un jour qu'elle veut un géranium puis le lendemain une brise marine. Je savais exactement de quoi j'avais envie. Des roses, des roses et encore des roses. Je lui ai même demandé s'il avait besoin de mettre autre chose dans le parfum et il m'a dit que c'était en effet nécessaire. Pour sélectionner les autres ingrédients, il était indispensable qu'il apprenne à me connaître. C'est lui qui décidait ce qui devait entrer dans la recette. Et j'ai l'impression qu'il a parfaitement compris mes goûts. Car au final, on n'a pas eu besoin de tant de séances pour sentir les essais formulés par le parfumeur. Christian m'a dit que, comparéà d'autres parfums, tout est allé très vite. Il m'a soumis des essais. J'ai pris le temps de les porter chacun deux ou trois jours. On dit qu'il suffit de sentir le creux de son coude pour remettre son nez à niveau entre chaque nouvelle odeur. J'étais incapable de passer rapidement d'un essai à l'autre. Parfois, je m'emmêlais entre les différents numéros. J'ai vraiment pris le temps d'évaluer toutes les formules proposées.


Il y a tellement de manières d'interpréter les roses en parfumerie. Vous souvenez-vous de la façon dont vous parliez de votre rose à Christian Astuguevieille ?
G.C : Je lui ai beaucoup parlé des roses de jardin. A un stade, il ne savait plus si j'avais envie d'une rose ou d'une pivoine (NDLR : les deux senteurs sont cousines et il est impossible de composer une senteur de pivoine sans utiliser de la rose ou une matière synthétique qui évoque la rose). Il m'a même proposé une ou deux pivoines mais à la seconde où je les ai senties, j'ai su que nous faisions fausse route et qu'il fallait retourner vers la première piste. Il a ajouté des agrumes et du bois de cashméran dont je n'avais jamais entendu parlé (NDLR : le cashméran ou "bois de cashmire" est une note de synthèse que j'ai bien du mal à décrire. C'est une note boisée chaude qui offre une grande sensualité aux formules. Il y en a une overdose dans le parfum Dans Tes Bras de Frédéric Malle).




Le résultat est très léger, très discret sur la peau…
G.C : C'était très important pour moi. Je ne voulais pas d'un parfum qui s'agrippe à la peau. Je ne supporte pas les senteurs qui vous asphyxient et vous rendent claustrophobe. Je n'aime pas quand les parfums, même les bons, prennent le dessus sur la personne. A mon sens, le parfum n'est jamais assez doux. Mais on ne peut pas vendre un produit imperceptible (rires).


Je connais quelqu'un qui, à chaque entretien d'embauche, s'arrange pour demander quel parfum la personne porte. Si la réponse l'incommode, il y a peu de chances qu'elle obtienne le job…
G.C : (Eclats de rire) J'imagine que c'est le genre de questions qu'on ne peut poser que dans l'industrie de la beauté. Aux Etats-Unis, ce recruteur pourrait être poursuivi en justice. Cependant, il y a des senteurs dont j'ai horreur. Le patchouli par exemple. Je me souviens dans les années 1960 lorsque tout le monde s'est mis à en porter. Le soir, ce parfum se mêlait aux vapeurs de cannabis qui enfumaient toutes les pièces – moi je ne fumais pas – et l'ensemble avait une odeur épouvantable.


Quel genre de parfums avez-vous porté avant de créer le votre ?
G.C : J'ai toujours aimé les parfums qui contenaient de la rose. Je pense à la Rose de Floris par exemple. J'ai eu une période où j'étais assez obsédée par les parfums de Calvin Klein. Il venait de lancer son premier parfum que j'aime beaucoup (NDLR : Je pense que Grace fait référence àEternity sortie à la fin des années 1980 plutôt qu'à Obsession sorti avant. Eternity est un sublime parfum, soit dit-en passant). J'ai toujours aimé les parfums qui avaient une facette un peu masculine. Sans doute parce qu'ils étaient les seuls à ne pas être trop forts. Je pense notamment au N°19 de Chanel qui a un départ très vert. Et puis j'aime beaucoup la Rose Ikebana d'Hermès. De manière générale, j'aime beaucoup les parfums Hermès car ils évoquent une transparence qui me plait.


Il y a une transparence dans Grace d'ailleurs. On dirait presque une senteur cosmétique.
G.C : J'ai la peau si sensible que je ne peux pas utiliser de soins pour le visage qui comportent un parfum. Mais j'aime beaucoup les odeurs de crème. J'aime les crèmes parfumées pour les mains parce que le parfum n'envahit pas l'espace. C'est un peu comme une lingerie réconfortante. Un parfum, c'est tellement intime qu'on devrait toujours devoir se pencher dans le cou pour le découvrir.


Pouvez-vous me raconter comment vous avez élaboré le flacon ?
G.C : J'ai demandéà mon ami Fabien Baron de m'aider. C'est facile d'avoir l'idée d'un flacon. C'est beaucoup plus compliqué de la mettre au monde. J'avais besoin d'un expert à mes côtés. Il a dessiné tellement de flacons pour l'industrie du parfum… Il a été fantastique d'autant qu'on n'avait pas de budget pour travailler et il l'a fait par amour pour ce projet. Au début, je voulais un flacon parfaitement transparent. Je n'avais pas conscience de l'aspect technique de l'objet. Il m'a dit (elle l'imite en prenant un accent français hilarant) : «Ce n'est pas possible, il faut cacher le vaporisateur sous le chapeau du flacon, sinon on va voir tout le mécanisme ce sera affreux ». Du coup, il a trouvé l'idée d'ajouter de la transparence par dessus la partie métallique de la tête du chat. Il n'a pas arrêté de simplifier le flacon de manière à le rendre évident. Au début, il a cru que j'attendais de lui des formes très sophistiquées. Mais c'est parce qu'il sait dessiner des flacons épurés que je me suis adressée à lui.


Un peu comme votre style vestimentaire minimal qui est très différent des photos de mode sophistiquées qui caractérisent votre travail en tant que styliste ?
G.C : Je porte du noir pour réserver toute mon énergie à mes séries. Et puis en vieillissant et en grossissant, il vaut mieux rester simple. Je vous assure que si je portais des imprimés floraux, j'aurais l'air ridicule. Trouver son «uniforme» simplifie le quotidien. Quand j'étais plus jeune, plus mince et plus mignonne, j'adorais m'apprêter. Je portais du Saint Laurent à l'époque d'Yves, du Kenzo, Calvin Klein, Azzedine Alaia… Oui beaucoup d'Azzedine… jusqu'au jour oùMichael Roberts a écrit, dans le Sunday Times, à mon sujet, sans me nommer : «Il y a certaines journalistes de mode qui portent du Azzedine et qui devraient s'en passer » et il a accompagné sa phrase d'un dessin où je me suis reconnue de dos. Avec mes cheveux, je suis très facile à croquer. Là, plantée sur de tous petits talons, j'ai vu mes cheveux en forme de triangle, une grande chemise blanche, et un énorme cul moulé dans une jupe crayon. Ca m'a beaucoup affectée (elle rit en même temps qu'elle le dit)... Et j'ai fini par maigrir.


En parlant de poids, je suis très contente des chats dodus que vous avez dessinés sur l'écrin en tissu du flacon car j'ai un chat obèse dont on se moque perpétuellement… Il va se sentir un peu moins seul.
G.C : J'adore les très gros chats. J'ai publié un livre, The Catwalk Cats, avec mes dessins de chats et les illustrations imprimées sur le pochon du flacon sont tirées de cet ouvrage. Avant de devenir tel qu'il est aujourd'hui, ce flacon est passé par plusieurs stades très félins. Heureusement, Adrian Joffe est intervenu et a enlevé les oreilles de chat sur la boite, la queue de chat au dos du flacon (rires)… J'imagine qu'il faut passer par tous ces stades pour arriver au bon résultat.




J'ai une question supplémentaire (on me fait signe que je dois libérer Grace)
G.C : Vous voulez qu'on parle de mes chats (rires) ?


(Rires) Euh non, je voulais vous demander ce que vous faites pour prendre soin de vous ?
G.C : Pas grand chose. Je porte très peu de maquillage, j'utilise un tout petit peu de fond de teint Chanel pour unifier les cicatrices de mon accident de voiture et j'aime bien appliquer du rouge à lèvres qui a du disparaître avec mon déjeuner, tout à l'heure. Pour être vraiment sincère, je ne fais pas grand chose. Je suis très mauvaise "en beauté". Je m'occupe surtout de mes cheveux. Je serais si triste si je perdais mes cheveux... (Elle y réfléchit pendant quelques secondes)... Je crois que je porterais une perruque et que ce serait peut-être plus facile que de constamment prendre soin d'eux. Donc, je fais colorer mes cheveux toutes les deux semaines chez Louis Licari. Je suis obligée d'y aller aussi souvent pour continuer à me ressembler et à me sentir fraiche. Et mon petit-ami est Didier Malige, c'est un coiffeur français. Il réajuste ma coupe de temps en temps. Quant à ma peau, elle est tellement sensible…


Vous n'êtes pas maquillée et vous avez un teint éclatant !
G.C : C'est faux, j'ai juste un bon dermato. Ma peau ne supporte rien, je ne peux pas utiliser des soins visage qui contiennent des parfums. Je ne prends que des formules neutres et hypoallergéniques sinon je vire au rouge en quelques heures.


Et que pensez-vous de toute cette tendance des visages ultra maquillés, du contouring et des sourcils chargés ?
G.C : C'est horrible. Je rentre tout juste du British Vogue Festival qui a eu lieu à Londres ce weekend. Ils ont organisé une masterclass de maquillage avec Charlotte Tilbury et Kim Kardashian. A un stade de leur conversation, elles se sont questionnées sur le fait de montrer ou non à son mari un visage sans fard. J'étais horrifiée de penser à celles qui n'osent pas montrer leur vrai visage à leurs maris. Sans parler de l'état de leurs oreillers. Je trouve ça dégoutant. Moi je lave mon visage avec de l'eau et du savon sinon je ne me sens pas propre. J'aime beaucoup l'Antimicrobial Cleanser du Dr Orentreich qui est formidable. Je ne pourrais jamais aller me coucher sans me nettoyer le visage. Quant à mes sourcils, je n'en ai plus. Ce n'est pas vraiment ma faute, ils n'ont jamais repoussé après avoir étéépilés lorsque c'était la mode dans les années 1960. Et puis j'ai une grande cicatrice sous l'un de mes sourcils donc ça les empêche de repousser dans le bon sens. J'avais des sourcils magnifiques avant ça. Je déteste le «no-eyebrow look». Lorsque j'entends un make-up artiste qui veut décolorer les sourcils d'un mannequin sur une prise de vue, je réponds toujours : «Pas question sur mon shooting». Certains make-up artistes aiment bien prendre le contrôle du mannequin alors que lorsque je choisis une fille, c'est parce que je l'aime telle qu'elle s'est présentée. Evidemment, il faut pouvoir camoufler un bouton, mais je n'aime pas les métamorphoses. Du coup, je suis très méfiante quand on me propose de me maquiller. Je préfère toujours le faire moi même. On me répète : «Ne t'inquiète pas, tu ne te rendras compte de rien» et c'est là qu'ils sortent des faux-cils et j'ai envie de partir en courant.


Oser garder son visage nu, de temps en temps, c'est une manière d'exprimer une forme de liberté ?
G.C : C'est en tous cas un moyen de montrer qu'on peut avoir confiance en soi autrement qu'avec des artifices.


Merci Anna d'avoir organisé cette rencontre. You made my week ! Le parfum Grace de Comme des Garçons est déjà disponible chez Colette

Bien Fait

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Hier, je me suis enfin rendue dans le showroom de Bien Fait, la marque de papiers peints dont j'entends parler depuis des mois dans la presse. Violaine Belle-Croix, créatrice de la marque de souliers pour enfants Clotaire et rédactrice en chef du semestriel Marie-Claire Enfants, m'avait suggéré d'aller voir le travail de cette maison française située dans le Marais, lorsque je m'occupais des travaux de notre appartement. A l'époque, je courais comme un hamster dans une roue (je ne sais pas pourquoi je conjugue cette phrase à l'imparfait puisqu'elle est toujours d'actualité) et je n'ai pas réussi à prendre le temps d'aller voir ce lieu. Et puis, il y a quelques semaines, alors que les créateurs d'Astier de Villatte célébraient l'ouverture de leur boutique rue de Tournon, j'ai fait la connaissance de la créatrice de Bien Fait : Cécile Figuette. Elle était venue avec la photographie Julie Ansiau dont j'adore le travail et nous avons discuté toutes les trois pendant quelques minutes. Je ne sais pas si vous avez cette intuition lorsque vous faites une rencontre, mais je sens en quelques secondes le potentiel amical. Un peu comme si une ampoule intérieure s'allumait et m'alertait en criant : « MAISON ». Je ne connais pas encore Cécile mais je suis persuadée qu'on pourrait aisément devenir amies. Une manière de rire de soi qui m'est familière. Une curiosité partagée pour les jolies choses…






Photographies Ma Récréation. Cécile Figuette est juste ci-dessus.


Avant de lancer Bien Fait en 2015, Cécile Figuette a passé dix ans à imaginer des textiles imprimés pour une autre marque co-créée avec Frédéric Bonnin : Minakami. Son goût pour les couleurs et les motifs l'a poussée à dépasser le cadre du tissu et coloniser les murs de la maison. L'an dernier, elle a donc lancé une première série de papiers peints poétiques - Bien Fait - qu'elle enrichit cette année de nouveaux modèles. En 2003, j'écrivais un article pour A Nous Paris – le journal distribué gratuitement dans le métro parisien – sur le retour du papier peint. Chaque année depuis, j'imagine que cet engouement pour l'imprimé mural va prendre fin. Au contraire, il ne cesse de grandir. On en trouve partout. En version archi cheap. Ou ultra raffinée comme chez Bien Fait, Sandberg (distribuée par la boutique Au Fil des Couleurs) ou Antoinette Poisson. Le plus difficile est de sélectionner l'imprimé et la surface à recouvrir. Le risque est de se laisser dévorer par le choix et de finir par en coller dans toutes les pièces, sur tous les murs. C'est tentant mais asphyxiant à la longue. Et vu l'investissement financier, mieux vaut bien réfléchir en amont. Au showroom Bien Fait où vous pouvez prendre rendez-vous en semaine, on vous donnera de bons conseils à ce sujet. Et si vous avez une demande particulière, une envie de sur mesure par exemple, c'est également possible. Allez-y, c'est inspirant et l'équipe est adorable. Pas de panique si vous n'habitez pas à Paris, Bien Fait est distribué dans plusieurs villes en France, ainsi qu'en Angleterre, en Italie, au Japon, au Danemark, et même à l'autre bout du monde, en Nouvelle Zélande (voir les distributeurs sur leur site).





Photographies Ma Récréation


Showroom Bien Fait, 23 rue Saint Paul, Paris 4e, du lundi au vendredi de 10h à 19h, Tel : +33 1 42 77 86 72. Sinon, vous pouvez aussi trouver les papiers peints Bien Fait à la boutique Au Fil des Couleurs, 31 rue de l'Abbé Grégoire, Paris 6e. Les prix sont très variables d'une collection à l'autre, mais plusieurs papiers sont à 295€ les deux lés de 0.91m de largeur x 2.80m de hauteur.

L'Appartement Sezane... et l'estime de soi !

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J'arrive un peu après la bataille. Vous avez déjà du lire des tonnes d'articles et de posts au sujet de l'Appartement Sézane. Morgane Sezalory, la fondatrice de cette marque de prêt-à-porter vendu en ligne, m'avait présenté le lieu en mars dernier, alors qu'il était encore en travaux. Elle m'avait raconté le rayon papèterie, ses envies de fleurs fraiches à la vente, de coussins, de tapis, de vaisselle, de bons produits à déguster, et tous les services qu'elle souhaitait développer. Si bien qu'en entrant dans le concept-store la semaine dernière, j'ai eu le sentiment que je le connaissais déjà. Cette fille m'impressionne tellement. Je l'ai rencontrée alors qu'elle commençait à vendre ses premières créations sur son ancien site Les Composantes. Depuis, elle a fondé Sézane, mis au monde deux bébés, et ne cesse d'avoir de nouvelles idées pour faire grandir sa marque.



Photographie Ma Récréation


J'ai toujours été fascinée par les gens qui n'ont pas peur d'aller au bout de leurs envies. J'envie leur capacitéà sauter dans le vide comme s'ils n'avaient pas d'autre alternative. J'ai toujours été paralysée par la peur d'échouer. Au lycée, je rêvais de faire du théâtre, du chant et du dessin. Mais je ne cessais de me comparer à ceux que je considérais bien meilleurs que moi et je prenais ensuite un soin méticuleux à fuir mes envies. A chaque perche tendue pour aller droit vers ce qui me faisait vibrer, je prenais un virage inattendu. J'ai écrit un « one woman show » que je n'ai jamais joué. Répété des mois avec un pianiste jazz pour finalement arrêter de chanter. Pris des heures de cours de danse hip hop avant d'abandonner brusquement pour un autre projet moins excitant. Ecrit des tonnes de premiers chapitres qui ne se sont encore jamais métamorphosés en romans. Il m'a fallu des années de thérapies diverses et variées pour désamorcer ces symptômes de sape perpétuelle qui se diluent lentement mais sont parfois encore très actifs. Et pourtant, je donne toujours l'impression d'avoir hyper confiance en moi (à ce sujet, allez donc regarder l'intervention de Géraldine Dormoy-Tungatedans l'émission de France 5 Allo Docteurs).



Photographie Ma Récréation


Morgane Sezalory, n'a pas vraiment eu le temps de se poser toutes ces questions. Elle a commencé sa vie d'entrepreneur alors qu'elle était encore au lycée en vendant des fringues sur Ebay au début des années 2000. Au lieu de photographier ses chemises à plat de façon basique, elle s'est mise à composer des images comme les stylistes de mode le font dans les magazines. Un jour, sa sœur qui partait vivre à Londres, lui a filé deux sacs remplis de vêtements vintage. Elle les a vendus si vite qu'elle a rapidement eu l'envie de créer son propre site. Ce n'était pas si simple à l'époque. Il n'y avait pas encore de templates pour élaborer de jolies plateformes digitales. Et comme elle avait la flemme d'aller au bureau de poste faire la queue tous les jours, elle a eu l'idée de mettre ses pièces chinées à vendre une seule fois par mois. Sans le savoir, elle venait de créer un business model inédit : un rendez-vous mensuel proposéà une communauté de fans.



Photographies Ma Récréation


Des vêtements vintage qu'elle chinait, elle s'est mise à imaginer ses premiers modèles de sacs. Et puis, elle a rapidement changé le nom de son site Les Composantes pour Sézane, une contraction de son nom de famille et de son prénom. En chemin, elle s'est associée à Corentin Petit, tout juste diplômé d'HEC, qui cherchait une aventure entrepreunariale dans laquelle s'investir. Vous connaissez la success story qui en découle depuis… Il suffit de compter le nombre de fringues, de chaussures ou de sacs Sézane dans le métro parisien chaque matin pour évaluer le phénomène.



Photographies Ma Récréation


Dans le milieu de la mode, en sourdine, on a tendance à mépriser ce genre de marques. On reproche à Morgane de ne «rien inventer». Morgane n'a pourtant pas la prétention de vouloir provoquer des révolutions vestimentaires. Elle cherche juste à proposer les vêtements dont elle a envie pour elle. Là, maintenant. A des prix raisonnables. Et puis, sa force est d'avoir compris qu'aujourd'hui, quel que soit le produit à vendre, il ne se suffit pas à lui même. C'est un style de vie que les clients veulent s'offrir, pas juste une robe ou une paire de chaussures.


Photographie Ma Récréation


L'Appartement s'inscrit bien évidemment dans cette logique. On vient pour essayer les vêtements ou les souliers qui sont vendus en ligne (on ne repart pas avec car le stock n'est pas sur place) ce qui permet d'être rassuré sur sa taille au moment de la commande. Mais on peut aussi aller à L'Appartement pour acheter des cahiers, les nouveaux sets de table fabriqués en collaboration avec la marque OMY, des nappes, des serviettes en lin, des pousses pour fleurir son balcon, des céramiques ou encore des baumes à lèvres. Si vous êtes à découvert en ce moment, n'y allez pas : c'est très difficile de résister à l'appel des petits objets, de la sauce tomate Al Dente, et des jolis flacons d'huile d'olive.



Photographie Ma Récréation


Je suis très admirative de la volonté de Morgane, qui me rappelle celle d'Emily Weiss (d'ailleurs j'ai fait en sorte que ces deux-là se rencontrent car il me semble qu'elles ont beaucoup en commun) ou encore celle de mon amie Lisa Gachet. Au delà des thérapies que j'ai pu entreprendre pour me « guérir », me tenir à leur contact m'a beaucoup aidéà prendre conscience du fait qu'il suffit simplement d'être à l'écoute de nos propres battements de cœur pour savoir de quoi on a envie. A leur manière, elles m'ont permis de comprendre que l'endroit où je me sens le mieux, c'est ici. C'est pourquoi j'ai quitté le poste que j'occupais àM le magazine du monde il y a trois semaines pour investir à fond mon blog. Ne vous inquiétez pas si vous adorez le M, vous pourrez continuer à m'y lire de temps en temps. J'adore ce journal et j'aime encore plus l'équipe qui le constitue. Cependant, je me suis aperçue qu'il était temps de m'écouter. Le saut est vertigineux et j'ai des papillons dans le ventre en l'écrivant. Mais c'est tellement excitant ! Une nouvelle vie commence… D'ailleurs, merci àMathilde Lacombe d'avoir recommandé mon blog dans son dernier post, si vous me découvrez grâce à elle, je vous souhaite la bienvenue <3…


Photographie Ma Récréation


L'Appartement Sézane, 1 rue Saint Fiacre, Ouvert du mercredi au samedi de 11h à 20h.

Kit de couture Wear Lemonade

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Quand j'étais enfant, je passais mon temps à fabriquer des vêtements pour mes poupées. Je récupérais des morceaux de tissu et les enrubannais en plaçant quelques points de couture à la taille. En 6eme, je me souviens avoir cousu une mini jupe en tissu écossais avec l'aide d'une amie de ma mère. Je ne suis pas sûre que ça m'allait très bien... En y repensant, je pense que j'avais le look de Ségolène Royal époque Chabichou. Manquait plus que le serre-tête en velours (que j'avais, par ailleurs) alors que je visais plutôt l'allure de Rosanna Arquette dans Recherche Susan Désespérément. Mes talents de couturière n'ont jamais dépassé la pose d'une fermeture éclair et les patrons restent pour moi des cartographies incompréhensibles. J'en suis bien désolée, d'autant qu'on m'a offert il y a quelques années une machine à coudre que j'espère toujours faire marcher. Faudrait déjà que j'apprenne à enrouler le fil de ma bobine dans la canette…


Photographie Ma Récréation


Ma nullité en couture ne m'empêche de regarder avec admiration mon amie Lisa Gachet expliquer en vidéo comment construire un col de chemise ou de perfecto. J'ai si peu de patience que je me sens incapable de placer correctement des épingles avant d'appuyer sur la pédale de la machine. Pourtant, j'adorerais apprendre : en ce moment, j'ai une petite obsession rideaux (ceux qui me suivent sur Snapchat sont au courant) et quand je vois combien coûtent des stores sur mesure, il y a de quoi se mettre fissa à la couture !


Boomerang par Ma Récréation


Lisa a bien l'intention de motiver ceux qui hésitent encore avec le Starter Kit qu'elle vient de lancer sur le site de sa marque Wear Lemonade. Il s'agit d'une boîte truffée de trésors très utiles : des ciseaux, un mètre, du fil doré, une craie, un jeu d'aiguilles, un petit patch, une pince pour accrocher ses patrons au tissu, du masking tape… Et comme je connais bien cette jeune maniaque perfectionniste, je peux vous dire qu'elle a passé des mois à dénicher les meilleurs outils et les a testés pour être sûre qu'ils soient au niveau de ses exigences. La bonne nouvelle, c'est que Lisa a accepté de vous offrir trois Starter Kits. Pour participer à ce jeu concours, il vous suffit de laisser un commentaire sous cet article en me disant ce que vous comptez confectionner avec ce coffret. Je tirerai trois gagnants(es) d'ici dimanche soir (le 5 juin). Les résultats du concours seront annoncés dans mon post de lundi 6 juin 2016. Go, go, go !


Le Starter Kit Wear Lemonade est vendu 59 euros sur le site Wear Lemonade

On nous prend pour des connes

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On prend tellement les femmes pour des connes. Je ne commence jamais mes posts par de tels coups de gueule mais j'avoue que depuis quelques jours, mon humeur dépasse le seuil de l'agacement. Sans doute que ce torrent de pluie qui fait grimper le niveau de la Seine et l'absence de soleil sur Paris ne m'aident pas à prendre de la distance. N'empêche. Ce weekend, à la campagne, on a discuté d'un papier paru dans Le Monde sur la tendance des «mères parfaites». Je vous invite à le lire même si ce n'est que le déclencheur de mon ras-le-bol. A table, une personne qui ne lit pas de blog en dehors du mien et qui rejette en bloc tout type de réseaux sociaux, s'est insurgée en pliant le journal : «C'est quand même dingue que des mères puissent ressentir le besoin de raconter leur vie sur Internet et que d'autres finissent par se sentir complexées en regardant ces photos de vie parfaite»… Hier, j'ai lu plein de réactions suite à cet article ou aux commentaires nauséabonds sous l'article, celle de La Fiancée du Panda qui explique combien il lui est difficile d'être sur tous les fronts, mais aussi celle d'un blog que je ne connaissais pas : Malleotresors… J'étais moi aussi très énervée par la réaction de la personne à table dimanche mais j'ai mis quelques jours à trier mes pensées (ce qui suit est encore assez bordélique, veuillez m'en excuser).


Le postulat qui me dérange le plus derrière ce qui est dénoncé dans l'article, c'est l'idée qu'on puisse considérer les femmes comme des êtres si fragiles qu'elles pourraient basculer à tout instant dans la dépression en regardant la prétendue vie parfaite d'influenceuses. Est-ce qu'on pourrait écrire la même chose au sujet des hommes et de leur perte de confiance en eux après avoir maté des joueurs de street fighter maitriser une partie bien mieux qu'eux sur Youtube (vous l'ignorez peut-être mais il y a des millions de gens autour de la planète qui regardent des joueurs de gaming s'affronter, avec pour fond sonore des commentateurs sportifs dignes de ceux du foot… si, si) ? Sont-ils jamais présentés comme de petites choses fragiles au bord du burn-out à force de regarder Gary Vaynerchuck (mon gourou de l'internet mais on en reparlera une autre fois) bosser 17 heures par jour sur Snapchat ? JAMAIS. En revanche, les femmes sont toujours dépeintes comme des connasses influençables au bord de l'hystérie (je schématise sans doute un peu…à peine).



Moi à mon meilleur niveau !


Je ne nie pas la toxicité de la tonne d'images qu'on absorbe quotidiennement et les injonctions silencieuses qu'elles nous envoient. Sois plus mince. Range ton appart. Prépare des légumes. Bois du thé vert et pas du vin. N'oublie pas tes compléments alimentaires. Démaquille toi. Organise ta to-do liste. Passe plus de temps avec ton enfant. Vois tes amis. Va courir à 6h. Arrête la viande. Arrête le poisson aussi. Soigne la déco de ta table. Fais des abdos parce que no pain no gain. Sois sexy en toute circonstance tout en restant pudique. Sois positive et enjoy la pluie. Médite bordel… Vous le savez comme moi : cette fille qui fait tout parfaitement bien avec son corps démentiel, ses longs cheveux brushés et son grand sourire, N'EXISTE PAS. Parfois, on a l'illusion qu'elle existe. Comme le Père Noël, les millions qu'on va gagner au loto si on joue, la peau qui rajeunit grâce à une crème, le régime qui résoudra définitivement tous nos problèmes. Et puis, il nous suffit d'échanger avec nos amis, de les écouter nous raconter comment ils ont échappé de peu à l'infanticide au moment des devoirs, de consoler une copine qui n'a pas dormi depuis l'arrivée de ses jumeaux (c'est à dire il y a… trois ans) et on obtient la preuve que la vraie vie est loin de ressembler àInstagram, aux photos sur mon blog ou aux vidéos souriantes sur Youtube.


Cela ne m'empêche pas d'avoir du plaisir à regarder de belles images sur Pinterest ou à lire un article esthétisant sur une recette de cuisine plus que parfaite que je ne réaliserai probablement jamais. Comme je l'écrivais hier, je n'ai pas besoin de savoir coudre pour être fascinée par les tutos de Lisa Gachet. Je rêve de découvrir un jour l'Australie et la Nouvelle Zélande. Quand je lis des posts sur des blogs au sujet de ces destinations, ça m'inspire, ça me donne encore plus envie d'y aller mais je ne suis pas dévorée par la jalousie en me répétant «je n'y arriverai jamais, elle a trop de chance». D'autant qu'à force de méditer – pas tous les jours parce que j'ai souvent mille autres choses à faire – j'ai compris la puissance des pensées négatives. Parfois, je scrole l'écran de mon téléphone et je tombe sur une photo idyllique d'une fille faisant du yoga, tête en bas, sur une plage aux Maldives. Si je suis en forme, l'image me régénère. Si mon cerveau est en mode cocote minute, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer que ma vie serait plus simple si j'étais moi aussi au bord d'un lagon. Ce n'est pas la photo qui détermine ma réaction. C'est mon état préalable. Je ne crois pas que les primipares d'aujourd'hui soient plus dépressives qu'il y a dix ou quinze ans parce qu'elles voient des photos de mamans sans cerne, un bébé parfaitement habillé dans leurs bras. L'arrivée d'un nourrisson est un bouleversement pour tous les parents, même quand ça les rend très heureux et ceux qui ne parlent que de la partie rose dragée sont des menteurs.


Le second postulat qui traine ici ou là au sujet d'internet, des réseaux sociaux, des blogs et autres chaines Youtube, c'est que «c'était mieux avant ». Avant quoi ? Avant les smartphones, avant les ordinateurs à la maison, avant Google, Facebook, Instagram, Snapchat, Pinterest ou Twitter. Avant «les gens réfléchissaient avant de parler ou d'écrire». Avant «les gens étaient plus pudiques». Avant «on n'était pas emmerdé par son téléphone». Avant «on était plus concentré». Avant «on avait des vrais amis, pas des relations virtuelles». Avant «les gens lisaient des vraies livres dans des bibliothèques». Avant «les enfants étaient bien mieux éduqués et ils respectaient leurs parents ». Et bla et bla et bla bla bla. Quand bien même toutes ces affirmations seraient vraies, a-t-on aujourd'hui la possibilité d'appuyer sur le bouton «rewind» ? A part en achetant un jean patte d'eph' et en allant vivre dans les Cévennes, dernière zone de France où la 3G ne passe pas, peut-on refuser la révolution numérique et s'installer en 1973 ? Non. Evidemment, pour se distinguer ou se protéger, on peut éviter la fréquentation des réseaux sociaux et limiter sa consommation internet au minimum syndical. Néanmoins, je suis convaincue qu'en cessant de se raidir, en s'intéressant à ces nouveaux modes de communication qui ont métamorphosé nos vies, on est mille fois plus capable de distinguer le bon numérique du mauvais. Ca me rappelle ce que mon psychologue corporel (vaste sujet, j'y reviendrai) tente de m'apprendre : plus on résiste à une douleur physique, plus elle fait mal. Dès qu'on l'accepte, elle s'évapore.


On vit une révolution sans précédent, c'est normal que cela nous inquiète et nous questionne. Cessons cependant de nous laisser asphyxier par les préjugés et restons soudés, hommes et femmes, parents ou non, dans la lutte contre les regards moralisateurs. Il y a du boulot punaise…

Hotel Saint James Paris

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Je vous écris du sud de la France où il fait gris. Bien moins gris néanmoins qu'à Paris où l'on compte les jours jusqu'au prochain rayon de soleil. Samedi dernier, j'ai oublié cette météo épouvantable en quelques stations de métro. Je me suis rendue dans un quartier où je ne vais jamais : en bas de l'avenue Foch près de la Porte Dauphine. J'étais invitée à tester un petit-déjeuner à l'Hôtel Saint James Paris dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'alors. Arrivée devant le numéro 43 de l'Avenue Bugeaud, j'ai eu un choc : je ne m'attendais pas à découvrir un lieu aussi spectaculaire. Une demeure gigantesque bâtie au XIXe siècle sur le parc du premier aérodrome de Paris. Une fois le portail franchi, le chant des oiseaux et de la fontaine est si puissant qu'on se sent téléporté dans un château à des kilomètres de la capitale. Magique.





Photographies Ma Récréation


A l'intérieur, on découvre un lobby délirant avec un escalier peint en noir et blanc se reflétant sur un jeu de miroirs au plafond. Ca m'a rappelé les dessins d'Escher où les marches montent et redescendent dans un tourbillon mathématique qui empêche de distinguer le début de la fin. Juste derrière, la salle du petit-déjeuner et du brunch servi le weekend donne sur le bar installé dans l'ancienne bibliothèque de la demeure et sur le jardin où d'immenses montgolfières évoquent l'origine des lieux. Mais comment avais-je pu ignoré l'existence d'un pareil endroit à Paris ? En fait, le Saint James sort d'une longue période d'extrême confidentialité puisqu'il s'agit d'un club privé qui commence à s'ouvrir au public. Jusqu'ici réservé exclusivement aux membres et aux clients qui y passent la nuit, le bar de l'hôtel est désormais ouvert à partir de 19h chaque soir. Et la salle du petit-déjeuner que j'ai testé (qui n'est malheureusement pas encore accessible aux non membres ou aux non clients) s'ouvre à l'occasion de la formule brunch du dimanche matin et s'étend dans le jardin les beaux jours. En espérant qu'ils reviennent un jour à Paris…




Photographies Ma Récréation


Je n'ai pas testé le brunch mais le petit-déjeuner était irréprochable. En plus de la partie buffet qui propose des fruits frais, des laitages, un plateau de fromages, des tartes maison, des viennoiseries croustillantes, une sélection d'aliments sans gluten, des œufs brouillés en verrine, du bacon, des saucisses et des jus frais, on peut commander la spécialité du chef : les œufs bénédictine. J'ai goûté ceux au saumon fumé… jouissifs ! Dans la salle du petit-déjeuner, j'ai surtout croisé des touristes américains fortunés et quelques couples très amoureux. Du coup, j'ai demandéà voir des chambres pour voir si leur décoration était aussi théâtrale que l'escalier central.




Photographies Ma Récréation. Ci dessus : la bibliothèque transformée en bar de l'hôtel


Rénové par la décoratrice franco-américaine Bambi Sloan en 2011, l'hôtel décline un style différent dans chaque chambre. Les meubles Napoléon III se mélangent aux carreaux de ciment, aux lustres et à la moquette imprimée parquet. Ce carambolage stylistique ne correspond pas à mes goûts mais il a le mérite d'avoir du panache et de la personnalité, ce qui manque cruellement à bon nombre d'hôtels luxueux qui utilisent les mêmes codes de Hong Kong à New York si bien que chaque endroit est interchangeable. Je n'avais qu'une envie : m'offrir une nuit en amoureux et échapper ainsi à la morosité parisienne. D'ailleurs, je trouve que c'est une bonne idée de cadeau pour un anniversaire de mariage (vous êtes nombreux à m'écrire pour me demander des idées de cadeaux, si bien que je me demande si je ne vais pas créer une rubrique dédiée…).




Photographies Ma Récréation. L'escalier central et l'une des entrées d'une suite de l'hôtel


J'espère que l'hôtel va changer de politique concernant les petit-déjeuners et ouvrir les réservations à ceux qui n'y ont pas passé la nuit. Sinon, il vous reste à dénicher un membre de ce club privé qui pourra vous y inviter. Ou bien aller tester le brunch, assez cher, mais préparé par un chef déjà auréolé d'une étoile…





Photographies Ma Récréation. Une jolie chambre, très lumineuse avec une baignoire en fonte comme je les aime...


Hôtel Saint James Paris, 43 avenue Bugeaud, Paris 16e, Tel : +33 1 44 05 81 81 bar et restaurant étoilé ouvert tous les soirs à partir de 19h aux non-membres, chambres doubles à partir de 387€ la nuit, brunch le dimanche de 12h à 16h, 80€ par adulte, 30€ par enfant, gratuit pour les moins de 4 ans.

Paris sans clichés

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Une vieille dame qui donne à manger aux pigeons, les cheveux épinglés en chignon. Un monsieur en mocassins Mephisto qui promène ses deux chiens sur le trottoir. Une terrasse de café où l'on se brûle les lèvres avec un expresso trop serré. Une cour pavée cachée derrière une grande porte cochère. Un automobiliste qui gueule «connard»à travers son pare-brise à l'attention du bus devant lui. Voilà ce que m'évoque Paris lorsque je pense à cette ville que j'aime tant. On est loin des publicités pour les parfums de luxe dans lesquelles les filles descendent les escaliers du Grand Palais en robe haute couture. Lassées par ces images d'Epinal qui ont colonisé la planète entière – au point que les Japonais pensent encore qu'ils vont trouver des serveurs souriant en tablier blanc dans toutes les brasseries de Paname – certaines marques de beauté ont décidé de rendre hommage à des quartiers moins touristiques que les Champs Elysées. Bonne Nouvelle, la nouvelle ligne cosmétique lancée par Adrien Gloaguen, créateur de l'Hotel Paradis dans le 10e arrondissement et de l'Hôtel Panache dans le 9e. Green Barbès, la marque de soins naturels à fabriquer soi même et les bougies parfumées de Kerzon dédiés à des lieux inattendus comme le Parc Monceau ou la Place des Vosges. Un courant déjà initié par quelques labels de niche comme Astier de Villatte avec ses bougies La Tournelle, Paradis Latin ou Rue Saint Honoré.


Photographies M/B pour Ma Récréation. Merci à Camille de Laurens et Marine de Bouchony pour ces images rafraichissantes d'un Paris facetté et authentique !


La récente sortie de toutes ces nouvelles marques m'a donné envie de comprendre ce que cette tendance racontait de notre époque. Pour répondre, j'ai commencé par demander aux trois marques brillamment photographiées et mises en scène ici par l'agence M/B (aka Marine de Bouchony et Camille de Laurens) de me parler de leurs inspirations. Déjà propriétaire de deux hôtels branchés de la rive droite, Adrien Gloaguen cherchait des produits cosmétiques à glisser dans les salles de bain de ces lieux. «Il existe évidemment de nombreuses marques mais j'avais envie de soins signés, plus personnalisés qu'une ligne déjà existante» m'a-t-il confié. Il fait alors appel à l'illustratrice Frédérique Vernillet qui imagine un pigeon voyageur en bleu, blanc et rouge pour emblème sur les flacons de savons liquides, shampooings et soins nourrissants pour le corps, baptisés Bonne Nouvelle. Les senteurs, aromatiques et florales, parfois légèrement tabacées ou juste gorgées d'agrumes sont tellement irrésistibles qu'Adrien s'est finalement décidéà déployer la distribution de ces produits à l'extérieur de ses hôtels. On pourra les trouver, à la rentrée, chez 0FR et dans d'autres points de vente (qui seront annoncés sur le site de la marque). Quant au nom qui évoque la station de métroà cheval entre les 2e et 10e arrondissements ? «C'est mon quartier, là où je vis et je travaille, dit-il. Un lieu dynamique qui fourmille d'idées et de projets. On parle toujours des Champs Elysées et de Saint Germain des Prés. Je trouvais intéressant de mettre une autre facette de Paris en avant, un Paris nouveau, optimiste et jeune. Et puis, le nom de cette station de métro est très positif. On en a besoin en ce moment ! ». La ligne Bonne Nouvelle devrait continuer à se développer dans les mois à venir, avec probablement un parfum...



Photographie M/B pour Ma Récréation


Du côté de Kerzon, la jolie marque de parfums pour la maison lancée en 2013 par deux frères – Etienne et Pierre-Alexis Delaplace – Paris se découvre au fil de ses jardins. «Nous avons créé notre marque en souvenir d'une maison dans laquelle nous avons passé une grande partie de nos vacances d'été, raconte Pierre-Alexis Delaplace. Nous avons commencé par donner une nouvelle forme aux sachets de lavande que notre grand-mère déposait dans les armoires de cette demeure ». Après les pochettes parfumées composées comme de vraies fragrances élaborées et non comme des odeurs monocordes, le duo a développé la collection «Flâneries à Paris » qui s'enrichit de nouvelles bougies : Parc Monceau, une tubéreuse en hommage aux fleurs délicates de ce jardin du 17e arrondissement, Ile Saint-Louis, un vétiver racé, et Place des Vosges, une rose singulière. On trouve aussi dans cette ligne déclinée en parfum et en sachets pour le linge, les variations Tuileries-Palais Royal, Parc des Buttes Chaumont ou encore Jardin du Luxembourg. «En opposition à l'image qu'on se fait d'une grande ville grise, des voitures et du métro, Paris regorge de jardins au calme qui ont chacun leur histoire, leur caractère, leur architecture et leur végétation. C'est cette facette de Paris que nous voulons mettre en avant en choisissant des lieux dans lesquels nous avons nos habitudes. On fait de la propagande pour un Paris vert» ajoute Pierre-Alexis Delaplace, en souriant.


Photographie M/B pour Ma Récréation. La bougie Parc Monceau à la tubéreuse et au jasmin de Kerzon


Green Barbès présente aussi un visage de Paris éloigné des clichés. Née de la volonté de deux amies, Clémentine Buren et Hélène Segol – respectivement consultante freelance en relations publiques et productrice exécutive de pub le jour – cette marque fait le pari d'un futur qui accueillerait la nature dans la ville. «On fantasme un Barbès qui serait au cœur de la culture des plantes » avoue Hélène Segol. Lorsque les deux parisiennes ont compris qu'il ne suffisait que de quelques ingrédients pour fabriquer une crème, elles se sont mises à concocter leurs potions naturelles dans leur cuisine la nuit. «On a commencéà se méfier des longues listes d'ingrédients sur les packagings des marques industrielles et on a expliquéà nos copines comment élaborer leurs propres cosmétiques» se souvient Hélène. Après avoir animé un grand nombre d'ateliers DIY sur ce thème, elles ont fini par mettre au point des kits avec ingrédients, formules et conseils qui permettent à n'importe quel néophyte de se faire sa crème ou son déodorant maison. «On prône le faire soi-même, l'apprentissage du bienfait de chacune des matières premières, une forme de luxe, à mon avis, mais différente...» souligne Hélène. On est loin de l'atmosphère des Champs Elysées ! Encouragées par le succès de leurs premiers kits, les deux créatrices devraient également développer des produits « prêts à porter » pour les flemmards(es) de mon espèce. Elles seront le 10 juillet chez Mirz Yoga pour un nouvel atelier.



Photographies M/B pour Ma Récréation. Le kit Green Barbès pour faire sa crème


Je trouve ces trois projets enthousiasmants et il y en aurait plein d'autres à citer dans ce courant à l'instar de la collaboration entre la marque Huygens et le café branché des Buttes Chaumont et des berges de Seine, Rosa Bonheur. Serait-on entré dans une ère marketing un peu moins lisse ? Alexandra Jubé, Responsable Insight et Digital pour le cabinet de tendances NellyRodi répond : «Beaucoup de marques se posent des questions sur la manière de réinventer le discours sur le Made in France ainsi que sur la ville de Paris. La capitale conserve un capital émotionnel important. Mais à force de le surexploiter pour tout et pour rien, par tout le monde, il perd de son fond et ne réussit plus àêtre différenciant. En s'inspirant d'autres quartiers, on diffuse à la fois une partie du story-telling parisien et on y ajoute des caractéristiques propres à chaque arrondissement, donc des aspérités supplémentaires à la marque ». Une manière de singulariser son message et de cibler une clientèle niche qui éprouve du plaisir à retrouver les lieux qu'elle aime sur une étiquette. Parallèlement, j'ai l'impression qu'on commence à sortir de l'esthétique plus-que-parfaite d'Instagram pour aller vers une expression moins cliché de notre quotidien (j'en ai d'ailleurs parlé la semaine dernière juste ici). «Le succès de Snapchat est l'incarnation la plus tangible de ce mouvement, confirme Alexandra. Ce réseau redéfinit les standards des filtres Instagram. Il est pris d'assaut par une nouvelle génération qui aime cette réalité brute. La mode est aussi inspirée par ce courant avec Gosha Rubchinskiy ou encore Vetements… On va chercher l'inspiration dans des références moins évidentes, plus dures, plus underground, dans de la culture de rue. » Ah ça, c'est sûr que si vous m'avez suivi sur Snapchat ce weekend (@lilibarbery) vous avez du remarquer que j'étais pas vraiment dans la version quatre épingles d'Instagram mais plutôt en « roulotte » libre (on était à deux doigts du numéro de clown...). Et d'après la papesse des tendances de demain, ce nouvel esthétisme qui touche tous les secteurs de création va-t-il s'installer ? «Oui, affirme Alexandra Jubé. Après le minimalisme ou l'esthétisme d'héritage, on est entré dans un nouveau cycle. La singularité et la culture de niche sont des valeurs très fortes actuellement, notamment pour la génération Z. On cherche de moins en moins de standards et de clichés. Ce qui ne signifie pas que seule la culture de rue va inspirer le futur. On devrait, en tous cas, sortir des références premier degré, quel que soit l'univers esthétique.» Enfin… faudra quand même attendre un peu. Parce qu'on n'est pas prêts d'échapper aux roulages de pelle sur les ponts de Paris dans les prochaines publicités parfum à la télé en septembre prochain…



Photographie M/B pour Ma Récréation


J'espère que cette analyse et les photos de l'agence M/B vous ont plu. J'ai hâte d'avoir vos réactions sur la manière dont on utilise les clichés parisiens et cette nouvelle tendance de marques qui présentent un Paris atypique...


Pas de panique les gagnantes du concours Wear Lemonade, je ne vous ai pas oubliées ! Véronique Royne, Fanny Gauvin et Clotilde Frayssinet, bravo, vous avez gagné ! Je vous envoie un email pour avoir votre adresse postale. Lisa Gachet se chargera de vous envoyer votre Starter Kit as soon as possible…


Photographie M/B pour Ma Récréation. Ma préférée... je trouve ce petit chignon tellement émouvant.


La conciergerie Domus (ou la paix des couples)

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Si la conception d'une cuisine Ikea peut aisément conduire au divorce comme je l'ai déjà raconté, le bricolage est un sujet aussi explosif qu'une vieille centrale nucléaire. Une fois les gros travaux terminés, l'emménagement amorcé et les cartons ouverts, on découvre la multitude de merdouilles à régler : les poignées de placard et les tableaux à accrocher (toujours pas commencé alors qu'on est installé depuis six mois), les suspensions ou les appliques à fixer, et les tringles à rideaux à installer… Rien de bien compliqué, c'est vrai. En plus, on n'a aucune excuse : on a une perceuse et un niveau de qualité pour faire tout ça. Mais je suis tellement maniaque que j'ai le don de pulvériser la moindre initiative de bricolage. «Tu vas faire ça bien ? Nan parce que c'est pas ton métier quand même. Enfin, je dis ça parce que les murs sont pas droits et que si on fout en l'air la peinture Farrow and Ball qui coûte trois Smics, on aura l'air malin… Et tu vas faire comment pour scier les tringles en métal ? Nan mais bien sûr, vas-y, fais-le si tu es ABSOLUMENT CERTAIN que tu sais PARFAITEMENT le faire…» De quoi démotiver toute bonne volonté. J'ai déjà entendu parlé de sociétés spécialisées dans le bricolage à domicile et je ramasse souvent des publicités dans ma boite aux lettres vantant les mérites de «Bernard la bricole» et autre «Marco le roi du marteau ». Mais je suis tellement cintrée que si ce n'est pas un(e) ami(e) qui me le recommande personnellement, j'imagine déjà un bricoleur du dimanche bousillant mon applique adorée des années 1930.



La boutique L'Oeil du Jour chez Domus. Photographie Ma Récréation


J'aurais pu demander à l'entreprise ayant fait les travaux chez moi de se charger de toutes ces petites tâches mais elle était débordée par de nouveaux chantiers. Et c'est en discutant avec une copine que j'ai appris l'existence de la conciergerie Domus. Domus est un centre commercial entièrement dédiéà l'univers de la maison, situéà Rosny sous Bois, en banlieue parisienne. Il y a dans cette phrase mille obstacles réunis pour m'empêcher d'aller là-bas. Je suis snob. Je déteste les centres commerciaux. Je déteste le RER. Et je n'ai pas de voiture. Convaincue que ça allait me plaire, mon amie qui cherchait de nouvelles assiettes pour sa cuisine, m'a emmenée en Autolib (ils ont une borne à l'arrivée pour rendre la voiture) un vendredi matin. «T'en profiteras pour trouver les lampes et les rideaux que tu cherches !» m'a-t-elle lancé. Première surprise sur place : c'est bien un centre commercial avec tous ses codes déclinés (grand espace de circulation au centre, milliards de boutiques tout autour et dispatchées sur plusieurs niveaux) MAIS il y a un joli café qui s'appelle Fresh Corner, des tables installées près de toboggans gigantesques afin que les enfants puissent s'occuper pendant que vous vous engueulerez sur la couleur des rideaux… Surtout, derrière cet espace au rez-de-chaussée, il y a le comptoir SOS que je rêverais d'avoir avec moi à chaque instant : la conciergerie !


Photographie Ma Récréation. Le centre commercial Domus


Rien à voir avec une loge de concierge qui distribue le courrier, la conciergerie Domus règle tous vos problèmes liés à la maison. Et pas que, d'ailleurs, puisqu'ils s'occupent de recharger votre portable ou de réparer l'écran de votre téléphone pendant que vous faites vos courses. Fondée en collaboration avec le concepteur de services To Do Today, la conciergerie trouve une solution à tous les problèmes. Trouver un déménageur, un service de ménage avant l'état des lieux, un jardinier pour verdir un balcon, un architecte pour un conseil en style… Un genre de Siri qui répond à toutes vos questions : où trouver les cartons les moins chers ? à quel serrurier faire confiance ? Quelle entreprise choisir pour poser mon parquet ?... Ils ont, en prime, des poussettes à dispo pour les parents et du matos de puériculture (couches, lingettes…). Quant à mes besoins de bricolage à domicile, la conciergerie Domus m'a trouvé un monsieur génial pour poser mes tringles. Ca coûte 149 euros les trois heures et ça les vaut largement ! Comme les sols et les plafonds sont tous penchés chez nous, il m'a confirmé que ce n'était pas une mince affaire, d'autant que certaines tringles sont tellement collées au coin du mur qu'il faut les fixer dans le mur latéral opposé sans dézinguer les moulures…



Photographies Ma Récréation. En haut, le café Fresh Corner, en bas la fameuse conciergerie


Chez Domus, j'ai tenté de trouver mes rideaux. Finalement, je suis rentrée avec une jolie lampe scandinave dénichée dans la boutique L'œil du Jour, une tonne d'outils à pâtisseries achetés chez Zodio (je ne connaissais pas cette enseigne low cost qui propose des produits pour chaque pièce de la maison. Leur rayon cuisine est impressionnant surtout si vous aimez les moules en silicone et la pâte à sucre colorée. C'est pas cher et c'est un peu le lieu idéal pour préparer un goûter d'anniversaire pour enfants avec mini cadeaux pour les invités, papèterie et déco…), une grande nappe en lin écru chez Alinea (pas vraiment mon genre de magasin, mais j'ai un plaisir fou à dénicher au milieu d'un rayon que je trouve moche LE produit vraiment abordable qui correspond à mes goûts). Et puis il y a aussi plein d'autres boutiques que vous connaissez déjà : Maisons du Monde, Habitat, BoConcept, Kartell, PoltroneSofa, Roche Bobois, Truffault, La Maison de La Literie, bientôt Ligne Roset


Photographie Ma Récréation, le toboggan géant chez Domus


Je n'ai toujours pas trouvé mes rideaux (enfin si j'ai trouvé exactement ce que je voulais chez Rue Herold mais du sur mesure très très très cher). Mes tringles sont en revanche parfaitement accrochées –et sans dispute– et en plus de ma nouvelle lampe, j'ai fait la folle dans un toboggan ahurissant chez Domus… Bref, la matinée idéale !



Photographies Ma Récréation. L'intervention bricolage à la maison (ce monsieur est venu avec son escabeau, son matériel et même un aspirateur pour éviter de mettre de la poussière en perçant les murs). En bas, ma nouvelle lampe en marbre vert


Domus, Centre Commercial, 16 rue de Lisbonne, 93562 Rosny Sous Bois, ouvert du lundi au dimanche, de 10h à 20h, (ils disent à 8 minutes de Paris... euh, ça dépend où on situe Paris, si c'est la Porte de Bagnolet, en effet, c'est tout près, si c'est Opéra, ben comptez 30 minutes de plus !). Pour accéder à la conciergerie sans vous déplacer, c'est possible et c'est en ligne

Boulettes de veau à la sauge de Pierre Sauvage

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Les recettes de cuisine sont de retour !!! J'adorerais que cette rubrique soit hebdomadaire tant nous avons de plaisir à la concocter pour vous, mon amie la brillante photographe Armelle Kergall et moi, mais nous avons des emplois du temps tellement frapadingues que chaque prise de vue tient toujours du miracle. Cette fois, je vous emmène dans un lieu ahurissant qui nous a décroché les mâchoires pendant plusieurs minutes : l'appartement de Pierre Sauvage, propriétaire de la maison de tapis occidentaux Casa Lopez. J'ai rencontré Pierre il y a plusieurs années dans sa précédente vie lorsqu'il était attaché de presse. Associé dans une grande agence parisienne, il s'occupait alors de marques luxueuses à l'instar des parfums Frédéric Malle. Et puis, il y a un peu moins de deux ans, ce fou de décoration décide de changer d'itinéraire professionnel. Il quitte l'univers de la presse et rachète la marque qui le faisait rêver depuis longtemps : Casa Lopez. Ainsi, depuis dix-huit mois, Pierre imagine des motifs de tapis qu'il décline en petites séries dans des couleurs irrésistibles (je pense notamment àcertains modèles en fluo que j'adore). Il crée aussi de la vaisselle et vient de mettre au point un parfum d'intérieur ainsi qu'une bougie parfuméeévoquant le souffle du printemps lorsqu'on ouvre sa fenêtre au matin et qu'un air frais infuse la maison de senteurs florales et aromatiques. Lorsqu'on est arrivé dans la cour de son immeuble, Armelle et moi sommes restées scotchées quelques secondes en observant le bâtiment et la grandiloquence de l'escalier en pierre. On était comme deux gosses, prêtes à faire des claquettes dans les marches tellement on se sentait privilégié de visiter un appartement aussi fou. Pierre nous attendait avec ses ingrédients déjà parfaitement installés sur la table. Parce qu'en plus d'avoir du goût pour la décoration, il cuisine hyper bien ! Pour Ma Récréation, il a accepté de nous livrer sa recette archi simple de boulettes de veau à la sauge et au romarin, servi avec une sauce à la menthe. Un délice ultra rapide à réaliser et qui pourrait bien épater vos prochains invités. Quant à l'appart de dingo, je l'ai mitraillé de photos pendant qu'Armelle shootait Pierre dans la cuisine et je vous en reparlerai bientôt sur le blog… A table !


Photographie Armelle Kergall


Ingrédients pour 4 personnes
500 grammes de viande veau hachée
5 à 6 feuilles de sauge fraiche
1 jaune d'œuf
2 oignons cébette (l'oignon classique risquerait d'avoir un goût trop fort)
un peu d'huile d'olive pour la cuisson
2 branches de romarin
1 fjord
5 à 6 feuilles de menthe
sel et poivre


Photographies Armelle Kergall


Préparation
Cette recette convient parfaitement à ceux qui suivent un régime sans gluten puisque ces boulettes ne contiennent pas de pain ni de chapelure. Dans un saladier, mélangez la viande avec le jaune d'œuf, les oignons coupés en petits morceaux, du sel et du poivre. Ciselez les feuilles de sauge et mélangez les à la préparation. Avec les mains, formez des boules pas trop grandes et de taille égale. Avant de lancer la cuisson, mélangez dans un mixeur le fjord et les feuilles de menthe et assaisonnez à votre convenance. Réservez cette préparation fraîche dans un saucier. Faites dorer à feu fort les boulettes dans une poêle avec de l'huile d'olive et deux branches de romarin. Il va parfumer la viande sans risquer de donner de l'amertume au plat. Baissez la température à feu moyen et surveillez la cuisson : il faut que chaque côté de la sphère soit cuit mais surtout pas cramé. Il y en a pour 5 à 8 minutes max. Servez en décorant avec quelques feuilles de sauge. C'est prêt !!!


Photographie Armelle Kergall (oui on a mis l'assiette par terre sur un tapis, c'est n'importe quoi, mais on adorait le mélange des motifs :-)

Tout ce que vous avez toujours rêvé de savoir sur l'hydratation

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En ce moment, je fais n'importe quoi. Je ne dors pas assez. Je travaille trop. Je mange n'importe comment et souvent trop. Je ne prends pas le temps de méditer. Je fais sauter mes séances de sport pour bosser. Et j'oublie de boire suffisamment d'eau. Résultat : en plus d'un état émotionnel aussi stable que l'attraction Space Mountain et d'un cul en progression exponentiel, ma peau me déteste. Bon évidemment, comme j'ai plutôt du bol niveau cutané, ça n'est pas flagrant pour les autres, mais moi, dans le miroir, je vois le milliard de ridules de sécheresse récemment échouées sur ma tronche sans parler de toutes les petites rougeurs qui me signalent qu'il est temps de sortir de cette phase « crash test ». Je ne sais pas comment vous vous extirpez de ce genre de cercle vicieux. Mon truc dans ces cas-là c'est 1) d'aller faire les courses et remplir le frigo de légumes et de fruits qui me font envie 2) me vernir les ongles car ça me donne l'illusion d'être une créature soignée qui prend soin d'elle 3) prendre une douche ou un bain et visualiser mes soucis s'évacuer dans le tuyau de vidange 4) faire une to do liste pour débarrasser mon cerveau de tout ce que j'ai peur d'oublier 5) appliquer un masque SOS sur ma peau afin de remettre les compteurs à zéro. Mais surtout pas un soin agressif. Juste une texture enveloppante bien hydratante. Encore faut-il savoir laquelle choisir…



Photographies et animation Ma Récréation


Récemment, la marque Clinique m'a contactée pour me parler de sa gamme Moisture Surge et m'a proposée de vous faire gagner des produits de cette ligne qui vient de baisser ses tarifs (fait rare dans l'industrie cosmétique !). J'adore leur masque qui s'applique le soir avant de se coucher et que ma peau absorbe en quelques minutes. J'aurais pu me contenter d'organiser le concours en vous vantant les mérites du produit mais je me suis dit que c'était l'occasion de creuser un peu le sujet de l'hydratation. Parce qu'après plus de quinze ans àécouter les créateurs de beauté me parler de la dernière molécule «XB486 » ou de «l'actif du Panama» qui va me lisser comme un fer à repasser, je n'ai acquis que trois convictions : 1) se méfier du soleil et s'en protéger dès qu'on s'expose 2) se nettoyer consciencieusement le visage tous les soirs avec un démaquillant non détergent 3) hydrater sa peau quotidiennement. Seulement voilà : hier soir, j'ai compté le nombre de soins hydratants reçus ces dernières semaines (sérums, masques, crèmes, gels) sachant que je ne fais même pas partie des journalistes qui reçoivent l'intégralité des nouveautés... Je me suis arrêtée de compter une fois le chiffre 40 franchi ! Difficile de déterminer quel produit est fait pour votre peau parmi cette offre délirante de nouveautés, sans énumérer tous les autres déjà en magasin. Du coup, j'ai décidé de faire le point sur les stratégies d'hydratation avec trois experts de la peau. Une dermatologue, une esthéticienne et un formulateur. A vous de faire votre cuisine et de piocher les conseils qui vous parlent, selon vos convictions (bio ou pas), vos habitudes et vos préférences en terme de texture (gel, crème, baume, sérum, huile…). Rendez-vous à la fin de l'article pour participer au concours.


Photographie Ma Récréation


L'avis du dermato :« Attention à la manière dont vous nettoyez votre peau. Si vous utilisez un produit trop agressif, vous risquez de la déshydrater »
Dermatologue pratiquant dans son cabinet à Paris et à l'hôpital, le Dr Florence Poli m'a d'abord expliqué comment reconnaître son type de peau. «Une peau normale est ferme, souple et on ne distingue pas les pores – c'est le cas chez l'enfant par exemple. Une peau sèche est fine, elle a tendance à desquamer, elle est inconfortable et elle tiraille. La peau grasse est épaisse, luisante, grise, sans éclat et rugueuse car les cornéocytes restent collés par l'excès de sébum et on voit des pores dilatés » dit-elle. Miam ! J'espère que vous n'êtes pas en train de manger…Souvenez-vous du conseil de Joëlle Ciocco avec le papier cigarette pour savoir si vous souffrez vraiment d'un excès de sébum (commandement n°1). Reste à savoir si on a le même type de peau toute sa vie ? «La peau grasse peut perdre son film hydrolipidique de surface avec un traitement anti-acnéique, une mauvaise hygiène – du nettoyage répétitif et détergent – ou des traitements trop agressifs type acides de fruits ou rétinol. De la même manière qu'une peau normale peut se transformer en peau sèche lorsqu'elle bronze puisqu'elle s'épaissit. En outre, la peau s'assèche au fil du temps, on le voit bien chez les personnes âgées » poursuit le Dr Florence Poli. Mais du coup, comment savoir de quoi on a besoin ? «La peau est une barrière entre l'atmosphère et l'intérieur, explique-t-elle. Dans une ambiance tropicale, on n'a pas besoin de se mettre une crème hydratante. En revanche, dans l'avion, lorsque le climat est sec ou qu'il fait très froid en hiver, quand les radiateurs sont à fond, on perd de l'eau. Vous pouvez en boire mais comme elle part dans les urines, ce ne sera pas efficace pour la retenir au niveau du visage. Et je ne suis pas convaincue par l'utilité des compléments alimentaires dont je ne suis pas spécialiste. Méfiez-vous aussi des eaux thermales dont certaines conduisent parfois à la déshydratation. Donc, appliquer une crème reste le moyen le plus efficace d'obtenir un résultat. » Moi, je prends moult compléments alimentaires et je dois dire que j'ai déjà fait l'expérience d'avant après bluffants avec de l'huile d'onagre, de l'huile de bourache ou encore de l'huile de foie de morue (ce que je n'ai jamais substituéà mon rituel cosmétique quotidien)… mais je n'ai aucune preuve scientifique à vous offrir, juste mon ressenti. Alors comment choisir la bonne formule pour son visage ? «Soit on met une couche de gras (vaseline, huiles minérales, certaines huiles végétales) et ça empêche l'eau à l'intérieur de la peau de s'évaporer. Le problème est que ces hydratants occlusifs peuvent être comédogènes même lorsqu'ils sont d'origine naturelle. Ils n'empêchent pas pour autant la peau de respirer pour la simple et bonne raison que contrairement à ce que je lis souvent dans la presse féminine : LA PEAU NE RESPIRE PAS. On peut aussi utiliser des soins qui contiennent des ingrédients qui retiennent l'eau comme l'acide hyaluronique ou bien des composés du NMF (Natural Moisturizing Factor) comme des sels minéraux, des glycérols, des humectants, de l'urée qui à petite dose est très hydratante…» La plupart des formules hydratantes contiennent à la fois une partie « grasse » qui empêche l'eau de s'évaporer et des actifs qui retiennent l'eau. Evidemment, une peau grasse et déshydratée a tout intérêt à choisir une formule aqueuse et légère pleine d'ingrédients piégeurs d'eau plutôt qu'un baume bien riche qui conviendra mieux à une peau plus sèche. Un dernier conseil pour la route ? «Ne vous lavez pas constamment le visage, même si vous avez une peau grasse. Choisissez toujours des produits doux pour le nettoyage quotidien, un lait rinçable par exemple ou un lait à rincer avec un tonique. Vous éviterez ainsi d'accélérer la déshydratation de votre peau » ajoute le Dr Florence Poli.


L'avis de l'esthéticienne : «Ne vaporisez jamais de l'eau sur votre visage sans essuyer votre épiderme juste après, car l'eau en surface risque d'aimanter l'eau à l'intérieur vers l'extérieur »
J'aime beaucoup Sylvie Puig qui tient un petit institut de beauté–Jane de Busset - derrière la Madeleine à Paris. Elle excelle en nettoyage de peau. J'en ai déjà parlé dans mes bonnes adresses juste ici. On ne va pas chez elle pour se détendre (même si au final, ça détend) mais pour décrasser son visage. Et on ressort toujours toute rose, le teint frais. Je voulais avoir son avis sur cette histoire d'hydratation vu qu'elle a une approche très pratique de la peau. «Les femmes ont beaucoup de mal à faire la différence entre une peau sèche et une peau déshydratée, remarque-t-elle. La différence est subtile : une peau sèche est en manque de gras. Une peau déshydratée est en manque d'eau. On la reconnaît parce qu'elle a une multitude de petites rides et un aspect « fripé soleil » autour des yeux. L'épiderme est inconfortable et les femmes se plaignent alors de sensation de tiraillement. On peut avoir la peau grasse et déshydratée dans ce cas les crèmes trop grasses sont à proscrire puisqu'elles risquent d'alourdir l'épiderme ». Et quels sont les ingrédients les plus hydratants qu'elle recommande ? «L'acide hyaluronique, la glycérine, les huiles végétales (attention à ne pas en abuser) comme l'amande douce, la macadamia, le jojoba, l'argan, l'olive ou le sésame, les huiles pétrochimiques (la paraffine fait partie de cette famille, elle reste en surface donc elle ne résout pas les problèmes), la xanthane qui est une bactérie naturelle gélifiante et filmogène ou la carraghénane, un gel issu d'algues épaississantes. Et n'oubliez pas que si votre peau n'est pas sèche, donc en manque de lipides, une texture légère suffit amplement pour hydrater ». Quant au fait de boire pour hydrater la peau, elle est du même avis que le Dr Poli. Idem au sujet des compléments alimentaires qu'elle considère inutiles si on a une alimentation variée et équilibrée. Un dernier conseil pour la route ? «Ne vaporisez jamais de l'eau sur votre visage sans essuyer votre épiderme juste après. L'eau en surface risque d'aimanter l'eau à l'intérieur vers l'extérieur. Enfin, en cas de désert de Gobi, appliquez le soir après démaquillage une épaisse couche de crème.»


L'avis du formulateur : «Evitez les exfoliants et les produits riches en tensions actifs si vous avez la peau déshydratée ! »
J'ai rencontré Luc Jugla il y a de nombreuses années lorsqu'il formulait des produits pour la marque bio Doux Me créée par Caroline Wachsmuth (qu'elle a revendue depuis pour partir s'installer en Californie). C'est un maniaque qui se plie en douze pour respecter le brief d'une marque (David Mallett a fait appel à lui pour ses produits capillaires irréprochables). Je l'ai souvent interviewé car il a le don de simplifier la liste compliquée des ingrédients inscrits au dos des packagings. Désormais, il est Directeur Scientifique de Nec Plus Ultra Cosmetics. Je lui ai demandé s'il valait mieux opter pour un film opaque en surface qui empêche la déshydratation ou bien pour un soin qui recharge la peau en eau. «L'idéal est de trouver des formules qui puissent faire les deux : reconstituer les lipides qui vont offrir une meilleure imperméabilitéà long terme et offrir une hydratation immédiate avec des actifs qui vont piéger l'eau comme des éponges sèches au contact de l'humidité naturelle de la peau. La troisième stratégie consiste à intégrer certains peptides qui vont agir sur la synthèse des composants dont la peau à besoin pour se régénérer seule. » Bon, mais comment on fait pour reconnaître tous ces ingrédients sur le packaging d'une formule ? «Pour les peptides, c'est impossible à moins que la marque les revendique, répond Luc Jugla. En ce qui concerne les lipides qui vont permettre de reconstituer le ciment à la surface, il y a évidemment les omegas 3, 6 ou 9. Certaines huiles végétales comme le jojoba qui est une cire liquide. La vaseline végétale qu'on retrouve dans de nombreux baumes à lèvres. Il y a évidemment les dérivés pétrochimiques qui ne vont pas soigner mais former un film occlusif (sur la formule, ils s'appellent mineral oil, petrolatum, parifeneum liquidum) » Personnellement, ces ingrédients sont ceux qui fonctionnent le mieux sur moi, de plus ils ne m'irritent pas contrairement à un paquet d'huiles végétales contre lesquelles ma peau fait des réactions. Mais si vous aimez les produits bio comme Luc Jugla, vous trouverez sans doute insupportable de mettre un dérivé de pétrole sur votre peau. Quant aux ingrédients qui piègent l'eau, en voici quelques uns : «Il y a l'urée (urea), l'acide hyaluronique (hyaluronic acid ou sodium hyaluronate), l'acide lactique (lactic acid) ou encore la glycérine (glycerin) » décrypte le scientifique. Un dernier conseil pour la route ? «Evitez les exfoliants et les produits riches en tensions actifs si vous avez la peau déshydratée ! Certains gels douches sont aussi décapants qu'un liquide vaisselle ».


J'espère que tous ces conseils vous seront utiles pour bien choisir votre soin hydratant. La gamme Moisture Surge de Clinique contient un paquet d'ingrédients cités par ces experts, comme l'acide hyaluronique et l'urée ainsi que de l'eau chargée en aloès, des antioxydants et des actifs dérivés du sucre qui vont piéger l'eau à l'intérieur de la peau. Mon produit préféré de la gamme est le Masque Moisture Surge Hydratant de Nuit. On l'applique en couche fine sur la peau nettoyée. La peau absorbe ce dont elle a besoin et on n'a plus qu'à rincer le visage le lendemain (mais souvent, en ce qui me concerne, il n'y a rien à enlever au réveil, tout a été bu). Le produit phare est le Gel-Crème Désaltérant Intense, qui a une texture gélifiée très aqueuse. Personnellement, je préfère la texture du Gel-Crème Hydratant Fortifiant, un peu plus onctueuse, conçue pour les peaux sèches. Les deux sont en tous cas très fraiches à l'application. Il y a aussi une CC Cream et un Spray Désaltérant dans la gamme. Et pour gagner l'un de ces produits, il ne vous reste plus qu'à me dire lequel vous aimeriez remporter dans les commentaires ci-dessous. Vous avez jusqu'au vendredi 18 juin inclus pour jouer, j'annoncerai les résultats par email aux quatre gagnants(es) samedi 19 juin et dans le post de lundi 20 juin sur le blog. Go go go !


Photographie Ma Récréation

Curiosity, le temple des petits cadeaux

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Il y a quelques mois, mon amie Elisa Bailly, dont je vous ai déjà parléà plusieurs reprises et qui a réalisé une recette de cuisine pour Ma Récréation, est venue déjeuner chez moi. Elle n'est pas arrivée les mains vides. Mais au lieu d'un bouquet de fleurs ou d'une bouteille de vin, elle m'a apporté un set de jolis vases en céramique qui trônent à présent dans ma bibliothèque. Sur le paquet, une carte de visite indiquait le nom d'une boutique située rue de Condorcet à Paris. Je me suis promis d'aller jeter un coup d'œil, d'autant qu'Elisa m'a promis que ça allait me plaire. La carte de visite s'est retrouvée dans un dossier épais de lieux à aller voir. Les mois ont filé et récemment, dans un délire de rangement à la Marie Kondo (oui, oui, toujours elle), j'ai mis la carte à la poubelle. A la question «cet objet vous procure-t-il de la joie» j'ai répondu : non cette carte me culpabilise car elle me rappelle que je n'arrive pas à faire tout ce que je voudrais en une journée. Le nom de la boutique – Curiosity – s'est quand même logé dans un coin de mon cerveau, puisqu'hier, en sortant de la présentation presse d'Aesop, dans le même quartier, j'ai reconnu l'enseigne et je suis entrée. Je n'avais pas mon appareil photo sur moi. Mais plutôt que de me promettre de revenir, j'ai fait quelques clichés avec mon téléphone et j'ai aussitôt questionné le propriétaire des lieux.


Photographie Ma Récréation


Curiosity est à peine plus grande qu'une boite à chaussures. Cette petite boutique à deux pas d'APC, Aesop, Kitsune et Philippe Model Maison (où l'on trouve des céramiques aussi dingues que ruineuses) est une mine d'or pour faire des cadeaux pas chers. Comme vous le savez, j'ai un goût prononcé pour les objets luxueux. Ce qui ne signifie pas que j'ai les moyens de tous mes désirs ni que je n'éprouve pas du plaisir à dénicher des bricoles poétiques à prix dérisoire. Scénographe et designer le matin, Jean Dange ouvre son magasin tous les jours l'après midi. Tous les six mois, il change intégralement le décor de la boutique, repeint les murs et sélectionne uniquement des objets sur le thème qu'il s'est fixé. Il y a encore peu, il m'a raconté que Curiositéétait rose et bordeaux. En ce moment, le vert est décliné en touches à côté de lampes en or jaune mat ou de miroirs en forme de fruits. Les premiers prix commencent à 4 euros et il faut compter, par exemple, 31 euros pour un set de trois vases en porcelaine blanche ou 800 euros pour un grand secrétaire vintage. On sent le plaisir de la chine et le goût de Jean pour la décoration. Il lancera d'ailleurs à la rentrée sa première collection de linge de maison et petit mobilier. Une bonne adresse pour se faire plaisir sans dézinguer son budget.



Photographie Ma Récréation


Curiosity, 55 rue de Condorcet, Paris 9e, Tel : +33 9 83 43 92 74, du mercredi au samedi de 13h à 19h30 (j'ai du avoir de la chance car hier, un mardi, c'était ouvert)


Photographie Ma Récréation


PS : Je n'ai pas exprimé ma tristesse au sujet de l'attaque homophobe à Orlando sur le blog, bien que je l'ai fait sur les réseaux sociaux. La description de l'horreur dans cette boîte de nuit continue de me mettre la nausée et ravive toutes les blessures dont nous ne sommes toujours pas remis. L'idée qu'on puisse massacrer des gens parce qu'ils sont gays m'est insupportable. Hier, alors que je réfléchissais à un moyen d'en parler sur le blog, j'ai appris dans quelles circonstances le couple de policiers de Magnanville a été poignardé devant leur petit garçon de 3 ans, retrouvé« en état de sidération »… Un enfant d'ailleurs hospitaliséà Necker dont les façades ont été vandalisées par les casseurs de la manifestation d'hier… Je voudrais pouvoir poser des mots intelligents sur tout ça. Il n'y a que la chiale et le dégoût qui me viennent. Alors hier, j'ai regardé une vingtaine de fois de suite la vidéo d'un oiseau posé sur un tapis roulant jouant inlassablement à se laisser transporter par le mouvement de la machine. Comme si j'avais besoin de me nettoyer les yeux de toute cette merde absorbée en si peu de temps. Je vais continuer à me concentrer sur le beau, ici, sur le blog. Pas parce que je suis indifférente à l'horreur de l'époque. Mais parce que j'ai besoin de ces plages de légèreté pour affronter la réalité. Bon courage à tous <3

Les adresses de Pierre Sauvage

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Je vous avais promis qu'on retournerait chez Pierre Sauvage. Alors qu'Armelle Kergall le photographiait en train de cuisiner sa recette de boulettes de veau à la sauge (testée et approuvée à la maison vendredi dernier), Pierre m'a autorisée à immortaliser son appartement vertigineux. Vous avez peut-être déjà aperçu quelques images de ce lieu dans des magazines de déco ou dans l'émission La Maison de France 5 – qui vient d'ailleurs de dédier un reportage à la maison de campagne de Pierre en Normandie.


Si vous n'avez pas lu mon article sur sa recette de cuisine, vous ne savez probablement pas que Pierre a récemment changé de vie pour se consacrer à la décoration. Ancien associé dans un bureau de presse spécialisé dans le luxe, il réalise désormais son rêve en s'occupant de la marque de tapis et d'art de vivre Casa Lopez, une maison qu'il a repris il y a un peu moins de deux ans. Je lui ai demandé de me raconter comment il a refait cet appartement gigantesque au centre de Paris. Je suis bien consciente qu'on ne dispose pas tous d'espaces de vie aussi vastes, ni des mêmes moyens pour décorer son chez-soi mais Pierre a cependant quelques bonnes astuces à partager !


Photographie Ma Récréation, la pièce centrale avec un tapis cannage et des murs gris


Franz Potisek, l'architecte d'intérieur
« C'est lui qui a conçu la rénovation de cet espace, explique Pierre Sauvage. On se connaît depuis longtemps, il avait fait mon premier appartement à Paris et je me suis occupé de la communication de l'hôtel du Vieux Port à Marseille qu'il a décoré. J'avais pour ce lieu une idée précise de ce que je voulais. J'aimais le style de David Hicks, les imprimés iconiques au sol et en particulier le côté aristocratique de certaines demeures des années 1970. L'aspect plexi de cette décennie m'intéressait moins. Comme je voulais des sols avec des motifs dans chaque pièce, il était exclu de surcharger en utilisant du papier peint sur les murs ou des tapisseries. Une fois qu'on a trouvé l'élément fort de sa déco – que ce soit une couleur, un papier peint ou un sol – cela oblige à composer à partir de cet élément et à garder de la cohérence entre les pièces. En outre, comme j'aime beaucoup le bleu et le vert (NDLR : qui sont déclinés dans la cuisine, la salle à manger, la chambre et la bibliothèque qui n'ont pas été photographiées ici, et la salle de bain), il fallait absolument que la pièce centrale qui dessert toutes les autres pièces emploie des tons neutres. C'était impossible de la peindre en améthyste par exemple. On a choisi du gris pour les murs, et des rideaux blancs afin de créer une atmosphère apaisante. A mon sens, c'est le maitre mot quand il s'agit de décorer un appartement. C'est un lieu de repos donc il faut choisir ce qui nous paraît apaisant ». Franz Potisek



Photographie Ma Récréation. La salle à manger


Drouot
« Drouot est un lieu formidable pour dénicher des objets formidables à bas prix. En général, je prends rendez-vous pour déjeuner dans l'excellent restaurant italien I Golosi (NDLR : l'un de mes italiens préférés à Paris), juste à côté. A 12h30, juste avant de passer à table, je vais voir les salles d'exposition de Drouot et je laisse des ordres au commissaire-priseur, en lui disant le prix que je suis prêt à payer pour tel ou tel lot. Il suffit de laisser son numéro de carte bleue en caution. Ensuite je pars déjeuner et on m'appelle uniquement si j'ai réussi à acquérir ce que j'avais en vue. Ca m'évite d'avoir une montée d'adrénaline pendant la vente et de finir par surenchérir et payer trop cher un bien que j'avais estimé en dessous. Avec cette méthode, je n'ai que les bénéfices de Drouot : des objets anciens à un prix raisonnable. Evidemment, je loupe parfois des pièces que je désirais mais ce n'est pas grave. C'est ainsi que j'ai trouvé le tapis que j'ai posé dans ma salle de bain comme une moquette. Le style seventies vient cette fois de la laque sur les murs. On me demande souvent si c'est gênant d'avoir de la moquette dans une salle de bain. C'était pourtant très répandu dans les années 1970 et 1980. Ce n'est pas du tout ennuyeux si on ne se sert pas de sa baignoire pour se doucher et qu'on dispose d'une douche fermée. Ca apporte beaucoup de confort lorsqu'on est pieds nus et ça absorbe le bruit. »Hôtel Drouot, Vente aux Enchères, 9 rue Drouot, Paris 9e, Tel : + 33 1 48 00 20 20



Photographie Ma Récréation. La salle de bain de Pierre et son tapis chinéà Drouot posé en moquette


Antiquités Arthur Bruet
« J'aime beaucoup cet antiquaire, on trouve toujours des pièces intéressantes et les prix sont corrects. »Antiquités Arthur Bruet, 30 rue Saint Lazare, Paris 9e, Tel : + 33 1 42 80 49 22


Galerie Réfractaire
« C'est une très jolie galerie où je vais également souvent. La sélection est impeccable. »Galerie Réfactaire, 26 boulevard Saint Germain, Paris 5e, Tel : +33 1 43 54 39 90


Photographie Ma Récréation. Canapés blancs Jansen et tapis Casa Lopez (les boiseries étaient cérusées à l'origine et elles ont été grattées jusqu'à ce qu'elles retrouvent leur aspect naturel)


Casa Lopez
Evidemment, c'est compliqué pour Pierre de parler de son propre travail. Mais je vous donne l'adresse car si vous aimez les tapis de son appartement, ils viennent tous de chez lui. Et ne vous laissez pas intimider par les photographies de l'appartement de Pierre, ses tapis ne sont pas hors de prix. Son modèle « léopard » que j'adore et qui se marie super bien avec le bleu pâle coûte 350 euros. Casa Lopez, 27 boulevard Raspail, Paris 7e ou 58 avenue de Paul Doumer, Paris 16e ou encore 4 rue du Mail dans le 2e, je vous laisse consulter les différents numéros de téléphone sur le site (qui dispose d'un eshop si vous ne vivez pas à Paris).


Photographie Ma Récréation

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